En Arabie saoudite, à l'heure de la prière, la police religieuse patrouille dans les rues. Malheur à celui qui ne se met pas à l'abri, au commerçant qui ne ferme pas sa boutique !
En France, en 1765, on découvre à Abbeville qu'une statue du Christ a été dégradée. Le chevalier de La Barre est accusé, arrêté, torturé et exécuté le 1er juillet 1766.
Dans les deux cas, ceux qui commanditent ces actions sont intimement persuadés1 qu'ils œuvrent pour le bien commun :
Le salut et la stabilité de l'Arabie saoudite passent par son respect affiché de la religion musulmane2, et aucune forme d'expression dissidente, voire même de tiédeur ou d'indifférence n'est tolérée.
Le salut et la stabilité du royaume de France passaient par le respect de la religion catholique romaine, de son clergé, de ses symboles. Malheur à qui exprime une opinion dissidente.
Dans les deux cas, il y a des postulats identiques :
Celui qui ne croit pas en ce que croit « le Prince » manquera un jour ou l'autre de loyauté.
Les opinions exprimées par les dissidents sont nuisibles et la protection du peuple, qui risque de se laisser abuser, exige qu'on les réprime.
Enfin catholiques ou musulmans pieux sont agressés par l'affichage ou la manifestation de points de vue différents, et il faut les protéger.
Aujourd'hui, il y a des gens qui estime que l'affichage de symboles religieux (tenue vestimentaire ou autre) heurte leur conscience de « mécréant » et doit donc être interdit. C'est la même démarche et la même intolérance.
1Je m'attache à la motivation officielle, même si l'hypocrisie, la défense d'intérêts particuliers, les règlements de comptes sont possibles.
2A ma connaissance, c'est le seul pays, avec la Corée du Nord, où la religion chrétienne est interdite.