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Billet de blog 4 novembre 2013

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Bariza Khiari et les fantasmes de l'extrême-droite.

Le bobard a été diffusé la première fois en novembre 2011, et il est régulièrement relancé, comme si le Sénat était renouvelé tous les ans, voire tous les mois.Et c'est libellé ainsi :Les algériens ont appris aux français qu’une algérienne vient d’être élue  » Vice-Présidente du Sénat français « 

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Le bobard a été diffusé la première fois en novembre 2011, et il est régulièrement relancé, comme si le Sénat était renouvelé tous les ans, voire tous les mois.

Et c'est libellé ainsi :

Les algériens ont appris aux français qu’une algérienne vient d’être élue  » Vice-Présidente du Sénat français « 

Qu'en est-il exactement ?

Les élections sénatoriales ont entraîné « le basculement à gauche » du Sénat. Le sénateur socialiste Jean-Pierre Bel a succédé à la présidence (« le plateau ») à l'UMP Gérard Larcher. Le presse a un peu parlé des remous internes à la nouvelle majorité sénatoriale, quand la présidence de la commission des finances a été attribuée à un sénateur UMP. La majorité gauche et EELV a pris la présidence des autres commissions.

Les postes de vice-présidents et de questeurs ont ensuite été répartis de manière amiable et proportionnelle entre les différents groupes :

En vertu du système de répartition propre au Sénat, l'UMP a obtenu mercredi 5 octobre quatre vice-présidences (Jean-Pierre Raffarin, Jean-Patrick Courtois, Charles Guené et Jean-Claude Carle), le PS deux (Didier Guillaume et Bariza Khiari), l'Union centriste et républicaine une (Jean-Léonce Dupont) et le PCF une (Thierry Foucaud). Les trois postes de questeur ont été attribués à Jean-Marc Todeschini (PS), Alain Anziani (PS) et Gérard Dériot (UMP)1.

Les postes de questeurs sont les plus importants, car ils gèrent le nerf de la guerre, et il y a beaucoup à dire sur la manière dont les choses se passent au Sénat. Quant aux vice-présidents, ils président les séances.. en l'absence du président. Point barre.

Tout cela aurait été vite oublié, si un quotidien algérien n'avait signalé le 8 octobre 2011 qu'une des huit vice-présidences était occupée par une sénatrice d'origine algérienne, Mme Bariza Khiari.

Est-ce Christine Tasin, ou bien « Police et réalités », qui a le premier remarqué l'information ? Tout ce qu'on peut savoir, c'est qu'ils (ou leurs informateurs) lisent de plus près la presse algérienne que la presse française.

C'est ensuite un festival, j'ai répertorié plus d'une trentaine de blogs, forums, qui font circuler l'information, en glosant et délayant les rares informations disponibles sur cette sénatrice :

elle aurait été ou serait encore adhérente du MRAP (horreur!)

elle serait adhérente de la FCPE (horreur également!)

elle assume son identité religieuse et son engagement laïque (triple horreur !!!)

elle s'intéresse à la situation des étrangers en France

Chacun y va de son fantasme, mais le plus beau est quand même la crainte de la voir présider la République par intérim ! Dans le texte :

Une question nous tarabuste, néanmoins :
Nous savons que selon la Constitution si, pour une raison X ou Y, le président français venait à ne plus pouvoir exercer sa fonction, le Président du Sénat est celui qui le remplacera par intérim. Imaginons une seconde que les deux viennent à manquer en même temps . Plus de président de la République, plus de président du Sénat…
Est-ce le vice-président du Sénat qui prendrait (par intérim) les rênes de la France ????

On peut donner un début de réponse : le racisme ne rend vraiment pas intelligent, et les défenseurs autoproclamés de « l'identité nationale » française devrait commencer par connaître la constitution de leur pays :

Article 7 :

En cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit, ou d'empêchement constaté par le Conseil Constitutionnel saisi par le Gouvernement et statuant à la majorité absolue de ses membres, les fonctions du Président de la République, à l'exception de celles prévues aux articles 11 et 12 ci-dessous, sont provisoirement exercées par le Président du Sénat et, si celui-ci est à son tour empêché d'exercer ces fonctions, par le Gouvernement.

Dormez tranquilles, si François  Hollande et Jean-Pierre Bel disparaissent subitement, le gouvernement (avec Manuel Valls, youpee) veillera sur vous !!

Sa notice sur le site du Sénat

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