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Billet de blog 19 juin 2014

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Crise et déclassement social

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis plusieurs décennies, de nombreuses personnes occupent des emplois sous-qualifiés par rapport à leur formation ou leur(s) diplôme(s), ou tentent de travailler à leur compte, dans un contexte hyperconcurrentiel où l'offre dépasse souvent de loin la demande.

De fait, il y a un énorme problème de déclassement en France, qui accompagne comme son ombre, la crise économique qui est essentiellement une crise de surproduction.

L'Education Nationale est ainsi largement décalée des réalités du marché du travail.

A part quelques exceptions dans quelques filières, plus aucune formation ne représente une garantie d'avoir un travail intéressant et pérenne.

Le libéralisme économique engendre une surproduction de produits et de services.

A cet égard, ceux qui croient que la demande grossit en même temps que l'offre, se trompent.

En fait, les capacités de production sont de loin supérieures aux besoins et à la demande.

Cependant, contre toute attente, la surproduction ne satisfait pas les besoins de tous. Très loin de là.

Les rouages économiques n'ont que faire de l'Humain, comme le montre l'exemple des banques alimentaires, récupérant des tonnes de produits qui sans cela seraient jetées, par crainte de chute des cours.

En fait, seuls ceux qui ont un pouvoir d'achat conséquent, ont accès librement à la consommation des produits et services proposés.

Or, ces catégories de population sont en baisse constante, proportionnellement à l'ensemble de la population.

En d'autres termes, de plus en plus de travailleurs sont inutiles dans un système surproductif, où seules les minorités possédantes tirent sans trop de soucis leur épingle du jeu.

En effet, le but d'un tel système n'est pas le plein emploi mais les profits capitalistes. Ceci expliquant le chômage de masse.

Autrement dit, les emplois ne sont créés que dans la mesure où ils engendrent des plus-values conséquentes.

C'est pourquoi, dans de nombreux secteurs, peu d'emplois sont créés par rapport aux besoins à satisfaire.

De même, la production ne vise pas la satisfaction des besoins de tous, mais surtout le profit maximum de producteurs, se menant une guerre féroce entre eux, pour avoir les plus importantes parts de marché.

De plus, les nouvelles technologies poussent vers le chômage de nombreux travailleurs, remplacés par des machines, sans que pour autant, rien ne soit prévu pour assurer l'avenir de ces personnes.

Tout se passe en effet souvent comme si on était dans une logique du type "advienne que pourra", les mesurettes succédant aux mesurettes, sans aucun résultat vraiment probant.

La compétitivité et la rentabilité des entreprises sont ainsi aux antipodes d'une politique sociale en matière de travail et d'emploi.

Finalement, à moins d'une prise de conscience de la part de nombreux politiques, et de l'instauration de régulations et de mesures de protection efficaces, pour freiner les ardeurs des libéraux, c'est-à-dire la logique junglesque de la loi du plus fort et de la production débridée, orientée exclusivement vers le profit, il est sûr que les choses ne vont pas s'arranger.

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