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Billet de blog 17 octobre 2017

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Evolution du prix du petrole avant la fin de cette matiere premiere

Il reste pour le pétrole des ressources énormes au prix actuel,il n'est pas certain que le prix ainsi qu'il l'a fait lors des 4 hausses historiques venant d'un cours inférieur a 40$ de 2017, monte a 120$ le baril dans 1 a 3 ans . Entre le co2 et les energies de remplacement notamment les vehicules électriques qui montent et l'epuisement de la ressource, est l'offre ou la demande qui va gagner?

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Evolution prochaine du prix du pétrole
Ceci est pour tenter de lancer une réflexion sur l’évolution du prix d’une matière première qui va disparaître. Si quelqu’un a des chiffres sur l’évolution des prix sur la fin de matière première épuisée ou disparue, cela serait intéressant.

La fin du pétrole n'est pas proche, il y a encore d'immenses réserves de pétrole de sable, au canada et au Venezuela, de pétrole de roche mère exploitable avec fracturation hydraulique un peu partout dans le monde, sans compter ce qui reste du pétrole conventionnel donc certains vieux gisements peuvent être repris avec les injections diverses, eau, gaz, co2.
Toutefois les désordres climatiques dus a l'augmentation du co2 dans l'atmosphère coutent de plus en plus cher , en cyclones , incendies , sècheresses , montée de la mer et il n'est pas certain que l'on ira au bout de la ressource , d'autant plus que l'électricité solaire devient de moins en moins couteuse a produire et qu'il reste de vastes ressourcés d'hydroélectricité dans le monde en particulier , Inga en Afrique , les fleuves du versant sud de l'Himalaya et surtout le Brahmapoutre en inde et au Népal , le Groenland qui commence a fondre .

Pour ces raisons et bien qu’il restera de la ressource, on assistera a la fin d’une ressource sur terre, un peu comme les cèdres du Liban ou les Bisons d’Amérique.

Que va bien pouvoir faire le prix du brut dans les quelques dizaines de prochaines années.

On a vu ces 10 dernières années 2 grandes hausses du brut, celle début juillet 2008 ou le Brent a atteint 146.08$ le baril.
Suivie d’une baisse brutale et quasiment continue qui a conduit en décembre 2008 a 39.74$ le baril.
On a eu ensuite une remontée vers 116$ a mi avril 2011 puis un long plateau jusqu’en juin 2014 vers 115$ et enfin la baisse la plus récente avec une chute rapide vers 45$ a mi janvier 2015, une remontée vers 68$ en avril 2015, une baisse vers le minimum de 27.78$ touché le 20 janvier 2016.

Depuis le 20 janvier 2015 le Brent a remonte vers 50$ en juin 2016 puis stagne entre 42$ et 60$ depuis cette date pour finir a 58.06$ le 17/10/2017 a 12 :15.

Le doublement du prix entre janvier 2016 et maintenant, soit presque 2 ans, entre 27$ et 58$ est quelque chose qui n’est jamais arrive sur les 3 premières grandes hausses depuis 1860, (voir courbe de pétrole en $
constant)

https://jancovici.com/transition-energetique/petrole/comment-a-evol ue-le-prix-du-petrole-depuis-1860/

Lors des 3 premières grandes hausses qu’a connu le brut, celle de 1864, celle de 1875, la première partie de celle de 1981, qui a mené a 55$ en 1973 ont été bien plus brutale que celles a laquelle on assiste actuellement.

Lors de a 4 eme grande hausse historique, celle commencée en 1998 vers 14.42 $ ($ courant et 20* constant) et achevée a 146 $ en juillet2008, le Brent avait mis 7 ans pour passer du plus bas a plus de 55$ puis ensuite 3 ans pour passer de 55$ a 146$.

Pour la dernière hausse observée, celle de juin 2014 le brut n’est pas retombée en dessous de 60$ depuis le pic de juillet 2008.

Historiquement la hausse amorcée le 20 janvier qui pourrait bien être la dernière avant la fin de la ressource est moins rapide que celles des 3 premières hausses historiques mais est 3.5 fois plus rapide que celle entre juin 1988 et juin 2005.

Cela ne veut évidemment rien dire , ce n’est pas parce que la hausse de 27$ à 58$ a été 3 .5 fois plus rapide que la précédente , que la seconde partie de la hausse , qui a pris 3 ans entre 2005 et 2008 va être aussi 3. 5 fois plus rapide et se dérouler en moins de 1 an, ni mémé que l’on remontera vers 120$ un jour.

Au point de vue historique on observe toutefois que chaque fois que le seuil de 55$ a été franchi a la hausse en venant du plus bas précédent , ce qui est arrive 4 fois ,le cours est monté beaucoup plus haut en moins de 3 ans . Seule la hausse de 2014 fait exception car on n’était pas descendu en dessous de 55$ avant celle ci.

Il est donc probable que historiquement le Brent continue à monter a plus de 120$ dans une période de 1 à 3 ans.

Mais tout cela ne tient pas compte que l’on approche de la fin de la civilisation du pétrole sinon de la fin de la ressource.

Pour l’instant le pétrole reste irremplaçable surtout dans les transports. Les solutions alternatives, le véhicule électrique encore plus couteux que les véhicules essence, diesel ou GPL,

mais l’électricité devrait s’imposer car même si on considère une production d’électricité a partir d’hydrocarbures, dans un centrale a cycle combiné de rendement 61% puis 5% de pertes sur le réseau et un rendement décharge :charge des piles de 75% ( li ion, ni mh, ni h2, accus plomb et bien d’autres) et en rendement de moteur électrique entrainant les roues du véhicule de 96%, cela fait un rendement de 61%*95%*75%*96% =41.7% entre le pouvoir calorique inferieur de l’hydrocarbure et l’énergie mécanique sur les roues, ce qui est bien meilleur que les 24% d’un diesel en régime variable de vitesse et de charge et en tenant compte des pertes avec boite de vitesse et transmission. Donc une consommation de 43% d’hydrocarbures en moins avec un véhicule électrique, et évidemment l’électricité pour charger une pile peut venir du nucléaire, de l’hydraulique et du renouvelable.

Paris interdit les véhicules a hydrocarbures en 2030, l’Allemagne prévoit de le faire en 2040. Cela ne risque t’il pas d’induire une baisse du pétrole lié a la baisse de sa consommation du principal consommateur , les transports , je ne le pense pas car cela ne concerne que les véhicule de tourisme , pas les camions , les bus , les tracteurs, les bateaux et les avions. De plus l’investissement en centrale électriques (nucléaires, solaires ou hydraulique) et en piles ne va pas concerner tout de suite les pays les moins riches.

Pour l’instant le cout d’extraction qui est de l’ordre de 50$ par baril pour le pétrole de schiste, un cout très variable suivant les champs pour le conventionnel et une cout de 65$ le baril pour le pétrole de sable extrait par technique minière en Alberta, mais cela jamais empêche dans le passe des hausses bien au delà du cout de production.

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