Imaginons que l’on lise cela dans un quotidien régional :
Même dérangement s'agissant de l’hypothèse d'un débat sur la laïcité et donc sur la place des religions - christianisme y compris - au sein de notre société. La majorité des grandes têtes molles qui fondent l'opinion de notre pays a décrété qu'il s'agissait en fait, pour le machiavélique « Sarkozy ». de réagir « face à l'appropriation de la laïcité par Marine Le Pen... » Car le christianisme ne pose évidemment pas de problème à notre conception laïque de la vie en société.
Il n'y a jamais eu de polémique le repos dominical, au risque de mettre en péril la santé des entreprises, jamais eu de demande de financement public pour un enseignement confessionnel, jamais eu d’exercice illégal de la médecine dans des assemblées évangéliques, jamais eu de manifestations massives de papolâtrie financées par l’argent public. Pas de discours vantant le supériorité du curé sur l’instituteur. Pas d’omerta de la hiérarchie sur la pédophilie de la part de certains membres du clergé.
Il ne faut pas stigmatiser les chrétiens, nous dit-on à droite, à droite de la droite, dans les médias « bien pensants », sur la blogogosphère. Nous sommes bien d'accord avec ça, car enfin, ce qu'il convient de stigmatiser et de combattre sans faillir au nom des principes de la République, ce sont les superstitions aliénantes, pas leurs victimes, Pour reprendre les propos des déclarations conciliaires de Vatican II, « Gaudium et spes » et « Dignitatis humanae » « La conscience est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre », (Gaudium et Spes n° 16). Cette reconnaissance de la liberté de conscience due à tout homme va de pair avec celle de la « liberté de jugement » (Dignitatis Humanae, n° 8) et la liberté d’exprimer ses opinions (GS, n° 73), dans les limites du respect des droits d’autrui et le respect du bien commun. À l’intérieur de l’Église, le même respect de la liberté de conscience des fidèles est valable. »
Il y aurait eu de nombreux lecteurs outragés que l’on qualifie de « superstitions aliénantes » ce qui donne un sens à leur vie. Les hiérarchies concernées auraient émis des protestations. Il y aurait peut-être eu des menaces de la part de certains annonceurs.
Il y aurait peut-être aussi eu quelques mauvais esprits pour demander la suppression de la rubrique « horoscope » dans ce journal.
Non rien de tout cela. Car j’ai bien lu un article de ce style sans « L’Union-L’ardennais » du vendredi 4 mars 2011, mais c’était les musulmans qui étaient visés. Solution de facilité.
Personnellement, je n’aurais écrit ni la version ci-dessus, ni celle d’origine, ne voulant pas accumuler autant de contresens et généralisations hâtives par ligne.