Le sionisme est une idéologie politique, comme le nationalisme basque ou breton, le socialisme ou la démocratie-chrétienne. Comme ces derniers, il a de nombreuses variantes. Comme toute idéologie politique, il peut susciter adhésion, indifférence ou opposition. Ces deux dernières attitudes ne sont pas a priori racistes, mais leurs partisans sont souvent accusés de racisme, comme les adversaires du PCF étaient qualifiés d'ennemis de la classe ouvrière.
Par exemple, l'essayiste libéral (partisan du capitalisme libéral) Guy Sorman fut villipendé et accusé à tort d'antisémitisme pour avoir parlé « d'erreur sioniste » dans un de ses ouvrages1.
Le socialiste allemand Bebel qualifiait l'antisémitisme de « socialisme des imbéciles ». Il aurait aussi pu parler d'hypocrisie et de dissimulation de la part des antisémites de son époque qui s'affirmaient socialistes. La même démarche peut être retenue, mutadis mutandis, pour l'antisionisme. Le refus de cette assimilation systématique ne signifie pas adhésion aux thèses antisionistes.
Les mouvements politiques et sites qui dénoncent aujourd'hui le sionisme peuvent être classés en plusieurs catégories :
Ceux qui agissent au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, de la défense des droits de l'homme. Les critiques, mêmes très dures, voire excessives, de la politique israélienne et des personnes et mouvements qui se réclament du sionisme, ne sont pas plus racistes que celles de la politique russe.. ou française.
Ceux qui font du conflit une lecture religieuse, dans un sens ou dans l'autre. Le risque de dérive raciste2 existe.
Ceux qui essentialisent la politique israélienne, la lient à la nature juive de l'État (Israël se définit lui-même comme un état juif et démocratique3). La critique de la politique israélienne conduit à des dérives dangereuses4.
Ceux pour qui le mot sioniste (ou néo-sioniste) est une façon codée de dire « juif ». C'est notamment le cas de certains sites comme « Les Ogres » qui qualifient ainsi des personnes ou mouvements qui ne se sont sont jamais prononcés en faveur de l'État d'Israël ou qui n'ont aucun rapport avec ce dernier et/ou le sionisme. Cette obsession antisémite conduit à des « énormités historiques », quand certains affirment que les « sionistes » furent parmi les responsables de la Révolution française ou de la Traite des noirs. Dans le même genre, il faut noter l'emploi du terme de « sionisme international » par Boris Le Lay pour désigner tout autre chose que le sionisme5.
Un autre exemple peut être donné par le site « Les intransigeants », de l'extrème-droite catholique intégriste , qui explique que la lutte contre le « sionisme » doit continué après même la libération de la Palestine. Et on retrouve les délires habituels sur le complot juif mondial. Délires que partage le nouvel ami de Dieudonné, Gouasmi, qui explique que derrière chaque divorce, il y a un sioniste !!!
1http://www.hubertvedrine.net/index.php?id_article=83
2Puisque le racisme inclut la discrimination sur une base religieuse.
3http://www.mfa.gov.il/MFAFR/MFAArchive/2000_2009/2005/Un+peuple+libre-+Les+origines+de+la+democratie+israelienne.htm
4Voir par exemple : http://www.monde-diplomatique.fr/2005/07/VIDAL/12442
5« Sionisme international: terme créé pour insister sur la dimension globale du messianisme politique Juif et ne plus cantonner le sionisme au seul concept de création d'un "foyer national juif" en Palestine. » source : http://fr.metapedia.org/wiki/Boris_Le_Lay Metapedia est une encyclopédie Wiki « alternative » proche des « identitaires ».