Quand j’ai lu ceci sur un fil Twitter, j’ai d’abord cru à un canular. Je savais que Mohamed Louizi était parfois peu sérieux dans ses analyses, j’avais été surpris par une grève de la faim « jusqu’à la mort » commencée le samedi et terminée le mercredi suivant, mais là, c’est le pompon. Jusqu’à la prochaine fois ?
Je donne la source et je précise que j’ai fait des copies d’écran.
https://www.facebook.com/mohamed.louizi/posts/10215914396837740
Je précise également que je ne savais rien de particulier avant ce jour sur la mosquée de Villeneuve-d’Ascq. Les responsables sont peut-être des gens très bien, ou peut-être de « sales c.. », avec toutes les nuances intermédiaires, mais ils n’auront pas de mal à tourner en ridicule les commentaires de ce genre.
Avec deux conséquences :
ou bien, les gestionnaires de cette mosquée sont des gens respectables, et ils ont été diffamés.
Ou bien, au contraire, il faut s’en méfier, mais la charge de Mohamed Louizi aura eu un effet contre-productif.
Extraits (en italique) et commentaires :
J'ai vécu à Villeneuve d'Ascq de 1999 à 2011. Je mesure aujourd'hui l'étendu de la diffusion de l'idéologie islamiste des Frères musulmans, auprès de la jeunesse, depuis ce temple frérosalafiste nommé CIV (Centre Islamique de Villeneuve d'Ascq) qui, les mots ont un sens, n'est pas une "mosquée", comme on l'entend, mais bel et bien un "centre islamique". Qui dit "centre", géométriquement parlant, dit l’existence d'une infinité de "rayons", reliant le "centre" à une infinité de "cercles" d'endoctrinement, voire à une succession de "sphères" d'influence.
« Frérosalafiste » ! Celui qui parlerait de stalino-trotskiste passerait aussitôt pour un zozo auprès de tous les historiens et politistes, y compris ceux qui condamnent aussi bien Staline que Trotski. On peut très bien détester autant l’idéologie des Frères musulmans que le salafisme, mais il faut savoir que les adeptes des deux courants se détestent et s’affrontent, parfois par les armes. Comme en Égypte avant le coup d’État de Sissi.
Si j’ai bien compris, l’ensemble bâtimentaire comprend des locaux destinés au culte (une mosquée) et des locaux à but culturel, sportif, etc... C’est ainsi que les choses sont présentées par l’association gestionnaire.
Les gestionnaires auraient pu aussi bien l’appeler « espace », « complexe », c’est à la mode. Ils ont préféré « centre », tout aussi à la mode. Et le choix d’un terme ou de l’autre n’a guère de signification intrinsèque.
Et M. Louizi a tout intérêt à réviser ses cours de géométrie, car un centre ne se définit que par rapport à une seule figure géométrique, pas une infinité.
Et dans le même genre, comment interpréter les noms des organismes suivants, tous des « centres » ?
Centre national d'enseignement à distance, Centre Pompidou, centre de tri, centre commercial, centre de gestion, etc.. ?
Quant au terme islamique, il est synonyme de musulman, pas d’islamiste. On voit mal les gestionnaire le baptiser « centre bouddhiste ».
Cette photo, prise le 31 décembre 2017, la nuit de la Saint-Sylvestre, au sein de ce "centre" -- ayant reçu des financements de la Qatar Charity -- n'a vraiment pas besoin de commentaires.
Il est possible que ce centre ait bénéficié d’aides de la Qatar Charity, mais il faudrait pour savoir cela consulter des sources plus sérieuses que la notice Wikipedia sur cette dernière, qui cite parmi les sources de référence le blog de M. Louizi sur Mediapart, confondu allègrement avec les articles du journal : « ont été confirmées dans une enquête de l’organisation de journalisme d’investigation Mediapart »
Un chant en chœur dont les chanteurs sont des enfants français, vraisemblablement, élèves dans ladite "école de langue arabe" de ce centre islamiste. Les garçonnets sont habillés de chemises blanches. Les fillettes, de jilbabs noirs. Ces fillettes sont toutes voilées de foulards blancs : noir et blanc sont aussi les couleurs du drapeau de l’État Islamique. (..)
