Quelques nouvelles.
france3-regions.francetvinfo.fr, le 30 novembre :
"L’ourse Sarousse, âgée de 21 ans et introduite dans les Pyrénées en 2006 a été tuée ce dimanche en Espagne lors d’une battue au sanglier. C’est le troisième ours tué dans les Pyrénées cette année." Ce qui remet les compteurs à zéro, 3 ours introduits, 3 tués. Le chasseur s'est estimé en "légitime défense" lorsque l'ourse, dérangée par la battue, a voulu s'enfuir. Les ours ne connaissent pas les frontières si bien qu'il est toujours possible de renvoyer le traitement du cas au voisin en espérant que l'affaire finisse par être oubliée, comme la mort, au printemps, de l'ours Cachou probablement empoisonné, on ne sait de quel côté de la montagne. Au vrai, il ne semble pas qu'on ait beaucoup cherché.
Les animaux protégés ne sont pas les seules victimes de la chasse. Les humains aussi peuvent avoir du souci à se faire.
Reporterre, le 5 décembre 2020 :
"Dans le Lot, sur le causse de Cajarc, un jeune homme de 25 ans, Morgan Keane, a été tué accidentellement par un chasseur mercredi 2 décembre. Au moment du drame, il se trouvait à cent mètres de sa maison, dans sa propriété, en train de couper du bois. L’auteur présumé du coup de feu est un jeune Aveyronnais. Il avait été invité à une battue aux sangliers et venait d’avoir son permis de chasse."
Or le Code de l'environnement (art. L. 422-10) prévoit que les associations de chasse ne peuvent agir dans un rayon de 150 m autour des habitations. L'Office français de la Biodiversité estime : "Cela veut dire que ce terrain est exclu du territoire de chasse de l’ACCA et, qu’en conséquence, les chasseurs qui en sont membres ne peuvent y chasser."
150 m autour d'une habitation est pourtant une distance modeste au regard de la dangerosité des armes utilisées. On imagine mal qu'un homme qui coupait du bois chez lui ait pu être confondu avec un sanglier, même par un chasseur novice. Mais la Fédération de chasse du Lot estime qu’«aucune activité humaine ne peut se prévaloir du risque zéro". Alleluia ! Cela nous console vraiment, notamment de la mort de Mark Sutton, vététiste, tué en 2018 par un chasseur en Haute-Savoie.
Si ces messieurs me permettent une petite objection, il me semble que l'Office national de la chasse et la faune sauvage (ONCFS) a recensé 131 accidents pour l'instant sur la saison 2018-2019 dont sept mortels (pour les humains s'entend). La saison précédente, l'ONCFS avait comptabilisé 113 accidents dont 13 mortels. On est loin du risque zéro à mon humble avis. L’Aspas remarque à juste titre : « Les accidents se répètent et il est urgent de mettre en place une réforme en profondeur de la chasse ».
D'après l'ONCFS, les principales causes des accidents de chasse sont les suivantes :
"• Mauvaises manipulations de l'arme : principale cause des auto-accidents, suivie des chutes et du port d’arme chargée à bretelle
• Non-respect de l'angle de 30° : principale cause des accidents occasionnés lors de battues au grand gibier, suivie par le tir dans la traque et le tir sans identifier. Les accidents au grand gibier sont à 99 % dus à des fautes humaines – seul 1 % est lié à un ricochet imprévisible ou inexplicable.
• Tirs à hauteur d'homme ou en direction d’habitations et de routes ouvertes à la circulation : principales circonstances des accidents de chasse au petit gibier. Malgré l'utilisation de cartouches moins puissantes, ceux-ci sont aussi dangereux que les accidents de chasse au grand gibier."
La chasse serait-elle la seule activité humaine qu'il serait impossible de réguler ?