Rappelons nous que la Russie de Poutine a occupé la Crimée avant de l'annexer. Il n'est pas possible de permettre une nouvelle escalade contre l'Ukraine aujourd'hui. Les sanctions de l'UE n'ont rien réglé et la Russie continue de déstabiliser l'Est de l'Ukraine. Sans le ravitaillement des séparatistes via la frontière russe, ce qui se passe dans l'Est de l'Ukraine aujourd'hui n'aurait pas lieu.
Le tir contre le MH 17 causant la mort de 300 passagers, le comportement indigne avec les victimes et leurs proches, le mépris des "mercenaires " de Donetzk vis à vis de la communauté internationale, sont pour le monde un événement plus que troublant. Ceci met en valeur la violence qui règne dans l'est de l'Ukraine. Beaucoup ont pensé qu'après ce tragique événement, Poutine bougerait, mais il est resté droit dans ses bottes. Les combats entre les séparatistes et l'armée ukrainienne continuent. Des tirs ont même lieu à partir du territoire russe. Le nombre de blessés, de réfugiés ne fait qu'augmenter et le CICR classe ces combats dans la catégorie de la guerre.
Que les pays de l'UE soient unis dans les sanctions! S'ils le sont, la Russie peut céder. Les mesures prises contre des personnes et des entreprises ont agi.
Le commerce d'armes avec la Russie aurait du, de la part de l'UE, être arrêté dès l'annexion de la Crimée. Mais où en sommes-nous? Malgré l'opposition allemande - et aussi américaine - , la France maintient la vente de ses Mistral à la Russie; la Grande Bretagne continue son commerce d'armes et ses ravitaillements en armement; les traités avec Gazprom pour le pipeline Southstream continuent et le rôle de l'ancien chancelier allemand Schröder dans cette affaire ne fait rien pour arranger les choses.
Tout ceci mine la position européenne.
Les décisions européennes apparaissent donc comme contradictoires, alors qu'il aurait fallu que l'UE fasse preuve de cohésion immédiatement après l'annexion de la Crimée, parle d'une seule voix, avant la fin tragique de l'avion MH 17.
On en arrive aujourd'hui à ce que ni la signature de l'accord d'association UE-Ukraine, ni les sanctions, ne peuvent convaincre ni Poutine pour le faire céder, ni la population ukrainienne qui est victime de toute cette situation.
Ce manque de cohésion européenne renforce Poutine. La population ukrainienne voit que seuls les intérêts économiques comptent et se sent isolée.
Poutine n'entend que le langage du rapport de force. Il ne négocie pas ou alors il fait semblant. Il exploite les faiblesses. Il a trouvé la faille de l'UE, son manque de cohésion. Les tentatives de déstabilisation et les provocations de Poutine apparaissent au grand jour.
L'Ukraine est de plus en plus entraînée dans un conflit toujours plus grand. Les Ukrainiens ne veulent pas de conflit, aussi parce que le pays et l'armée ukrainienne n'y sont pas préparés. Quand les chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UE se rencontrent, ils doivent faire preuve de cohésion, arrêter tout commerce d'armes avec la Russie et la France en premier. Après la Crimée, la France aurait du préparer les Français, les entreprises concernées, à des changements si la Russie continue de poursuivre sa politique de déstabilisation de l'Ukraine.
Parvenir à un cessez le feu est capital et faire en sorte que la frontière russo-ukrainienne soit pratiquement fermée, afin que cesse, comme le demandent les ministres des Affaires étrangères de l'UE, et concrètement Merkel à Poutine, l'arrêt de flux de matériel militaire, de conseillers militaires, de personnel armé et aussi d'argent de la Russie. Qui doit le faire? Une mission cadrée de l'OSCE?
Pour ce, l'UE doit obtenir l'accord de la Russie. Tout ceci doit amener l'Europe à changer ses relations avec la Russie. Il faut poursuivre l'idée d'union énergétique européenne que le Premier ministre polonais n'arrête pas de réclamer. Mais pendant que les chefs d'Etat et de Gouvernement parlent de commerce de gaz, d'armes et autres produits et le font, il s'agit de guerre ou de paix pour beaucoup de gens dans l'Est de l'Europe.
L'UE a signé un accord d'association avec l'Ukraine, mais elle a aussi la responsabilité d'oeuvrer pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE devraient se dire que dans le cadre du centenaire de la première Guerre mondiale, du 70e anniversaire du Débarquement et bientôt du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, qu'on ne protège pas la Paix avec des moyens militaires.