Garçonnets et fillettes mettent en perspective, autour de leurs cous, une écharpe au couleur lie de vin. Presque la même couleur que celle du tapis de prière, dirait-on. Mais, en allant au-delà de la peinture, quand on associe la couleur "lie de vin" des écharpes et la couleur "blanche" des chemises des garçonnets et des foulards des fillettes, cela rappelle, curieusement, le drapeau du ... Qatar
Dans les faits, il y a une photo avec une vingtaine d’enfants, garçons et filles ensemble (tant pis pour les seksoséparatistes). Il ont des tenues en noir et blanc, avec une écharpe moirée rouge foncé.
Une fois de plus, je constate que les pourfendeurs de « l’islamisation de nos pays » ignorent beaucoup de choses de la vie culturelle française : il y a une multitude de chorales en France, avec souvent des tenues en noir et blanc, parfois des écharpes de différentes nuances de rouge.
J’avais lu avec amusement il y a quelques années une démonstration savante de François Asselineau, expliquant que le bleu du logo de l’UMP n’était pas celui de notre drapeau national, mais celui du drapeau des États-Unis. Et que c’était bien la preuve que l’UMP était une officine au service des USA !!
Mais au moins Asselineau avait fait l’effort de bien analyser les différents bleus, ce que n’a pas fait M. Louizi. Le rouge du drapeau du Qatar est le Pantone 222 C. La couleur lie-de-vin1 est le Pantone 209 C. Et ce n’est pas celle des écharpes des enfants !!
Que penser de la ville de Metz, sont les couleurs sont le blanc et le noir, et dont l’équipe de football est appelée les « grenats » ?
« De leurs corps, on ne voit que le visage et les mains, conformément à la doctrine chariatique, dite du "juste milieu", d'un certain Youssef al-Qaradawi : le "pape" des Frères musulmans. »
Donc, haro sur toutes les chorales, tous les chanteurs dont on ne voit que le visage et les mains !! Tous des adeptes de la charia ??
Deux exemples :
Derrière la troupe enfantine, on le voit debout. La tête à moitié cachée. Il s'appelle Mohamed Karrat, dit "recteur" de ce centre. Dans la vie, en-dehors de son QG politique, il est professeur de mathématiques dans ce lycée frérosalafiste, nommé Lycée Averroès de Lille-Sud. Lui aussi, ayant reçu des financements de la Qatar Charity. Pis, l'État continuerait, malgré les alertes, à lui injecter, chaque mois, au nom d'un contrat d'association, de l'argent public pour payer les salaires de ses professeurs, parmi lesquels existe un certain nombre d'islamistes connus des services de renseignement par leurs discours radicaux. Y'en aurait-il des fichés "S" ? De nombreux enfants de cette soi-disant "école arabe" poursuivront leurs études secondaires au collège-lycée Averroès. C'est un fait !
Après les suppositions très générales et totalement gratuites, les attaques nominatives et les insinuations.
Je remarque que beaucoup de desservants de lieux de cultes catholiques sont aussi appelés « recteurs », et que je ne vois pas pourquoi ce terme serait impropre pour des lieux de cultes musulmans, à moins que M. Karrat n’en soit que le concierge ?
Il y a effectivement eu des alertes (ou des dénonciations) concernant ce lycée, dont les résultats sont d’ailleurs excellents. L’Éducation nationale a fait son job et procédé à une inspection. Elle a constaté qu’il y avait des critiques à formuler, mais que « les termes du contrat de l'établissement avec l'Etat sont globalement respectés ».
Ou bien M. Louizi dispose d’informations fiables et vérifiables sur le danger que présenteraient certaines personnes pour la sécurité de l’État, et qu’il les donne à qui de droit, ou bien il ne sait rien de précis, et qu’il se taise !!
1 Appelée « dégueulis d’ivrogne » en argot. Ce qui est très signifiant !!