François MUNIER (avatar)

François MUNIER

Voyageur, en rêve et en réalité.

Abonné·e de Mediapart

289 Billets

1 Éditions

Billet de blog 6 avril 2015

François MUNIER (avatar)

François MUNIER

Voyageur, en rêve et en réalité.

Abonné·e de Mediapart

Dommages collatéraux

Dommages collatéraux.Beaucoup d'attaques islamophobes prennent pour prétexte la défense de la laïcité. Les adversaires des discriminations fondées sur les convictions religieuses ont alors souvent beau jeu de dénoncer le « deux poids, deux mesures » :

François MUNIER (avatar)

François MUNIER

Voyageur, en rêve et en réalité.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dommages collatéraux.

Beaucoup d'attaques islamophobes prennent pour prétexte la défense de la laïcité. Les adversaires des discriminations fondées sur les convictions religieuses ont alors souvent beau jeu de dénoncer le « deux poids, deux mesures » :

- « vous vous opposez au port du voile musulman, mais vous ne dites rien de la kippa juive ou des tenues spécifiques des membres du clergé catholique. »

- « Vous refusez la création de jours fériés pour les fêtes musulmanes (ou juives), mais vous n'êtes pas gênés par ceux institués pour des fêtes chrétiennes.

Etc..

Il y a alors deux types de réponse :

- le national-laïcisme, qui consiste à considérer une partie de l'héritage « judéo-chrétien » comme élément de l'identité nationale, que l'on fige à cette occasion. Je mets « judéo-chrétien » entre guillemets, car cette notion est complètement polysémique et instrumentalisée. C'est ainsi que « Riposte laïque » défend les fêtes chrétiennes, car elle font partie de « notre » héritage, et accepte pour les mêmes raisons les voiles des religieuses catholiques.

- la fuite en avant. Schématiquement, pour ne pas être accusé d'avoir une attitude incohérente, discriminatoire, il n'y a plus qu'une seule chose à faire : la généraliser, au risque de sombrer dans l'irréalisme ou la stupidité.

Irréalisme : proposer la suppression des jours fériés liés à des fêtes chrétiennes peut satisfaire le MEDEF, mais laisse rêveur quand on songe au tollé déclenché par la suppression cafouilleuse du lundi de Pentecôte (qui n'est pas une fête religieuse) de la liste.

Stupidité, comme à Toulouse le 22 mars 2015, ou des délégués de candidats ont voulu interdire de voter à un rabbin porteur de kippa. Alors que jusque là, les membres du clergé catholique « en tenue » pouvaient voter sans encombre. Ou comme quand la RATP refuse une publicité pour un concert de bienfaisance en faveur des chrétiens d'Orient.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.