Qui d'autre que Gregor Gysi, Président du groupe de die Linke au Bundestag, pour enflammer le Bundestag, cette fois-ci sur la Grèce et l'Europe. C'est dans un discours très fort, reconnu également par les médias allemands, que Gregor Gysi démystifie les rôles de la chancelière, Angela Merkel, du ministre CDU des finances, Wolfgang Schäuble et du Vice-Chancelier et Président du SPD, Sigmar Gabriel, dans la crise grecque et celle de l'Europe.
En voici la traduction que j'ai faite rapidement, mais que j'améliorerai au fil du temps.
"Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs ,
L'Union européenne est un enseignement tiré du désastre que furent la Seconde Guerre mondiale et la dictature nazie allemande. On voulait unifier l'Europe, en y intégrant également l'Allemagne, et le tout devait conduire à la paix, à la démocratie, au bien-être social, au développement économique et plus tard à la durabilité écologique. Ce sont les valeurs fondamentales communes pour lesquelles l'Europe devait s'engager.
Mais l'Europe a été profondément ébranlée déjà par la crise financière et bancaire il y a sept ans. Elle ne s’en est pas encore remise aujourd’hui. De la crise bancaire est née une crise de la dette souveraine, de la Grèce à l'Allemagne, parce que les banques privées en Europe ont été soutenues avec l'argent des contribuables qui se chiffre en milliards. Les plans de sauvetage ne s'appliquaient pas aux citoyennes et aux citoyens, mais toujours aux banques.
Aussi chez nous, 480 milliards d'euros ont été décidés dans l'espace d'une semaine pour le sauvetage des banques. Si vous avez besoin d' 1 million d'euros pour la culture ou le social, alors on vous dit non, mais pour les banques il y a toujours un oui.
Je vous ai écouté, Madame La Chancelière. Votre discours, je peux le résumer ainsi: Le gouvernement grec a tout faux. Quant à vous, Monsieur Schäuble, pour vous, les institutions européennes, le Fonds Monétaire international, la Commission Européenne et la Banque Centrale Européenne ont tout bon.
Je ne suis pas sans émettre de critiques par rapport au gouvernement grec, mais la façon dont vous vous envoyez des fleurs est une vue à sens unique et complètement à côté de la plaque.
Pour ce qui est des trois institutions que je viens de mentionner, comme je l'ai dit, 90% des aides financières à hauteur de plus de 240 milliards d'Euros ont été consacrés au sauvetage des banques privées grecques. Cet argent a profité aux créanciers. Les créanciers de ces banques privées étaient d'ailleurs des banques allemandes et surtout françaises. C'est là que l'argent atterrissait. Pourquoi ne pouvait-on pas simplement laisser les banques grecques faire faillite. Ensuite, les principaux créanciers et les grands actionnaires auraient du payer, précisément parce qu'ils ont dilapidé les capitaux, et on aurait pu rembourser aux citoyens et aux PME, leurs soldes. On aurait pu le faire. C'était une voie qui avait du sens.
Mais vous avez opté pour une autre voie. Pour cette autre voie, vous avez fixé des conditions pour la Grèce, l'Espagne, le Portugal, l'Irlande et Chypre. C'était aux populations de ces pays de payer. Le prix était élevé, partout. Mais c'est en Grèce que c'était particulièrement dramatique.
Je vous le dis encore une fois - depuis six ans, nous avons la crise en Grèce-: baisse de la production économique, alors que soi-disant, il devait y avoir une relance de 25%; Effondrement du système de santé ; Les coupes dans les retraites sont de 40%, la réduction des salaires de 30%; des soupes populaires à n'en plus finir. Et cela ne vous suffit pas? Il faut encore enfoncer davantage? C'est cela votre idée de l'Europe? Madame Merkel, Monsieur Gabriel et Monsieur Schäuble, je trouve que c'est un scandale, et vous en portez une énorme responsabilité.
