Le procès de François Burgat pour apologie du terrorisme sera historique . Historique au sens de mise en lumière de l'Histoire du temps présent. Celle de la déshumanisation des musulmans de France sous prétexte de lutter contre l'islamisation du pays , qui aboutit finalement à la destruction de toutes les libertés publiques.
Qui est François Burgat ? Un intellectuel de combat dans une époque de plumitifs pathologiques aux ordres , un homme dont l'indépendance de la pensée, la clarté des raisonnements , la construction de l'œuvre ne cèdent pas aux œuvres de basse police .
Depuis des années, les musulmans et tous les amis de la liberté ont peur pour François Burgat. Peur du coup de couteau ou de la balle que les fascistes lui ont promis tant de fois .
Nous avons honte aussi. Honte de pouvoir si peu pour un chercheur, que l’on veut détruire pour que nul ne s’avise de suivre la même quête de savoir que lui.
Il est interdit de penser les musulmans comme sujets . De droit mais aussi de curiosité positive . En France, et partout en Occident, désormais le musulman ne doit être qu’objet muet d’expériences, rat de laboratoire répugnant que le chercheur ou la chercheuse devrait disséquer muni d’un masque pour empêcher tout dialogue avant sa mise à mort sociale.
Aussi bien, ce procès sera celui de la liberté de reconnaître l’Autre comme Soi. De le comprendre sans se prendre pour le seul à avoir le privilège d’excuser ou de condamner.
C'est l’Histoire et avant elle la Cour Pénale internationale qui jugeront et condamneront ceux qui ont fait inculper un intellectuel pour deux phrases la semaine où la Pax Romana a tué mille personnes à Gaza .
En attendant, il ne s’agit pas seulement de demander la relaxe de François Burgat. Il s’agit d’exiger l’abolition du délit d’apologie du terrorisme qui punit tout apoel à l’insurrection des consciences contre un génocide rendu possible par la Terreur islamophobe qui détruit les fondements positifs des démocraties contemporaines .Pour que subsistent seulement leurs racines coloniales qui ont déjà fait pousser l’arbre destructeur du fascisme au 20eme siècle.
Ce 24 avril, nous ferons avec François le procès d’un génocide, le procès de l’islamophobie stérile et mortifère , qui veut réduire nos havres de savoir possibles à un placard à balais sous video surveillance du Ministère de l’Intérieur.