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Billet de blog 15 janvier 2014

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Propos sur la conférence de presse de François Hollande

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Que ce soit sur le prétendu changement de cap du Président ou sur sa vie privée, les commentaires vont bon train dans les medias, et comme toujours dans tous les sens, de sorte que bien malin(-gne) celui ou celle, pouvant prétendre détenir la vérité sur ce qui se passe, c'est-à-dire en particulier, sur la nature dernière des mesures annoncées dans la conférence de presse en question.
En tout état de cause, je note pour ma part que le Président fait ce qu'il peut, tout ce qu'il peut mais rien que ce qu'il peut, dans les circonstances où nous sommes actuellement, qui ne sont que le prolongement d'une situation ou d'un état de crise, durant depuis la fin des trente glorieuses (1970-73) et ayant connu un pic sans précédent, en Octobre 2008.
A l'évidence d'abord, n'étant plus le candidat de l'opposition, mais bien le Président de tous les Français (souligné 3 fois dans le texte) il ne peut que rechercher et proposer des compromis, ce qu'il fait avec beaucoup de talent, comme certains le reconnaissent, même si pour beaucoup d'autres, il n'est question que d'un virage social-libéral, donc d'une trahison, ceux-ci n'ayant sans doute pas compris la portée du changement de statut personnel, venant d'être évoqué.
Ensuite, je note également que François Hollande est un homme de dialogue et de compromis, ce qui est louable pour un Président ayant, qu'on le veuille ou non et que cela plaise ou non, à établir des ponts ou à construire des voies de convergence, entre des intérêts contradictoires, pour nombre d'entre eux.
Par conséquent le pacte de responsabilité proposé, porte bien son nom en ce sens qu'il interpelle la responsabilité de tous les acteurs, précisément, ceux-ci ne pouvant interminablement arguer uniquement de leurs intérêts catégoriels, dès lors qu'il est question de l'avenir du pays.
La capacité de chacun(e) à distinguer ses intérêts personnels des intérêts collectifs, mais aussi à comprendre qu'ils sont complémentaires malgré leurs divergences, est en effet sollicitée à fort juste titre, dans les conditions évoquées ici.
Je note également que le Président a fort bien compris et intégré l'idée fondamentale d'après laquelle, nous avons besoin, et plus encore, nous ne pouvons pas nous passer des entreprises - donc des patrons (souligné 3 fois dans le texte) - pour créer des emplois.
Autrement dit, là où beaucoup s'arc-boutent sur les clivages politiques habituels : "patrons d'un côté - travailleurs de l'autre", François Hollande est parfaitement conscient que les fonctions présidentielles et gouvernementales exigent de changer de braquet ou d'optique, pour tenter de faire retrouver à la nation, c'est-à-dire à l'ensemble des Français, une unité battue en bréche par les oppositions de classes et d'intérêts.
Par conséquent à tous ceux qui ne voient pas clairement les enjeux évoqués ici, et qui taclent François Hollande de toutes les manières, on ne saurait trop recommander de réfléchir à ce que signifie précisément le pacte de responsabilité.
A mon sens, en effet, chacun(e) est de fait mis(e) dès maintenant devant ses responsabilités, au sens où il faut savoir ce que l'on veut et ce que l'on fait, en soutenant ou au contraire, en critiquant ou dénigrant, le programme proposé par le Président.
Il faudrait notamment se demander quelles autres possibilités auraient pu ou auraient du être envisagées, en l'état actuel des choses, et répondre honnêtement à cette question.
Autrement dit, il faudrait faire taire les querelles de politique politicienne et essayer d'être réalistes, c'est-à-dire :
- Se demander notamment si l'on peut dresser des catégories sociales les unes contre les autres, ou achever de les diviser entre elles, quand on a dans les mains les rennes d'un pays. 
- Se demander si des logiques extrêmistes, quelles qu'elles soient, peuvent durer très longtemps. 
- Se demander si les intérêts communs sont supérieurs ou non aux intérêts individuels quand on parle d'un pays. 
- Se demander dans quelle société nous voulons vivre, économiquement, mais aussi et surtout moralement.
etc...
On voit bien au travers de ces questions, du moins c'est mon souhait, que la virulence et les outrances de beaucoup n'ont pas vraiment lieu d'être, et que la rationalité exige plus que jamais sans doute, de la modération.
C'est à ce prix que nous échangerons valablement mais aussi dignement sur l'avenir de la France et sa place dans le monde, c'est-à-dire sur notre avenir collectif.
Car à moins que les mots France et nation aient perdu leur sens, les Français ont bel et bien un avenir collectif, au delà encore une fois, des oppositions individuelles et/ou catégorielles.
A nous par conséquent de préparer cet avenir, en prenant nos responsabilités, chacun(e) à son niveau.

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