Par ailleurs, le ratio de la dette publique est passé de 127% de la production économique avant la crise à 180% aujourd'hui. Tout le monde se demande: Comment est-on censé parvenir à rembourser? Le cours de la politique d'austérité de la Troïka et du gouvernement fédéral a tout simplement échoué. Les résultats que vous avez promis, plus de compétitivité et je ne sais quoi d'autre encore, ne se sont pas concrétisés.
Oui, oui, nous avons une division du travail ici; Je peux vous le dire. Je vous le demande encore une fois, quand ces trois institutions européennes vont -elles enfin prendre leur responsabilité dans ce qu'elles provoquent.
Vous savez, le tout est organisé ainsi: pour l'échec des politiques, les gouvernements nationaux seront tenus responsables, peut-être d'ailleurs punis par les électrices et les électeurs, alors que les véritables responsables de la Commission européenne, du Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne, qui ne sont pas légitimés démocratiquement, en sortiront impunis. Cela ne peut pas durer. Si on veut l'Europe, on doit vouloir une Europe responsable.
Aussi, la situation s'est considérablement détériorée, c'est vrai: Pour la première fois dans l'histoire un remboursement de prêt au FMI est suspendu. Le gouvernement grec et le Parlement grec ont décidé pour le 5 Juillet 2015 d'un référendum sur l'approbation ou le rejet du tout récent diktat d'austérité et non pas, comme vous l'affirmez à tort, Monsieur Gabriel, sur le maintien dans la zone euro. Selon le droit en vigueur, personne n'a le droit d'exclure un pays de l'Euro.
Cependant, il y a danger de faillite et bien sûr le risque de sortie de la Grèce de la zone euro.
Monsieur Gabriel, vous avez la mémoire courte: début Septembre 2011, le gouvernement de votre parti frère et ami, le Pasok, sous la direction de Papandreou, voulait, à cause de la politique d'austérité venant de l'Europe, organiser un référendum et ce, parce que les conservateurs ne voulaient pas voter pour cette politique. A Berlin et au FMI, tout le monde était stupéfait. On a menacé la Grèce d’une d'insolvabilité désordonnée.
Le FMI a même menacé de stopper les versements. Papandreou a été renversé, le référendum ne pouvait pas avoir lieu, et le parti frère et ami de la CDU, Nea Democratia, s'est même proposé complaisamment de mettre en oeuvre une politique d'austérité drastique. Ensuite, Nea Demokratia et le Pasok l'ont mené ensemble. Mais, comment a réagi le SPD à l'époque à la décision de Papandreou? Martin Schulz, aujourd'hui Président du Parlement européen, déclarait qu'il avait une grande compréhension pour le référendum, car il ne reste pas d'autre choix au gouvernement. Vous, M. Gabriel, vous déclariez également que vous apportiez votre soutien àce référendum. Savez-vous ce que je me demande: Pourquoi vous êtes pour dans le cas du Pasok mais pas dans le cas de Syriza?
Ou bien est-ce votre nouveau siège, la raison de ce changement dd'avis? A cette époque, vous étiez assis là-bas, en bas, en séance plénière, et maintenant vous êtes assis là-haut, sur les bancs du gouvernement. Si votre politique dépend d'un siège, alors elle est tout sauf crédible.
On entend maintenant des critiques sur le timing concernant la décision du référendum. Sur le timing, je dois dire une chose: Tsipras, le gouvernement grec et le parlement grec ne peuvent pas mettre aux voix n'importe quel résultat intermédiaire des négociations, ils peuvent le faire seulement pour un ultimatum. Là, on peut dire : Allons-nous l'accepter ou non? C'est pourquoi le timing a été bien choisi. Du point de vue du gouvernement grec, ce timing n'est pas judicieux, si vous voulez. Les banques sont fermées. Les gens font la queue. On ne sait pas du tout, si l'ambiance va changer d'ici dimanche. Mais il ne leur reste pas d'autre choix.
