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Billet de blog 3 novembre 2021

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Un autre éclairage sur l'origine du Covid 19 (contribution au débat)

Sur l'origine du Covid 19, Médiapart aurait-il encore raté une marche : celle que rapporte l'excellent Blog de Marc Gozlan ?

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Le 29 octobre 2021, Caroline Coq Chodorge écrivait : Origines du Covid-19 : les dernières révélations

Le scénario d’une fuite d’un coronavirus manipulé en laboratoire prend encore de la consistance avec de nouvelles révélations du groupe Drastic. Mediapart reçoit l’un de ses membres, le data scientist Gilles Demaneuf, ainsi que le journaliste scientifique Brice Perrier, auteur de « Sars-Cov-2, aux origines du mal ».

Un data scientist (en anglais c'est plus "scientifique") est un spécialiste des données mais pas un médecin, même s'il peut lui arriver de travailler sur des données médicales. Les auteurs invités nous embarquent dans un récit qui "frise le complotisme" (comme disent de savants commentateurs). Peut-être ont-ils raison. Mais peut-être pas. Comme leurs explications manquent de preuves, il résulte de l'écoute de cet entretien l'impression que Médiapart a encore raté une marche : celle que rapporte l'excellent Blog de Marc Gozlan (médecin de formation et journaliste) d'où sont tirées les citations ci-après :

20 SEPTEMBRE 2021

Des coronavirus de chauves-souris très proches du SARS-CoV-2 identifiés au Laos

"Sarah Temmam, Marc Eloit et leurs collègues rapportent dans un preprint mis en ligne sur Research Square, site de prépublication de la revue Nature, avoir identifié, au Laos, de tels virus chez des chauves-souris. Ces animaux hébergent des coronavirus dont le RBD ne diffère que de seulement un ou deux acides aminés avec celui du SARS-CoV-2. De fait, ces virus sont capables de se lier fortement au récepteur humain ACE2 et d’infecter des cellules humaines exprimant ACE2 à leur surface.../...

L’ensemble des résultats présentés dans ce preprint (non encore évalué par les pairs) est en faveur de l’hypothèse selon laquelle le SARS-CoV-2 résulterait d’une recombinaison de séquences génétiques préexistantes dans des espèces de chauves-souris Rhinolophus vivant dans des massifs dans lesquels l’eau a creusé de nombreuses cavités. On parle de reliefs karstiques.../...

Selon les auteurs, il n’est pas impossible que des prélèvements supplémentaires chez des chauves-souris finissent par aboutir à l’identification de souches virales possédant un site de clivage de la furine. Les chercheurs pasteuriens estiment qu’on ne peut toutefois exclure d’autres hypothèses, à savoir que ce site de clivage ait été acquis à la faveur de la transmission du virus à un hôte intermédiaire, voire après une circulation du coronavirus passée inaperçue chez des individus ne présentant que peu de symptômes.../...

Selon les auteurs, dans la mesure où les nouveaux sarbecovirus de chauves-souris identifiés par les chercheurs pasteuriens semblent avoir le même potentiel infectieux que les premières souches de SARS-CoV-2, « les personnes travaillant dans les grottes, comme les collecteurs de guano, certaines communautés religieuses ascétiques qui y passent du temps à l’intérieur ou à proximité, ainsi que les touristes qui les visitent, sont particulièrement susceptibles d’être exposés ».

Pas de Frankenstein à l'horizon. Pas de vilain complot sino-américain.

Même si une fuite d'un labo reste évidemment possible (il y en eut effectivement par le passé), Médiapart s'honorerait de faire état de recherches qui ne lui plaisent pas mais qui ont le mérite d'avoir des caractéristiques scientifiques avérées.

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