Michel Pebereau, président d'honneurde BNP Paribas mais aussi conseiller et ami de notre président,s'est fendu d'un communiqué à Rue89.
Il y déclare :
« Le pays traverse une période difficile. Il est impératifd'accélérer le redressement des finances publiques par un programmed'ensemble visant à maîtriser la dépense et les déficits etcomportant un accroissement de l'impôt pour une période déterminée.
Dans ce cadre, il est équitable que la fiscalité demande auxplus fortunés un effort plus important qu'aux autres. Je soutiensdonc l'idée en ce sens du président de l'AFEP Maurice Lévy. »
Plus que l'ami de Nicolas 1er, Michel Pébereau est à la têted'une des cinq plus grande banque Mondiale, la BNP Paribas et à cetitre, il est grandement responsable du mouvement delibéralisation du systéme financier, depuis 30 ans. Cet ancienmembre du célèbre corps d'état « l'Inspection générale desfinances » (corps qui a tant donné à l'économie libérale dece pays, pour citer pèle-mèle et surement en en oublionsd'autres;
MM, Daniel Bouton, Henri de Castries, Alain Minc, Baudoin Prot, JMMessier, JC Trichet, Michel Rocard, JC Naouri, Pascal Lamy, pierreMoussa et « the last but not least » JF Pérol... que dubeau monde !)
M. Pébereau dans sa déclaration, nous délivre un modèle dugenre dans l'art de problématiser ;
1- la situation actuelle : « Le pays traverse unepériode difficile »
2- Une situation future à atteindre : « leredressement des finances publiques »
3- comment ? (La solution) : « par un programmed'ensemble visant à maîtriser la dépense et les déficits etcomportant un accroissement de l'impôt pour une périodedéterminée. »
et au passage, s'il faut mettre la main à la poche ; « il est équitable que la fiscalité demande aux plus fortunésun effort plus important qu'aux autres. »
Michel Levy, lui a développé plus largement dans son texte : « agirbrutalement pour couper dans les dépenses »...ou encore
« une profonde réforme de nos structures administratives etde nos systèmes sociaux, pour pouvoirà l'avenir réduiredrastiquement nos coûts afin de pouvoir servir la dette » et pour en rajouter une couche « un programme de privatisation dédiéexclusivement au désendettement » sans oublier l'eternelrefrain du MEDEF qu'il reprend à son compte : « Réduiresensiblement les coûts des charges qui pèsent sur les salaires afinde regagnerle terrain perdu » bref la panoplie néolibérale sortie del'école de Chicago chère à Milton Friedman et Hayek, nous est déployé dans ce plaidoyer du patron de Publicis.
Deux experts et non des moindres, tout deux de chez AXA, ClaudeBébéar le Fondateur d'AXA, le Pape du Capitalisme français et son fils spirituel l'actuel patron d'AXA, Heni de Castries ont déclaré auNouvel Obs à propos du texte de Michel Levy :
Claude Bébéar, Président de l’Institut Montaigne
"Bien sûr, je suis prêt à assumer tout effortsupplémentaire qui me serait demandé. Je ne signerai cependant pasl’appel dont vous m’avez soumis le texte. En effet, notre paysdoit impérativement restaurer la compétitivité de son appareilproductif et parvenir à l’équilibre de ses finances publiques,sans quoi il perdra sa souveraineté. Rapporter ces enjeux vitaux àla simple instauration d’une taxe exceptionnelle sur les riches meparaît dangereusement démagogique."
Henri de Castries, PDG d’Axa
"Je suis personnellement favorable à une contributionexceptionnelle, mais inconfortable avec le texte que vous proposez.La priorité du pays n’est pas une taxation supplémentaire,fut-elle symbolique, des "riches". C’est la réduction deson niveau de dépenses, et non pas la "préservation",mais la réforme en profondeur de son modèle, à peine amorcée."
Comme on le voit, qu'il s'agisse ou non de taxer un peu plus lesriches, l'avis est partagé. Mais l'unanimité est de mise quand auproblème et à ses solutions.
Pour la petite histoire, AXA est l'une des plus grandes sociétes d'assurancedu Monde et aussi l'un des plus gros actionnaires de la BNP, le systèmefinancier ensemble ils connaissent ! Ils s'en sont nourris abondemment.
Incapable de regarder la réalité en face nos chantres ducapitalisme financier français campent droit dans leurs bottes.Comment le système qu'ils ont contribués à développer pourrait-ilfaillir ? Cette pyramide de Ponzi qu'est le système financier mondial repose sur un peu plus de600 000 Mds de $, à part égale, pour simplifier, entre le système financier« classique » ( banque de dépots, assurancesprincipalement) et un système financier « alternatif »essentiellement ;les véhicules hors bilans, les hedges funds,les agences de titrisation, les banques d'investissement et autres« finances companies » et qui fait le bonheur et larichesse des acteurs du système. Pour mémoire, l'ensemble desbanques françaises en 2010, a engrangé un peu plus de 20 Md€ debénéfices, a payé à peine plus de 3 Md€ d'impôts et a distribuéun peu plus de 6 Md€ à ces actionnaires. Un telédifice pourrait-il s'écrouler ? En face d'une telle masse de risque la contre partie serait unminimum de fonds propres et c'est là que le bât blesse. On sait quele système « classique » est franchement sous capitalisé( Bâle 3) mais on sait aussi que le système "alternatif" quand àlui repose sur peu ou pas de fonds propres ! Sans oublier que le système « classique » est largement impliqué dans lesystème « alternatif » il gère pour lui et lui prêtedes masses de capitaux, bref tout ce beau monde se regarde en « chiende faïence » et plus personne ne fait confiance à l'autre. Onsait que le défaut de deux ou trois des PIGS enclencherait unecatastrophe bancaire en europe.
Quand à la crise de la dette publique, si prégnante aujourd'huià cause des risques évoqués plus haut on est en droit de sedemander comment nos financiers pourraient-ils se passer d'une dettepublique qui, rien que pour la France en trente ans, leur a apportéplus de 1340 Md€ d’intérêts versés par les contribuables ( cf- ici)
"Supprimons les déficits" reprennent -ils à l'unissons. Oui mais voilà, plus de déficit, moins de dette et nos amis vont avoir du mal à équilibrer leur portefeuille d'actifs sidemain il y avait moins ou plus du tout de dette publique ! Il est apparemment plus facile à ces messieurs de la finance d'exiger des états et des peuples des sacrifices afin réduire les risques sur leur soutenabilité de leur dette que de s'appliquer à eux mêmes le réduction des risques en ajustant leurs risques avec des fonds propres adaptés. Ceci dit au passage la dégradation des notes des états par les agences de notation entraine des intérêts plus élevés pour le plus grand bonheur de nos oligarques de la finance!..
Il est temps que les peuples reprennent leur droit sur la créationmonétaire afin d’arrêter ces messieurs de la finance à jouer àl'économie Casino avec notre argent et qu'ils ramassent les gains et« socialisent » leurs pertes.