Je tiens à vous dire cela pour que vous compreniez; Essayez donc une fois. - Vous devez vous rappeler une chose: S'il avait dit Oui à l'ultimatum, il aurait dû dire à la population: Je romps avec toutes les promesses électorales. Cela peut être aussi à la mode en Allemagne, mais pas en Grèce, pour être tout à fait clair.
Syriza a eu tellement de voix pour mettre fin à la politique d'austérité. Si vous dites à la population grecque, "Vous pouvez choisir ce que vous voulez, nous ferons en sorte que la même politique continue", c'est une atteinte à la démocratie et aux élections démocratiques. M. Gabriel, si vous dites que les salariés allemands ne doivent pas payer pour la mauvaise politique du gouvernement grec selon votre point de vue, vous êtes là aussi à côté de la plaque. Elle est où la solidarité du SPD avec le peuple grec, mais aussi avec nos salariés?
Je vous le dis: Si l'euro échoue, cela nous coûtera beaucoup d'argent. Si une faillite de l'Etat grec survient, nous en porterons la responsabilité à cause de votre signature - nous étions contre, mais vous avez signé les garanties - avec 27% pour la dette de la Grèce. Cela fait plus de 80 milliards d'euros. Il se pourrait bien, M. Schäuble, comme vous le dites à juste titre, que ce ne sera pas exigible immédiatement, mais progressivement. Peu importe. Nous devons payer. Il faut que vous le disiez une fois pour toutes aux salariés allemands.
Mais vous avez été critiqué par la chancelière, pour qui de telles déclarations sont totalement contre-productives. Le fait que la chancelière vous corrige, cela en dit long.
La question-clé - Et là, vous avez raison, Madame la Chancelière - n'est pas la question de la dette, ni la question de l'argent, mais bien celle du pouvoir et de la démocratie.
D'ailleurs, le Prix Nobel américain d'économie, Joseph Stiglitz, a été droit au but. Il s'agit de la souveraineté d'un pays qui est membre de la zone euro, membre de l'Union européenne, membre de l'OTAN et membre de l'Organisation des Nations Unies. D'ailleurs, les dépenses liées à la défense devaient être réduites. C'était intéressant. Il y avait une proposition du gouvernement grec. Puis, la troïka a fait plus de propositions. Que dit maintenant, M. Stoltenberg, Secrétaire général de l'OTAN? Il n'en est absolument pas question. Tous les pays de l'OTAN devraient augmenter les dépenses, également la Grèce, et non les diminuer.
Ce qui m'intéresse, c'est de savoir ce qui est valable maintenant.
Tous les diktats précédents sont intervenus massivement dans la politique intérieure des pays concernés. Au Portugal et maintenant en Grèce, leurs cours constitutionnelles ont stoppé des exigences qui étaient une violation des constitutions. Les représentants de la troïka que personne n'a légitimés démocratiquement se moquent des constitutions.
Madame la Chancelière, vous avez dit que l'Europe était fondée sur le droit, et que le droit doit être respecté, et vous avez reproché au gouvernement grec de porter atteinte au droit. Puis-je vous rappeler que la première violation grave du droit a été perpétrée par l'Allemagne il y a onze ans sous le gouvernement SPD-Grünen lorsqu'on a enfreint les critères de la dette? - C'était le droit européen. Le traité de Maastricht n'a pas été respecté.
A cette époque, la Commission européenne voulait écrire un avertissement et même fixer des sanctions à cause des infractions liés au dépassement du plafond de la dette. Mais finalement on n'a pas osé par rapport à l'Allemagne et plus tard envers la France. Mais contre la Grèce, touit ceci doit être appliqué. Il faudrait peut-être nous l'expliquer.
Il y a cinq mois, débutaient les négociations entre les trois institutions avec le nouveau gouvernement grec. Ce dernier voulait ouvertement mettre fin aux politiques d'austérité qui ont échoué. Les 18 gouvernements s'y sont opposés, comme vous le dites. Vous avez raison: il ne s'agit pas de 400 millions d'euros. Vous voulez éliminer le gouvernement de gauche en Grèce. Tel est votre objectif.
