Une partie de Port-au-Prince vit l'oreille collée au transistor. Seul moyen d'information actuellement, la radio. Si la plupart des stations ont été détruites, quelques-unes recommencent à émettre. A écouter ci-dessous en cliquant sur un des players proposés, Signal FM, logée dans l'un des plus grands quartiers de la ville, Delmas.
La radio est de loin le principal moyen d'information en Haïti. Dans un pays qui compte plus de 60% d'illettrés et où les coupures d'électricité sont la norme, la lecture de la presse est rare et la télévision peu fréquente. Des dizaines de stations ont été détruites par le tremblement de terre du 12.
Jointe difficilement par mail, Gaby Saget, journaliste de Radio Métropole, l'une des principales de l'île, explique combien, dans le chaos actuel, travailler est quasiment impossible: «Ici, on a encore des difficultés à fonctionner normalement. Notre programmation est désorganisée. On essaie de faire des émissions spéciales. Notre micro est ouvert aux particuliers ainsi qu'aux autorités qui ont besoin de faire passer des messages, des SOS. Pour l'instant c'est notre seul moyen d'avoir des informations. Difficile d'aller sur le terrain, Le manque de carburant limite notre intervention. Il faut dire qu'ici la plupart des journalistes sont des sans abris alors toute aide de l'extérieur est la bienvenue », écrit Gaby Saget.
A quelques rues de Radio Métropole, Signal FM, grande radio populaire de l'île, a été miraculeusement épargnée. Très vite, elle a pu émettre 24 heures sur 24, devenant une aide indispensable pour la population (cliquez ici pour accéder au site internet). Car ces informations peuvent sauver des vies: où sont les équipes de sauveteurs, où se font les distributions d'eau et de nourriture? Comment s'organise l'aide? Questions essentielles qui s'ajoutent aux innombrables messages personnels transmis aux journalistes de la station.
En continu, animateurs et journalistes lisent donc des messages: demandes de nouvelles, appels au secours, recherche de proches. C'est une vie qui reprend, peu à peu, et des réseaux de solidarité qui se créent et prospèrent.
Dans les jours qui viennent, plusieurs autres radios devraient reprendre. Radio France, Reporters sans frontières, le groupe canadien Québecor et l'association Internews ont envoyé des équipes et des moyens pour réparer émetteurs, liaison internet et fournir du matériel. Les voix de Port-au-Prince, à nouveau, se font entendre.