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Billet de blog 8 mars 2016

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Demain, peut être...

Il y a quelque chose qui traîne dans l'air, un parfum, et ça sent bon. « Winter is coming » comme dit Podemos et avant eux les personnages de Game of Thrones. En vérité l'hiver est déjà là, pas de Lannister mais des monstres à trois têtes qui bougent avec la froideur mécanique de l'austérité...

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Demain, peut être....

 Il y a quelque chose qui traîne dans l'air, un parfum, et ça sent bon.« Winter is coming » comme dit Podemos et avant eux les personnages de Game of Thrones.

En vérité l'hiver est déjà là, pas de Lannister mais des monstres à trois têtes qui bougent avec la froideur mécanique de l'austérité  : la Troïka économique : BCE-Commission Euroépennes-FMI, la Troïka politique hexagonale LR-PS-FN qui vampirise le débat politique, le confisquant au premier parti de France : celui de celles et ceux qui ne s'y reconnaissent plus.

L'hiver est là : il enkylose les ailes de ceux qui voudraient s'envoler ailleurs que sur le chemin tracé par les Troïkas, il glace ceux qui osent leur dire non. L'hiver est là mais s'en est peut être la fin et cette fin commence peut être demain.

 Demain nous sommes quelques uns à espérer que qu'ils vont se prendre leur « génération Y » dans la gueule !Demain on espère qu'elle leur fera mordre la poussière.Demain sera peut être le début de quelque chose. Ça sent le printemps, la sono qui crache, les slogans dans les mégaphones, ça sent l'espoir.

La séquence qui s'ouvre nous étions nombreux à l'attendre, depuis 2010 et la défaite des retraites peut être, depuis plus longtemps sûrement. Demain il y a des jeunesses, nouvelles ou anciennes qui ont rendez-vous. Il y a celle étudiante dans les années 2000 (LMD, CPE, LRU), qui a vu la casse de l'université et la précarisation de sa condition. Il y a celle, qui est parfois la même, qui a défendu dans de nombreux quartiers de France la mémoire de Zied et Bouna, morts pour rien en 2005.Il y a celle d'aujourd'hui qui paye sa précarité au prix cash.

 Où sont ces jeunesses d'il y a dix ans et où vont celles d'aujourd'hui ? Elles font le tour des boîtes d'intérim, elles pointent chez Pôle Emploi, dans des entreprises où souvent elles s'ennuient, où ont leur fait tout passer. Elles doivent se taire, et écouter en boucle le chantage à l'emploi. On les dits apathiques, individualistes, nihilistes, nombrilistes et si elles se révélaient aussi dangereuses qu'une mèche qu'on aurait oublié d'éteindre ?

« Les vieilles histoires sont comme de vieux amis... il faut leur rendre visite de temps en temps » dit Brann Stark dans Game Of Thrones. Nos vieilles histoires sont aussi celles de nos luttes, du recul d'un gouvernement en 2006, elles ont parfois le goût de la lacrymogène, et les cicatrices des premiers tirs de flash-ball. Nos vieilles histoires sont aussi celles de nos ancien-e-s, aujourd'hui traité-e-s comme des déchets avec des retraites indécentes, celles de nos parents pressés comme des citrons au boulot et jetés ensuite dans le rouleau compresseur du chômage.

Nos vieilles histoires c'est aussi des victoires: 36, 68, et plus récemment Scop Ti, Pont de Chaumes, les 300 de la Place de la République. Des dates et des mots qui réchauffent, car nos vieilles histoires doivent aussi nous inspirer pour changer notre présent qu'ils ont uberisé, interimisé, cddisé, Pôle Emploiisé, concurrenceisé, austéréisé, flexibilisé, optimisé..... Il est temps pour le Medef et ceux qui lui serve la soupe de ravaler leur lexique.  Pour combien de personnes les fins de mois sont les trente derniers jours de celui-ci? Combien de personnes s'endettent auprès des banques responsables de la crise de 2008 ?Combien de milliards donnés à ces dernières et aux grandes entreprises ? Combien aux droits humains ? Combien d'humiliations du quotidien ?

Après Tite Live, Gramsci a repris à son compte le concept « d'interrègne », ce moment où l'ancien refuse à mourir et où le nouveau ne parvient pas à naître, peut être que demain quelque chose va éclore, peut être que quelque chose est même déjà né.

Demain je ferais grève. Parce que j'en ai marre de travailler dans une institution sans idées autre que le totem de la mise en concurrence, parce que j'en ai assez de voir mes ami-e-s galérer pour trouver un boulot précaire, parce que la prison ferme pour les gens qui défendent leur emploi, parce que l'inégalité salariale hommes-femmes, parce qu'envie d'arracher la chemise du Medef, parce que Bernard Arnault, parce que les tas d'urgence. Parce que l'on vaut mieux que ça bien sûr, mais surtout on vaut mieux qu'eux. Parce que demain on va peut être enfin en découdre et rien que cette idée redonne de l'espoir et de la dignité.

Retenons la leçon de Tyrion Lannister à Jon Snow : « Aux yeux de leur père, les nains sont toujours des bâtards, mais les bâtards ne sont pas forcés d'être des nains ». Il n'y a donc pas de fatalité même sous la pluie et dans le froid.

Winter is there, mais le printemps vient...Demain peut être...

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