Je vais vous le prouver. La question est, quels sont les moyens et les modalités qui vous conviennent?Par ailleurs, il s'agit d'une autre question. Et là, je vous demande au moins d'écouter. Il s'agit de la question du manque de condition. Aussi bien la chancelière, que Messieurs Gabriel et Schäuble ont déclaré, que les Grecs veulent un prêt sans condition, et comme ca, on détruit l'Euro s'il n' y a pas de conditions.
De quoi s'agit-il vraiment? L'idée était qu'un montant de 29 milliards d'euros du FMI devait être redéployé pour le Mécanisme européen de stabilité, MES, parce que dans un cas on doit payer 4% d'intérêts et dans l'autre, 1% seulement. M. Schäuble, tous les Souabes et les Berlinois en feraient autant, à savoir payer seulement 1% d'intérêt au lieu de 4%.
Ce n'est d'ailleurs pas si terrible; On peut même être d'accord. Mais pour le transfert, on a besoin temporairement d'un petit crédit de transfert. Vous voulez lier à cela d'autres conditions visant à des coupes sociales. Le gouvernement grec a dit: Si nous devons déjà faire beaucoup de compromis, alors faites le sans condition. - Je ne peux y voir de menace pour l'euro, bien au contraire. Et là, à mon avis, vous auriez du accepter.
Selon moi, la voie de l'ultimatum est fausse. Je ne dis pas que le gouvernement grec n'a pas fait d'erreurs.
Je sais qu'ils font précisément de nouvelles propositions.
Je peux vous dire ce qui me dérange, par exemple: il n'y a pas de proposition de prélever une taxe pour les très riches en Grèce. Il est grand temps.
Mais votre bien-aimée troïka n'a pas soumis de proposition sur cette question.
Au contraire, le gouvernement grec a proposé que les profits de plus de 500 000 Euros soient affectés une seule fois avec un prélèvement supplémentaire. La Troïka a dit: Non, il n'en est pas question. Voilà ce que c'est votre troïka, pour dire les choses clairement une fois pour toutes.
Le gouvernement avait 48 heures, et a réagi en conséquence. Je l'ai dit auparavant: Un Grexit, une sortie de la Grèce de l'euro serait catastrophique pour plusieurs raisons.
Cela peut déclencher une réaction en chaîne; nous ne pouvons pas évaluer les choses. Savez-vous exactement ce qu'il se passera ensuite? Nous faisons toujours tout de façon tellement super-intelligente, mais on est incapable d'évaluer les choses.
Mais à part cela - maintenant sérieusement -. Nous ne pouvons pas estimer avec précision les conséquences. S' il y a une réaction en chaîne et que l'euro disparaît, alors, je vous le dis, nous sommes les victimes, je vais vous dire pourquoi. La situation n'est pas la même que celle que nous avions avant au moment de l'introduction de l'euro; Elle est toute autre. Toutes les autres monnaies - Franc, Peseta, drachme - n'auraient aucune valeur. Le Deutschemark aurait une valeur très élevée. Les autres pays ne nous suivraient pas et donc ne diraient pas: nous nous mettons d'accord avec vous pour des taux de change fixes. Pourquoi ? Ils utiliseraient le côté bon marché de leurs monnaies, pour exporter davantage.
Nos exportations s'effondreraient; Le problème est là. Le chômage de masse, etc. en serait les conséquences. Donc ce n'est pas possible. Une question m'intéresse vraiment: Jusqu'où peuvent aller les interventions dans la politique intérieure ? On peut se mettre d'accord sur l'objectif. Si vous accordez des subventions, il doit y avoir des conditions pour assurer le remboursement. Mais la voie doit être déterminée uniquement par le parlement et le gouvernement du pays, pas par la troïka, comme ce fut le cas ces dernières années.
