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Billet de blog 4 mai 2022

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CAUDILLISME À LA FRANÇAISE

Jean Luc Mélenchon est agi  par le ressentiment  et mû par un esprit de revanche inextinguible qui ne peut conduire qu'au pire.

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Vous voulez parler du programme attrape-mouches de FI et de son potentiel mortifère pour l'économie et la construction européenne ? Croyez- vous qu'il soit vraiment encore nécessaire de perdre son temps à argumenter dessus ?  Quant au potentiel de crise institutionnelle que le caudillo et ses hommes de main préparent, il sera contrecarré par les électeurs dès le mois de juin comme il a été contrecarré en avril lors de la présidentielle, même s'il  a visiblement échappé à Mélenchon qu'il a été éliminé dès le premier tour.

Mélenchon propose à ses concurrents de la veille de se répartir les chaises. Un fois les législatives passées que feront-ils ensemble ? Voter des motions de censure du gouvernement tous les premiers mercredi du mois en actionnant les sirènes, exiger des commissions d'enquête tous les quatre matins et produire à l'échelle industrielle des amendements à chaque loi à l'ordre du jour de l'Assemblée ? Jusqu'à paralyser l'Assemblée et l'empêcher de remplir ses fonctions pour essayer de contraindre à la dissolution et pouvoir ainsi tenter à nouveau de ramasser la mise ou d'engendrer le chaos et faire naître enfin cette VI ème République avec une Constitution à la main du Caudillo.

Jean Luc Mélenchon est agi  par le ressentiment  et mû par un esprit de revanche inextinguible qui ne peut conduire qu'au pire.

Le seul but de Mélenchon est de mettre l'exécutif en échec. Il a  une vision putschiste de l'Histoire et il l'habille  cette fois de légalité même si le  dérapage sémantique n'est jamais loin. Ce 4 mai 22 à 9h sur France info, Monsieur Quattenens, qui n'est que la voix de son maître, nous fait benoîtement part que "le 12 et 19 mai, c'est la dernière occasion de battre M.Macron". C'est donc là le principal objectif du Noyau autour de Mélenchon, sans doute le seul.

Au lendemain du second tour, les mêmes s'étaient déjà répandus sur les ondes en laissant entendre que celui qui est sorti vainqueur des urnes n'aurait aucune légitimité car n'étant élu que par un pourcentage réduit d'électeurs rapporté au nombre d'électeurs inscrits. Il fallait minimiser les 58% de voix rapportés au nombre d'électeurs qui se sont exprimés. Puis rapide rétropédalage afin d'esquiver l'effet boomerang si on se mettait à évoquer le score du caudillo aux législatives à Marseille en 2017.

Visiblement, alors que les urnes ont parlé, Mélenchon et ses sbires n'ont pas renoncé. Leur préoccupation n'est pas de construire une majorité de législateurs pour redonner vigueur à l'Assemblée et faire renaître une vie parlementaire authentique, mais une force de frappe dont le seul objectif sera de réduire à néant le président de la République légalement élu. Que les communistes envisagent de prêter leur concours à cette détestable entreprise n'a rien d'étonnant, c'est dans leur nature ; que les écologistes aillent dans le même sens n'est pas plus étonnant, ils ont toujours été opportunistes, sans foi ni loi, se vendant au plus offrant et se trahissant les uns les autres.

La surprise vient des socialistes qui sont entrain de perdre leur âme et de couler corps et biens, et messieurs Faure, Vallaud-Belkacem et le nouveau contorsionniste Pierre Jouvet en auront été les artisans.

Pour Emmanuel Macron : mission accomplie.

Le Pen/Zemmour se sont chargés de casser LR, Mélenchon s'est chargé du PS. Il ne  reste à Macron qu'à construire un grand parti centriste vivant, digne de ce nom  réunissant un centre droit et un centre gauche avec beaucoup de mou au milieu ( Bayrou s'en occupe). Le reste sera atomisée à l'Assemblée avec une extrême droite proche de la débilité politique et une opposition de gauche en situation d'implosion permanente.

Du travail d'artiste, ne vous en déplaise. Il ne lui reste plus qu'à transformer l'essai au mois de juin et là c'est une autre paire de manche. D'abord il faut faire campagne sur le fond ensuite il faut trouver des candidats dignes de ce nom en évitant les chevaux de retour comme Valls et les bras cassés toujours entre deux démissions pour peu qu'on leur offre un peu plus d'avoine ailleurs.

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