Les hébergés du Comité DAL Montané soutenus par le DAL 31 ont obtenu leur droit au maintien à l'hébergement.

Tente devant le gymnase Montané à Toulouse, le 1er avril.
La Ministre du Logement, qui dit avoir fait de la question de l'hébergement sa priorité, avait annoncé la création nationalement de 8 000 places durant la dernière trêve hivernale. Seules 2 000 ont été maintenues, déversant à nouveau 6 000 personnes à la rue. En Haute-Garonne c'est 450 places qui furent ouvertes pour une centaine maintenues selon les associations gestionnaires.
Ces remises à la rue sont annuelles, mais peuvent très bien se dérouler hors trêve hivernale. Il arrive souvent que des personnes placées par le 115, le soient quelques jours dans une place d'hébergement puis que la prise en charge soit interrompue sans autre motif que celle du quota de places.
Ces pratiques sont pourtant illégales si l'on suit l'article L 345-2-3 du Code de l'Action Sociale et des Familles:
« Toute personne accueillie dans une structure d'hébergement d'urgence doit pouvoir y bénéficier d'un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu'elle le souhaite, jusqu'à ce qu'une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d'hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation. »
(Code de l’Action Sociale et des Familles, article L. 345-2-3)
Dès lors le DAL a lancé ces dernières années des luttes à Paris, Rouen, Lille, sur ce sujet avec occupation par des hébergés de centre d'hébergement, de foyers. La première opportunité à Toulouse s'est présentée à l'été 2013 lorsque le CHU l'Escale a annoncé à ses hébergés que le centre fermait pour le mois d'août pour des raisons de maintenance et qu'ils devaient trouver une solution afin d'avoir un toit sur la tête durant cette période. Cinq d'entre eux, membres du DAL 31, refusèrent de partir tant qu'une proposition d'hébergement ne leur était pas soumise comme le veut la loi. Nous vous passerons ici les détails de huit jours plein de rebondissements qui mériteraient un article à part entière. D'ailleurs, un film sur la lutte fut réalisé par Agnès, une militante du DAL Paris: http://www.dailymotion.com/video/x14bddz_lutte-de-sans-abri-a-toulouse_news.
Toujours est-il que leur lutte fut victorieuse, ils furent tous réhébergés, quasiment tous ont aujourd'hui un logement stable. L'été suivant, contrairement à ce qui se passait les années précédentes aucun Centre d'Hébergement d'Urgence ne ferma, les droits obtenus par ces cinq là, le furent pour tous. Au moins pendant la période estivale, car revenons en à notre fin de trêve hivernale.
Après 60 heures d'occupation des algecos où ils avaient été hébergés par le 115 lors de la trêve hivernale, dix hébergés soutenus par le DAL 31 ont obtenu le respect de leur droit au maintien à l'hébergement (L345-2-3 CASF) et ne dormiront pas à la rue. Cette victoire des hébergés l'est pour tou-te-s et montre que l'action collective est une solution pour faire valoir les droits des sans-abris. La victoire des hébergés de Montané est une seconde jurisprudence de lutte pour le droit au maintien à l'hébergement à Toulouse. Elle doit être un nouvel appui pour les luttes des milliers de personnes qui chaque année sont mises illégalement à la rue par l'Etat français.
Une victoire n'est pas seulement utile pour les droits des participants en question, mais aussi pour la confiance qu'elle donnera aux prochains.

Un des Algecos qu'ont occupé les dix hébergés du Gymnase Montané avec des militant-e-s du DAL 31.