Imaginez un seul instant, l'Allemagne serait dans une telle crise, la troïka nous fixerait de telles conditions et exigerait des coupes dans les retraites de 30%, des coupes ci et là. - Pensez-vous que nous tolérions cela? Mais on doit l'exiger d'autre, mais on a le droit de le faire à d'autres? On ne devrait jamais faire à d'autres, ce qu'on ne tolérerait pas pour soi.
Voilà pourquoi je vous le dis: nous n'avons pas besoin de moins d'Europe, mais de plus d'Europe. Mais nous avons besoin d'une Europe différente, une politique économique, financière, sociale, fiscale et écologique commune.
Vous savez, votre haine de la gauche n'est pas compréhensible. Pourquoi êtes vous membre du SPD ?Je peux seulement dire: Asseyez-vous directement sur les bancs de la CDU, M. Kahrs ?
Nous devrions stipuler qu'il doit s'agir en Europe toujours de bien-être social et de justice fiscale et de ne pas faire l'inverse comme ce fut le cas ces dernières années. Les commentaires que je lis en ce moment, sont en partie très imprégnés de haine et d'hostilité. Nous devons faire quelque chose contre cela dans le cadre de notre responsabilité commune.
Nous ne pouvons absolument pas tolérer cela, rien qu'en considération de notre histoire.
Je ne nie pas que les Grecs sont confrontés à une décision difficile dimanche. Ils peuvent d'une part prononcer leur confiance au gouvernement, ils peuvent également décider le contraire.
Les deux ont pour eux des avantages et des inconvénients. Mais une chose ne va pas, il y a toujours de nouvelles offres de la part du gouvernement grec, Madame la chancelière.
Les gouvernements français et autrichien veulent parler tout de suite avec eux. Mais vous dites: Après dimanche. Regardez, la preuve, C'est que vous espérez que le Gouvernement tombe dimanche. Voilà pourquoi vous ne voulez pas leur parler. Ca ne va pas. C'est irresponsable. Je dois vous le dire clairement.
Vous savez, M. Schäuble, je vous l'ai dit, et pour me faire bien comprendre, j'aimerais le répéter: Un gouvernement de gauche a été élu, que vous n'aimez pas.
Je le comprends. Si j'étais dans votre situation, et que quelque part un gouvernement archi-conservateur était élu, alors oui, je ne l'aimerais pas. Vous devez aller à leur rencontre. Vous n'en avez pas envie. Je n'aurais aussi aucune envie de rencontrer un gouvernement ultra-conservateur.
Vous vous dites: Si nous faisons des compromis avec la Grèce, nous devons le faire aussi avec l'Espagne et le Portugal.
Ensuite, vous vous dites: Si nous faisons tout cela, la Gauche dans les autres pays gagnera, parce quelle a gagné en Grèce. Je dirais que si je fais tout cela, les ultra-conservateurs gagneront dans les autres pays, parce que là ils sont victorieux.
Jusque là, je peux le comprendre. Mais alors, M. Schäuble, c'est là que votre conscience des responsabilité politiques doit se mettre à fonctionner. C'est à dire: Nous ne pouvons pas nous permettre un naufrage. J'aurais dit «Je vais à la rencontre du gouvernement ultra-conservateur, même si je dois subir les foudres dans mes propres rangs". - Vous n'avez pas de courage. Mais je vous le demande, parce que la question est trop importante.
Pour finir: Madame Merkel, vous portez ces jours-ci une énorme responsabilité historique. Trouvez une solution, ne serait-ce que dans la dernière seconde! Vous avez la chance d'entrer dans l'histoire soit comme sauveure de l'idée européenne ou comme la destructrice de celle-ci.
Oui, comme destructrice - Je vous souhaite, je me le souhaite et je le souhaite avant tout à notre population, que vous vous décidiez à vous mettre enfin dans la peau du sauveur".