Que demande Mélenchon au PS ? Il ne lui demande pas d'être d'accord avec « l'opération destitution », mais simplement de faire ce qu'il fait d'habitude : se taire, trottiner derrière FI et laisser les vrais pros s'occuper des choses sérieuses. Ce n'est pas difficile à comprendre pourtant !
Marine Tondelier est une personne fort sympathique qui a beaucoup payé de sa personne. Elle siège douloureusement au Conseil municipal de Hénin Beaumont dans le Pas-de -Calais, ville que Marine Le Pen et ses sbires ont réussi à chouraver sans coup férir aux socialistes qui dans la foulée leur ont cédé presque toutes les députations du département.
Cet été, la citoyenne Tondelier s'est essayée au quadrille dans les rues de Lille en compagnie de cette étrange Julie Castets surgie de nulle part et tous sourires dehors du matin au soir. Ensemble, elles ont improvisé une lente déambulation de bar en bar ; le PCF a fourni les oriflammes pour le décor et les lycéens en goguette pour les brandir. Seuls les débits de boisson on été visités, car au mois d'août les autres commerces étaient fermés pour congés et de toutes les manières un marchand de souliers ou une épicerie fine cela ne concentre jamais un public suffisamment large et attendri comme celui d'un bistrot.
Ne croyez surtout pas que nos déambulantes d'un été n'aient pensé qu'à la baguenaude, elles ont également su se faire soudainement studieuses. C'est avec un enthousiasme de néophytes de la politique qu'elles se sont fait expliquer comment fabriquer un gobelet en verre incassable. Elles ont revêtu pour la circonstance un bleu de travail fort seyant et Olivier Faure est lui-même venu leur prêter main forte. Les citoyens Roussel et Bompard n'étaient pas de la partie, sans que toutefois un communiqué n'ait précisé à quoi d'autre ils étaient occupés.
Olivier Faure, ci-devant loup alpha du PS est un homme singulier et sa singularité n'est à nulle autre pareille. Quand il vous invite à sa table, vous pouvez non seulement vilipender les autre convives à votre guise, mais même en livrer un en pâture aux autres sans que l'hôte du jour y voit malice.
Ainsi Clémentine Autain, transfuge de partout et de nulle part, ayant toujours une petite boutique ouverte à son nom, était conviée à la kermesse de rentrée du PS. Elle ne s'est pas contentée de faire honneur aux plats servis, mais elle s'est même fait un petit plaisir en livrant aux huées des autres invités un vieux commensal de la maison. Elle a fait huer Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre socialiste, par une assistance socialiste dans la maison des socialistes. Le tout sous le regard muet d'un Olivier Faure probablement, une fois de plus, totalement dépassé par les événements.
En cette fin d'été, déjà aux odeurs d'automne, il semble bien que le temps des amabilités et des risettes à la cantonade soit passé. François Ruffin a mis les pieds dans le plat et Mélenchon, comme à son habitude, a démarré au quart de tour avec en prime ses porte-flingues qui mitraillent à tout va pour faire taire l'impudent.
Fabien Roussel crie : « Halte au feu ! », tout en se préparant avec délectation à compter les cadavres. Sophia Chikirou rêve déjà d'en voir quelques-uns dériver au fil de l'eau, se consolant difficilement de ne pouvoir se réjouir d'y découvrir un socialiste, ou une de ses « punaises de lit » qui ont récemment déclenché son courroux.
Quant à Marine Tondelier, elle se désespère de voir celui avec qui elle partageait tant de point de vue sur un avenir susceptible d'être prometteur, gâcher ainsi la partie et l'empêcher de continuer à faire ses petits ronds dans l'eau en attendant que les carottes cuites lui tombent du ciel.
La rédemption, nous devons y croire bien sûr, mais est-ce une raison suffisante pour devenir les thuriféraires des repentis et de chanter leurs louanges ?