Alors que les Catalans lui demandaient de les aider, l'Union Européenne a préféré soutenir Rajoy au moment du référendum. C'est dans ce sens que se sont fait entendre fermement nombre de dirigeants Européens, notamment Emmanuel Macron et Angela Merkel. Personne n'a levé le petit doigt quand les dirigeants catalans se sont retrouvés en exil ou en prison. Une première dans l'union européenne.
Rajoy et le PP ont emprisonné leurs dirigeants qui n'ont connu aucun crime, ce qui ne manque pas de rappeler le franquisme. Aussi, il ne faut pas s'étonner que les Catalans aient voté massivement, que le parti de Rajoy ait été largement battu, incapable de constituer un groupe, et que le bloc des indépendantistes soient vainqueurs, Puigdemont en tête.
Ceux qu'on nomme les indépendantistes, se nomment eux mêmes Républicains, en lien avec l'histoire de l'Espagne car ils ne se reconnaissent pas dans la royauté. Et maintenant, que va faire Rajoy? Envoyer la force? il va bien falloir qu'il négocie, mais la débâcle de son parti en Catalogne le met en position de faiblesse. Des voix en Espagne disent haut et fort qu'avec seulement 3 élus en Catalogne pour le PP, la légitimité de Rajoy est remise en cause, surtout qu'il est aussi accusé de corruption. Le score de Ciudadanos en Catalogne fait qu'à l'échelon de l'Espagne, le PP pourrait être dégagé.
Les élections en Catalogne se sont déroulés démocratiquement, le mouvement Ciudadanos s'est affirmé pour les unionistes, le score des indépendantistes, notamment de Puigdemont, qui ont la majorité en sièges, montre l'absurdité de Rajoy mais aussi son côté autoritaire, les dirigeants catalans démocratiquement élus étant en prison ou en exil.
Les dirigeants de l'UE vont ils continuer d'apporter leur soutien à Rajoy sous prétexte qu'il faut soutenir les Etats? Mais l'une des missions principales de l'UE n'est-elle pas le respect et la défense des droits humains?
A la mort de Franco ce sont les Catalans les premiers qui avec leur poète et chanteur Lluis Llach exigeaient lors de son grand concert à Barcelone en janvier 1976 l'amnistie et la liberté pour tous les exilés et prisonniers politiques, alors que pendant ce temps la Guardia Civil à cheval exerçait sa répression dans les rues de Barcelone.
L'amnistie et la liberté, ils la demandent de nouveau aujourd'hui pour leurs dirigeants et réclament de fait une veritable analyse de l'histoire récente de leur pays qui ne s'est pas faite.
L'union Européenne doit exercer sa pression sur Rajoy pour que celui-ci prononce l'amnistie et la liberté pour les dirigeants catalans en exil et emprisonnés, surtout qu'ils n'ont commis aucun crime et que leur action a toujours été pacifique.
Enfin de compte, les Catalans ont voté en toute logique, tenant tête à Rajoy mais aussi à l'union Européenne. Le monde change, l'UE, elle aussi doit se transformer.