nic (avatar)

nic

Economiste

Abonné·e de Mediapart

27 Billets

1 Éditions

Billet de blog 11 juin 2008

nic (avatar)

nic

Economiste

Abonné·e de Mediapart

Charité financière

Shanghai ! Dubaï ! Les nouveaux Shangri-La de la finance. Les investissements d'Occident y affluent en grande quantité, mais rien de charitable là-dedans, il s'agit simplement pour eux de trouver un endroit où placer leur argent le temps que la crise se calme.

nic (avatar)

nic

Economiste

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Shanghai ! Dubaï ! Les nouveaux Shangri-La de la finance. Les investissements d'Occident y affluent en grande quantité, mais rien de charitable là-dedans, il s'agit simplement pour eux de trouver un endroit où placer leur argent le temps que la crise se calme.

Des marchés nerveux et inquiets

On a pris l'habitude de parler des marchés en des termes psychologiques, ils sont inquiets, ou euphoriques ; aujourd'hui ils étaient paniqués à Londres, les actions des constructeurs de maisons ont perdu 25% de leur valeur en un jour. Pourquoi ? On ne sait pas, et ce qui fait peur, et de crainte, on cherche à vendre aussi : il est des jours où l'émotion domine la raison.

Dans ces conditions, nul ne veut investir dans l'économie anglo-saxonne, trop d'incertitudes, trop de doutes, il faudra attendre que les choses se calment. Mais quand on voit qu'une banque comme Lehman Brothers peut encore annoncer des pertes énormes pas plus tard qu'hier, on se dit que la confiance ne reviendra pas de sitôt.

Faute de mieux, on mange des grives

Les investisseurs cherchent alors à placer leur argent ailleurs, là où il n'y a pas de trouble, où tout est calme. Ils sont prêts à croire la moindre histoire pour s'y ruer ; une rumeur fait la fête. Ce qui a la côte aujourd'hui, c'est le Moyen-Orient – qui était honni il y a quelques années – et l'Asie – dont les présages laissent entrevoir son avenir lumineux. Aucune charité, simplement la logique imperturbable de gens qui font leur travail et cherche à rentabiliser l'argent de leurs clients. L'investissement en Afrique, oui, si ça rapporte de l'argent.

Cela crée bien-sûr des mouvements de capitaux un peu brusques. Ici un jour, là-bas le lendemain, et la formation de mini-bulles. Mais le principe de ces bulles est simple : le premier qui s'en va a perdu. C'est comme dans La fureur de vivre, deux conducteurs foncent vers une falaise et le premier qui saute de la voiture en marche a perdu. Là c'est pareil – et d'ailleurs dans le film, l'un des conducteurs saute trop tard et meurt.

Peu importe donc que ce soit une bulle, il faudra savoir la quitter assez tôt, et aller ailleurs. Je me demande combien d'argent circule ainsi qui trouve difficilement à s'investir. Tout cela n'est bien sûr rien comparé aux milliers de milliards de dollar qui circulent hors contrôle sur les marchés des CDS, mais ça, c'est une autre histoire !

Franck Lirzin

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.