Géopolitique hors-sol.
En principe, le club de Mediapart est un espace de liberté et de dialogue, ce qui suppose la liberté de commenter, y compris pour exprimer son désaccord.
Un contributeur assez prolixe a la regrettable habitude de fermer les commentaires de beaucoup de ses articles, surtout sur certains sujets.
J'aurais aimé commenté en direct une de ses productions sur l'Irak, mais je ferai donc sur mon espace personnel, sans fermer les commentaires.
Quand nous manifestions en 2003 contre la guerre qui s'annonçait contre l'Irak, nous le faisions parce que savions que les prétextes avancées par le gouvernement américain et ses alliés étaient mensongers, que le régime irakien n'avait rien à voir avec les attentats du 11 septembre 2001, que les « armes de destruction massive » n'existaient pas. Nous pensions également que la destruction du pouvoir baasiste risquait de déboucher sur un chaos pire que la dictature existante. Nous avions en tête quelques précédents : l'effondrement de la Somalie, la guerre civile en ex-Yougoslavie.
Mais aucun d'entre nous n'aurait imaginé le degré d'horreur de ce qui allait venir.
On peut aligner la liste des causes : décisions de l'administration d'occupation américaine, jeux d'influence des voisins saoudien et iranien, irresponsabilité des politiciens irakiens, etc..
Les analystes les mieux informés sont actuellement incapables de prévoir comment la situation va évoluer, et encore moins de proposer des solutions réalistes.
Mais cela n'empêche pas certain d'avoir la solution :
Nous soutenons le peuple irakien et plus particulièrement la gauche laïque d’Iraq que, de loin, nous croyons capable de reconstruire le pays écrasé par divers maux.
« De loin » est probablement le terme le plus pertinent de cette phrase. L'option politique « gauche laïque » est respectable, souhaitable, mais il faut savoir, de près ou de loin, que presque toutes les forces politiques irakiennes actuelles sont constituées sur des critères communautaires religieux (sunnites, chiites) ou nationaux (kurdes). Sans oublier l'influence des tribus, remises en selle par Saddam Hussein, puis confortées par l'occupant américain.
Il y a eu des forces progressistes en Irak, notamment communiste, mais elles sont aujourd'hui très minoritaires, dans un paysage politique éclaté.
L'auteur revient très vite à ses obsessions :
Cette orientation de diversité textile réelle mérite le soutien de la gauche socialiste et communiste d’Iraq
Aujourd'hui, la priorité n°1 des Irakien-ne-s n'est pas de savoir comment s'habiller, mais de rester vivants et en un seul morceau, habillé ou pas.
Mais cela semble un combat très accessoire pour Christian Delarue, pour la lutte contre Daesh ne doit pas faire oublier « contre les secteurs réactionnaires des religions, ce qui au passage ne concerne pas que les terroristes.
Il ne faut pas lâcher le combat contre l’intégrisme sexoséparatiste en Iraq comme ailleurs »
Il commente lui-même son article avec un passage sur la situation au Bangladesh. Je ferai simplement remarquer :
il n'y a pas beaucoup de rapport entre ce « petit1 » pays et l'Irak, au Bangladesh des gens sont assassinés parce qu'ils sont athées, en Irak, les meurtres de masse visent les chiites.
un « altermondialiste » pourrait utilement s'exprimer sur l'exploitation des femmes (en « hypertextile » certes) dans les usines de sous-traitance textile.
1Le 8ème du monde par sa population (169 M d'habitants) !