Nombre de députés LR, dont Eric Ciotti et Laurent Wauquiez, étaient prêts et le sont toujours à adopter des mesures qui violent l'Etat de droit, ce qui, à leurs yeux, n'est pas si grave, provoquant l'ire et le courroux de Manuel Valls qui se place en garant des institutions.
C'est éberluée que j'ai suivi les débats cette nuit sur LCP et je m'associe totalement au twitt de François-Michel Lambert: "Jamais je n'aurais cru entendre autant de propos fascistes dans l'hémicycle de la France de Jaurès". Comme cela ne suffisait pas, le député David Douillet a déclaré le 19 juillet à la matinale de France Inter: "La gauche est figée et se réfugie systématiquement derrière cette sacrosainte constitution, mas on est là pour changer tout ça !". Bref, on piétine les institutions, en un mot: ambiance coup d'état.
Mais qui a été le premier des dirigeants LR à rompre l'unité nationale sans respect pour les victimes, c'est bien Alain Juppé qui a dit que si le Gouvernement avait mis les moyens ce drame n'aurait pas eu lieu. Je me félicite de la réaction de François De Rugy dans l'hemicycle, qui a déclaré : "Monsieur Juppé était Premier ministre quand il y a eu une vague d’attentats en France. Jamais il ne nous serait venu à l’esprit de dire que s’il avait fait ce qui fallait, ces attentats auraient pu être évités".
Face à la terrible stratégie des élus LR, il est inadmissible que les députés qui se sont prononcés contre la prolongation de l'Etat d'urgence soient restés totalement mous voire en retrait contre la stratégie de la droite et n'aient pas mené la bataille politique contre la menace de recours à des pouvoirs d'exception et donc de remise en cause de la constitution, alors qu'il aurait fallu monter fortement au créneau. Cette droite-là est dangereuse. Il faut la combattre. Il en va de la démocratie. La constitution de 1958 n'est pas idéale, certes, mais on n'a que celle-ci et elle garantit l'état de droit. Et surtout il ne faut pas se tromper d'ennemi.