J'ai quitté deux jours ma préfecture pour la grande métropole, et j'ai parfois pensé à certains allergiques à tout signe religieux.
J'ai bien sûr croisé des femmes voilées, de tous âges et de toutes allures.. Mais j'en vois aussi chez moi, et j'avoue que ça me laisse totalement indifférent, alors que je peste contre les c.. qui circulent en vélo sur les trottoirs, au risque de renverser les piétons, et aussi contre ceux qui laissent leur chien faire ses besoins sur le même trottoir. Mais je ne dois pas avoir la bonne hiérarchie des valeurs et des dangers.
A la station Les Halles, j'ai été doublé par trois jeunes juifs, bien barbus, en costume noir, avec un feutre noir surélevé, et tsitsits bien visibles.
Et leur chemin a croisé celui d'un prêtre en soutane, sans que des étincelles ne jaillissent. Il ne manquait plus qu'un bonze en tenue safran.
Suis-je un être exceptionnel ? Je n'ai pas eu de crise d'épilepsie, de nausées, de vomissements, de palpitations cardiaques ! Ni même d'envie irrépressible de me convertir (trois fois dans la même journée).
Peut-être parce que j'avais trop peur d'arriver en retard à mon rendez-vous.
On y a parlé de l'extrême-droite, de ces gens qui vivent dans la peur d'un péril imaginaire, et qui en vivent, en développant leur propagande sur cette peur.
J'accroche ce billet à mon blog comme le chasseur attache la chèvre à un piquet et attend.