Réponse à quelques commentateurs submergés par une espèce de prurit indéfinissable sur Mediapart.
Ils ont été condamnés ; c'est une excellente chose. Ils font appel ; c'est leur droit le plus strict. Vous vous exprimez librement, publiquement et sans risques ; c'est une autre excellente chose. Vous anticipez sur ce que dira la cour d'Appel en exprimant votre opinion librement ; c'est rassurant.
Ils ont été condamnés à une amende et ne seront donc pas jetés dans un cul de basse-fosse pour l'éternité, ni déportés dans un archipel près du cercle polaire; la peine retenue est mesurée et proportionnelle au délit commis. En Appel, elle pourra être annulée ou réduite mais également augmentée si le tribunal considérait qu'il s'agit d'une manoeuvre dilatoire dans le seul but de continuer le carnaval ; nous ne pouvons que nous en féliciter.
Je vous parie un "pétrolier de whisky contre un bouton de culotte" que les intéressés feront profil bas en Appel pour amadouer la Cour et tenter d'échapper à la condamnation. Même le courage et l'affichage des convictions avec insolence ont leurs limites. Quant au témoin de la défense, il n'est pas sûr qu'il ne se fasse pas porter pâle ou ne soit retenu par d'autres obligations le jour venu ; il n'a jamais été un fusil à deux coups. Les deux enseignants découvriront ainsi que nous finissons toujours un jour ou l'autre à devoir faire face à nos responsabilités, parfois dans une forme de solitude.
Nous sommes donc toujours dans une démocratie régie par le droit, où la liberté d'opinion et d'expression et les droits de la défense sont respectés. Cerise sur le gâteau, il est même possible de faire du cirque dans une salle d'audience en y conviant un trublion doublé d'un paltoquet et vieux cheval de retour pour amuser la galerie. Une tradition française est donc respectée. Ne sommes-nous pas le peuple le plus spirituel de la la terre qui sait rire de tout même si c'est à contre temps ou mal à propos ?
Certains ont même pu se moquer de la juge et du procureur ici même en faisant les malins courageusement tapis dans l'anonymat derrière leur écran, ils ont pu en tirer librement une certaine mais probablement malsaine jouissance. Nous jouissons toujours comme nous pouvons, même si c'est pas toujours comme nous le voudrions.
L'agression physique d'un ministre ou d'un passant n'est toujours pas légalisée et tombe toujours sous le coup de la loi, c'est tout aussi rassurant et il faut espérer qu'il continuera à en être ainsi.
Ceci n'est pas une opinion mais un ensemble de faits que chacun de nous peut constater et même s'en réjouir.