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Billet de blog 13 octobre 2015

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État raciste et/ou racisme d'Etat ?

J'ai lu le texte ci-dessous et je préfère le commenter aussi dans mon espace personnel pour plusieurs raisons :- nous n'avons pas forcément le même lectorat,- l'auteur du texte a deux habitudes détestables : bloquer les commentaires, parfois même à titre préventif, dès lors qu'il constate ou pressent qu'il va se faire contrer, ou bien modifier le texte original de ses billets, ce qui rend incompréhensibles les commentaires. Ces deux pratiques sont contraires à l'esprit d'un site participatif.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J'ai lu le texte ci-dessous et je préfère le commenter aussi dans mon espace personnel pour plusieurs raisons :

- nous n'avons pas forcément le même lectorat,

- l'auteur du texte a deux habitudes détestables : bloquer les commentaires, parfois même à titre préventif, dès lors qu'il constate ou pressent qu'il va se faire contrer, ou bien modifier le texte original de ses billets, ce qui rend incompréhensibles les commentaires. Ces deux pratiques sont contraires à l'esprit d'un site participatif.

Début de citation : 

La motion proposant l'adoption par le MRAP de la notion de "racisme d'Etat" n'a pas été adoptée car si il existe bien des politiques de racialisation (ie des politiques racistes), il n'y a pas à proprement parler d'Etat raciste !

Evoquer un Etat raciste c'est laisser accroire que l'Etat est par nature et fondamentalement raciste ce qui est faux . Avec une analyse qui pense la contradiction (ou les contradictions) au sein des institutions, on peut voir que la composante antiraciste est forte (je l'ai soutenu ailleurs il y a longtemps) mais qu'il existe des failles laissant place à des pratiques administratives très contestables (arrestations policières au faciès) et à des politiques gouvernementales de racialisation (ie raciste), failles contre lesquelles il faut agir .

fin de citation.

Ce texte a  été publié à cette adresse :

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/121015/mrap-contre-le-racisme-sous-toutes-ses-formes-et-sans-faiblesse-0

La simple lecture de la motion montre que les motifs de rejet n'ont rien à voir avec le texte soumis au vote des délégués.

Le MRAP 19-20ème de Paris propose, par la présente motion, d'adjoindre aux orientations du groupe candidat au nouveau Bureau Exécutif la notion de racisme d'Etat. En effet, si les orientations réitèrent la nécessité de lutter contre tous les racismes, elles n'évoquent pas l'un des producteurs privilégiés – conscient ou inconscient – de ces derniers : l'Etat français. Par l'expression "racisme d'Etat", il ne s'agit nullement de comparer l'Etat français actuel aux régimes totalitaires racistes, ségrégationnistes et/ou colonialistes.

La notion relève, dans le contexte français, davantage d'actions et de discours – ou absence d'actions ou de discours – gouvernementaux ou étatiques participant d'un traitement différencié des individus ou groupes d'individus en fonction de leurs caractéristiques ethno raciales réelles ou supposées. Il s'agit de dénoncer des pratiques souvent plus occultes de relégation de pans entiers de notre société au rang de citoyens de seconde zone ou d'étrangers indésirables. Il convient de mettre en exergue les mécanismes structurels à travers lesquels des groupes d'individus se voient discriminés, en fonction de leurs origine ou de leur couleur de peau, contrôlés régulièrement par les forces de police, répartis et enclavés dans des quartiers populaires stigmatisés comme des ghettos. D'autres mécanismes participent à cette racialisation des politiques publiques comme les centres de rétention et les politiques d'expulsion massives des Roms ciblées comme des populations " dangereuses" .

Si le MRAP n'a jamais hésité à porter plainte contre des membres des gouvernements français lorsque ces derniers proféraient des propos racistes (appels à la haine, diffamations racistes...), il se doit désormais de dépasser les condamnations individuelles. Il est plus que jamais nécessaire d'analyser et de critiquer les façons dont les pouvoirs publics participent d'un racisme structurel -consciemment ou non, en ne faisant rien pour y remédier ou en agissant pour le renforcer. Le MRAP se doit de pointer du doigt les contrôles au faciès, les crimes policiers et les discriminations dont font l'objet bon nombre des personnes présentes sur le territoire français, concitoyens ou étrangers. Parallèlement, le MRAP se doit de poursuivre sa critique du traitement des populations rroms en France par les gouvernements français en dénonçant, notamment, ce que le sociologue Eric Fassin n'hésite pas à décrire comme une "politique de la race".

Quelle que soit la définition qu'on retienne du terme État, il s'agit, comme République, d'un terme générique, qui recouvre des réalités fort différentes.

Et un État déterminé, par ses principes constitutifs, ses lois, son organisation, les pratiques de ses organes d'exécution, peut être raciste, à des degrés divers.

L'État français de Vichy, la République sud-africaine à l'époque de l'apartheid, la République coloniale française étaient des États racistes. Et il y en a d'autres. Sont racistes a priori tous les États qui refusent d'être ceux de tous leurs nationaux, ou qui créent plusieurs catégories de citoyens, ou qui subordonnent l'exercice de la citoyenneté à des conditions racistes.

Les auteurs de la motion n'ont pas à cherché à déterminer si le concept d'État était en lui-même raciste (le concept de chien n'aboie pas, disait un philosophe), ils ont simplement signalé que l'appareil d'État, ou certaines de ses composantes, avaient des comportements racistes, et que ces comportements n'étaient pas combattus par la tête de ce même État. Ils ont estimé que leur caractère répétitif, systématique, y compris au sommet de l'appareil d'État, ne pouvait être réduit à quelques accidents isolés ou "dérapages".

Il y a eu une fois de plus surinterprétation (pour ne pas dire déformation) des textes pour pouvoir les contredire. Mais cette contradiction a au moins le mérite d'être formalisée, et j'attends avec intérêt ce qu'en pensent d'autres qui ont contesté ce texte du MRAP Paris 19-20.

Texte commencé le 13 octobre matin et achevé dans la soirée, après une interruption de 14 heures, ce qui peut expliquer son caractère décousu.

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