Fort à propos, Edwy Plenel rappelle le rôle de la presse dans un pays libéral. Un rôle fort, important, absolument nécessaire, décisif même à la vie démocratique, ce qui explique d'ailleurs que c'est à cette presse libre et diverse que les autocrates s'attaquent toujours en premier, soit par des tentatives répétées de discréditer ses journalistes, soit en faisant planer des menaces sur l'existence même des vecteurs de la liberté d'expression parfois.
Ce rappel devenait urgent à un moment où des adeptes de ceux qui prétendent détenir les clés de notre avenir, se font chaque jour plus menaçants contre une presse qui n'obtempère pas à leurs injonctions et leurs menaces, y compris celle de se désabonner pour nuire au titre, car c'est bien de cela qu'il est question quand ils se font menaçants.
En 2022, une confrontation au second tour entre Emmanuel Macron et Jean- Luc Mélenchon serait la seule véritable clarification politique de la campagne électorale. L'issue en serait incertaine sans doute, mais il est probable que le premier l'emporterait, non pas par adhésion à ce qu'il dit, et encore moins à ce qu'il ne dit pas, mais parce que Jean-Luc Mélenchon n'est pas véritablement crédible en raison de l'aventurisme politique dont il est porteur.
Quand il se fait dénuméroteur de République et renégociateur tous azimuts des traités qui nous obligent, il y a lieu de s'interroger. Quand il y a une nouvelle mouture du "dégagisme", version révocation des élus qui déplaisent, il y a lieu de s'inquiéter.
Même si le programme commun à toutes les individualités que son union populaire a rassemblées est porteur de mesures auxquelles beaucoup d'entre nous peuvent adhérer, il est loin d'être le socle d'une majorité nouvelle et les sourires et câlinades télévisées du président du MEDEF ainsi que l'enthousiasme d'Aymeric Caron et de Ségolène Royal n'y changent rien.
Dans l'hypothèse d'une confrontation entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour, non seulement cette présidentielle ne compterait pas pour grand chose pour ce qui est des clarifications politiques devenues nécessaires et urgentes, mais elle laisserait les portes ouvertes au pire.