En effet, la régulation des affaires publiques et des relations humaines en général, est toujours et partout essentiellement une question d'éthique et de morale, autrement dit d'intérêt général ou commun symbolisant l'union des êtres, opposé aux intérêts particuliers ou égoïstes signant leur désunion.
De ce point de vue, les théories des sciences sociales sont des modèles porteurs de valeurs, ce qu'il ne s'agirait pas non plus d'oublier ou de méconnaitre.
En effet, comme le disait fort justement l'épistémologue Paul Valéry, on a toujours cherché des explications quand c'étaient des modèles qu'on pouvait seulement essayer d'inventer.
En outre, les sciences des faits humains ne peuvent expulser de leurs objets le caractère de valeurs qu’ils revêtent pour les acteurs (G.G.Granger).
Ceci pointe notamment le fait qu'en politique comme dans toute autre science humaine ou sociale, il est toujours essentiellement question d'idées et non pas de personnes, contrairement à ce qui est souvent mis en avant dans les campagnes électorales et dans les commentaires des médias.
En effet, même si les qualités personnelles des leaders politiques comptent pour beaucoup dans leur leadership, elles ne suffisent pas à les consacrer en tant que tels.
A cet égard, il faudrait tordre le cou au mythe de l'homme ou de la femme providentiel(le), car aucun individu n'a le pouvoir de changer à lui seul la société, même s'il incarne à un moment donné les idées dominantes dans le corps électoral, celui-ci n'étant d'ailleurs pas à confondre avec la société dans son ensemble, du fait du fort taux d'abstention.
La réussite individuelle en politique, est toujours portée par les idées parvenant à dominer la scène publique à un moment donné, et bien entendu aussi par les rapports de forces entre les différents groupes d'appartenance ou partis.
Autrement dit un leader politique n'est rien sans le parti qu'il représente et qui le soutient, sur la base d'un programme constitué d'idées et de valeurs communes.
Plus généralement, il n'est rien sans les réseaux le constituant et l'influençant, même s'il influence également ceux-ci en retour.
Avoir cette vision systémique éviterait en particulier des procès faits à tort aux seuls élus ou aux leaders, alors que le corps électoral et la société entière portent la responsabilité des élections et de la confiance accordée à ceux-ci, au delà de leur responsabilité personnelle.
A contrario, en politique, la question de savoir quels principes et idées doivent régir les relations humaines est primordiale comme on l'aura compris, et non pas le qui fait quoi.
C'est pourquoi la Démocratie, par exemple, est un système de pensée culturellement c'est-à-dire socialement avancé. De même pour la République, le suffrage universel, les valeurs de Liberté, Egalité et Fraternité.
Il reste que ces valeurs ne doivent pas être dévoyées, ce qui est le cas à bien des égards ces temps-ci.
La dénonciation de l'oligarchie en particulier, des politiques d'austérité menées au détriment des peuples et de la corruption en politique, sont les symptômes criants de ce problème.
C'est pourquoi il serait grand temps de remettre de l'ordre dans la vie politique, à commencer par les idées régnant dans ce domaine, et de faire en sorte que les valeurs républicaines, mais encore les valeurs universelles contenues dans la Déclaration des Droits de l'Homme en particulier, cessent d'être bafouées comme c'est encore trop souvent le cas en 2017.
C'est ce à quoi il est question de contribuer.