Le MRAP des Landes me fait l'honneur de me citer sur son site, par deux fois, après Alain Gresh, Gérard Noiriel, Stéphane Beaud et avant Pierre Tevanian, se référant à mon blog sur Mediapart. Je lui reconnais l'honnêteté, pas toujours partagée par d'autres détracteurs, de mettre un lien pour que les visiteurs puissent juger sur pièces. Je suis également flatté par le voisinage.
Pour le reste, il applique une stratégie bien rodée :
victimisation et amalgames
commentaires « ad hominem »
informations partielles
refus de débattre sur le fond.
Victimisation et amalgames.
« Ceux qui ne nous aiment pas !
lundi 3 décembre
Les racistes bien sûr, nous en avons fait condamné plusieurs. Mais aussi les antiracistes virtuels... »
Effectivement, le MRAP des Landes a été la cible d'attaques racistes, essentiellement sur le web, et il a fait condamner certains de leurs auteurs, et c'est tant mieux. Mais pourquoi assimiler toute personne qui a l'outrecuidance de contester certaines de ses prises de position à ces racistes ?
Ironie du sort, un des condamnés « aime » maintenant le MRAP des Landes. Personne de bien intentionné et d'honnête n'oserait en tirer de conclusions malveillantes et faire des amalgames.
Commentaires « ad hominem »
« du haut de la superbe de son blog un tantinet narcissique »
En trois ans et demi, j'ai posté 34 billets sur ce blog, pour la plupart consacré à la lutte contre le racisme, notamment islamophobe. J'ai très rarement parlé à la première personne:
Pour évoquer un film qui m'avait marqué et rendre hommage à Marek Edelman.
Pour signaler que « mon quotidien régional » avait des contenus fort critiquables
Et pour donner mon témoignage personnel sur Mouloud Aounit.
Bien sûr, il y une photo de moi (en 2008). Comme sur beaucoup de blogs hébergés par Mediapart.
Où est le narcissisme ?
Informations partielles.
« Un parcours internet révèle que ce Monsieur »
Il n'y a pas eu besoin de faire un « parcours internet ». On se connaît, on a même travaillé ensemble pour décortiquer les méthodes et contenus d'un site islamophobe. Si on se rencontre dans la rue, on se reconnaîtra, sans avoir besoin de vérifier sur Internet nos bobines respectives.
Et si on fait un « parcours internet », on trouvera beaucoup de choses sur moi ou des homonymes, mais pas ce que le MRAP des Landes a fait semblant d'y découvrir. Ah si, soyons honnête : il y a bien une référence au MRAP, vers le 190ème résultat d'une recherche Google. Quelle recherche patiente !!
Refus de débattre sur le fond.
Si j'ai bien compris, le seul argument opposé aux critiques des signataires de l'appel sur Rue 89, de Stéphane Beaud et Gérard Noiriel, d'Alain Gresh et à mes très modestes remarques est le suivant :
1 : « On bosse sur le terrain »
2 : « c'est le seul travail antiraciste qui vaille »
3 : « ceux qui ne sont pas sur le terrain n'ont rien à dire. »
4 : « donc j'ai raison. »
Ce à quoi on peut répondre :
1 : Ce n'est pas contesté
2. Peu importe alors que l'extrême-droite ait compris que la bataille des idées se gagnait aujourd'hui sur la toile, que le racisme « virtuel » débouchait un jour ou l'autre sur le racisme réel (actes), et sur le vote pour des partis racistes, et donc le racisme d’État, contre lequel les acteurs de terrains seront impuissants. Peu importe également qu'il faille aussi des « intellectuels » pour décrire les situations, connaître les réalités internationales, analyser les textes de lois.
3. Je ne souhaite pas faire du « narcissisme », mais cette attaque est très surprenante de la part d'une personne (et d'autres) qui savent très exactement quelles sont ma situation géographique et ma situation personnelle. Je l'avais d'ailleurs très clairement fait savoir dès 2008 et expliqué que j'étais par contre disponible pour toute forme de militantisme qui ne soit pas « de terrain ».
Je ne me suis jamais permis de critiquer le mode de fonctionnement d'un comité local du MRAP, mais je revendique le droit d'avoir un avis sur les prises de position « nationales » d'un militant. Et je trouve désolante la critique des « intellectuels », surtout quand on sait que ce sont avant tout des bons connaisseurs de la société française et des relations internationales, qui ont aidé à la formation de nombreux militants.
4. Si la réussite sur le terrain, le nombre de militants, sont les seuls critères pour déterminer qui a raison et qui a tort, et dispensent de tout débat sur le fond, alors au PS, ce sont les plus grosses fédérations (13, 34, 62) qui sont forcément dans le vrai.