La Voix du Nord est l’un des rares médias à avoir rapporté ce drame absolu et pourtant presque annoncé.
Dans les colonnes de Mediapart j’ai également lu l’histoire de Patrice, retraité qui a décidé de s’immoler à la suite d’un litige avec sa caisse de retraite.
Les communications de crise des différents organismes concernés qui invoqueront, après avoir fait appel à des professionnels de la question (et dans cet ordre) leur profonde et sincère affliction, leur absence totale de faute, les 500.000 dossiers traités à l'année et la déprime certaine de ces infortunées victimes ne changeront rien à l’affaire.
Bien plus réjouissante est l’annonce du « recasage » de Thierry Lepaon.
Oh je n’en veux nullement à celui-ci.
Mon propos serait d’ailleurs le même pour telle autre nomination d’untel car émanant de telle promotion Voltaire ou de telle autre.
J’ai pourtant très vite retrouvé ce vieux livre (L‘Esprit de Clémenceau, Gallimard 1925).
Ainsi s’exprimait le brave Clémenceau il y a plus de 100 ans :
« Encore des suicides de misère.
Une blanchisseuse, un ouvrier, tous deux jeunes encore s’asphyxient par le charbon, tous deux laissant un écrit pour s’expliquer qu’ils ne peuvent plus vivre faute de travail.
C’est une lamentable série.
La Morgue, aussitôt vidée, s’emplit.
Et pourtant le gouvernement ne s’épargne pas.
Hier encore, on nommait à la recette particulière de Compiègne, aux appointements de 33.000 francs, M. Rambourgt, le député non réélu de Troyes, l’homme lige de M. Casimir-Perier.
Voilà au moins une vie de sauvée.
Que n’avons-nous plus de recettes particulières ? »
Manuel Valls pourrait profiter de l’été pour relire.
N’est pas Clémenceau qui veut.