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Billet de blog 10 octobre 2021

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MES CHERES AMIES

Toutes les vaches ne sont pas que du boeuf.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

SI POUR ELLES LE BONHEUR EST DANS LE PRE, POUR NOUS LA COMPLEXITE EST DANS L'ASSIETTE.

Illustration 1

Taureaux et vaches, naturellement.

J'ai pour les vaches une profonde sympathie qui ne se dément pas avec les années et va même en s'amplifiant. J'aurais même la dent de plus en plus dure envers tous ceux qui utilisent mes amies pour se livrer à des comparaisons peu flatteuses pour elles. Je ne vois vraiment pas en quoi le regard d'une vache serait bovin même si sa profondeur échappe aux ignares. La robe de la vache est d'une grande douceur et je ne vois pas en quoi elle deviendrait une simple peau de vache. Celui qui n'a jamais fréquenté les Pauline, Marguerite et Jacqueline et ne fait que répéter à l'infini les approximations que colportent quelques citadins malveillants et ignorants gagnerait à limiter ses comparaisons à ce qu'il connaît vraiment.

Illustration 2

Regard tendre mais ô combien songeur !

Quand je me promène à la campagne et que je croise quelques vaches qui ruminent couchées, assises seraient plus juste car elles ne sont pas sur le flanc, à l'ombre d'un tilleul, je n'hésite jamais à les saluer en levant élégamment bon couvre-chef et en m'inclinant légèrement. Je joins toujours la parole au geste en m'enquérant : « Comment allez-vous, mesdames ? ». Les mots leur sont inutiles pour me répondre. Elles tournent la tête vers moi et je vois une profonde amitié dans leur œil. Quand je me promène dans les herbages, je porte de préférence un chapeau de paille genre Panama à une casquette. Il rend le geste de se découvrir plus élégant et j'ai l'impression de rendre un plus bel  honneur à celles que je salue.

J'ai moi-même des choses à me faire pardonner par elles. Il y a bien longtemps de cela, j'étais un fervent admirateur des cow-boys, je ne ratais jamais un western au cinéma du bourg voisin les dimanche après-midi. De la même manière que j'excellais et excelle toujours à pousser le cri de Tarzan, je n'avais pas mon pareil pour pousser un retentissant « Youhououou Rintintin ! » pour protéger mon ami le lieutenant Rip Masters des perfidies d'un apache chiricahuas. Quand je n'étais pas Rusty, j'étais selon mon humeur du jour Kit Carson, la légende de Sud-Ouest, un rude éclaireur-pisteur de la grande plaine, Buck Jones, le Bayard du Far-West ou à la rigueur Hopalong Cassidy, vague cow-boy auquel j'avais du mal à m'identifier en raison de son manque de charisme peut-être dû au graphisme rédhibitoire du comics qui le mettait en scène.

Je pourchassais les canailles qui pullulaient à cette époque dans l'Ouest américain ou les irrédentistes indiens qui comme Geronimo refusaient la paix des braves. Puis vint le premier séisme de ma jeune vie. Les cow-boys n'étaient que, comme leur nom l'indique, des gardiens de vaches ! J'en perdis l'appétit. Moi qui, en ces temps-là, n'avais aucune sympathie pour ces Longhorn qui finissaient toujours par courir droit devant au lieu de brouter paisiblement. Je pouvais tout au plus les admettre comme éléments du décor au même titre que le crotale du désert, le cactus Saguaro et le tumbleweed qui traverse la route avant l'arrivée des cavaliers. Je devais admettre que la vache serait désormais le personnage central de mon univers ! Mon époque Western s'est arrêté pile et a cédé la place à ma période Péplum.

De la même manière que Picasso est passé de sa période en bleu à la période en cube en passant par la rose, je suis passé de ma période Western à ma saison Péplum pour m'attarder ensuite à l'époque Seconde guerre mondiale et terminer en apothéose dans les plaisirs du Cinéma tout genre confondu. Vous avez noté au passage que je n'ai vraiment peur de rien mais soyez pleinement rassurés mes chevilles sont restées en l'état.

Il y a quelque temps déjà,  je suis tombé en arrêt devant deux très beaux documentaires diffusés sur Arte. Le premier Une vie de vache plus particulièrement consacré à celle à la robe couleur pie et connu comme la Holstein, le second Taureaux et vaches, naturellement met en scène la fameuse Bernoise plus connue sous le nom de Montbéliarde ou encore Simmental.  Ma Pauline  est restée dans ma mémoire et vous comprendrez mon émotion d'avoir vu ainsi tout un troupeau de Pauline, plus belles les unes que les autres.

Illustration 3

En famille

Taureaux et vaches, naturellement.

Après ma déconvenue cinématographiqueIl me fallut tout l'amour de  ma Pauline dont je vous parlerai un jour prochain et tout l'entregent de Fernandel et de sa Marguerite, pour me remettre en cause et revenir à des sentiments meilleurs pour la race bovine et ne plus simplement la voir sous la forme d'un beefsteack.

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