freddy klein

Abonné·e de Mediapart

772 Billets

0 Édition

Billet de blog 15 décembre 2023

freddy klein

Abonné·e de Mediapart

UKRAINE-PALESTINE

Le 7 octobre le Hamas a mené une attaque d'une rare brutalité sans aucun intérêt militaire dans le seul but de déclencher une réaction qu'il savait être sans retenue d'un Natayahou aux abois.

freddy klein

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Osons le dire. La question palestinienne était reléguée au second plan de l'actualité internationale depuis une décennie, voire plus. Le souci de trouver et de mettre en oeuvre une solution s'était évaporé et ne semblait plus être à l'ordre du jour, ni des Nations Unies, ni de l'Union européenne. Pourtant, ni la sécurité des Israéliens, qu'ils soient juifs ou musulmans, druzes ou chrétiens, ni les simples droits humains et la dignité des habitants de Cisjordanie et de la bande de Gaza ne pouvaient être durablement garantis par un équilibre toujours fragile, parce que ne reposant que sur la seule force d'un Etat qui imposait sa seule volonté. 

Une question reléguée à l'arrière-plan, certes, mais toujours à l'esprit des principaux concernés et de ceux qui sont plus que jamais prêts à toutes les instrumentalisations, tantôt des frustrations et des privations, tantôt de la légitime aspiration à la dignité et à la sécurité. Il est de notoriété publique que le régime des ayatollahs et des mollahs chiites arme et téléguide depuis toujours l'action du Hezbollah et du Hamas, et depuis plus récemment des Houthis du Yemen.

Quand dans la guerre qui oppose les Ukrainiens à la Russie de Poutine nous apprenions que ce dernier avait demandé l'appui de l'Iran, nous nous doutions bien que ce ne sont pas seulement des fournitures en armements divers que Poutine attendait d'eux. Un autre « renfort », celui de l'ouverture d'un second front était attendu, bien plus utile que la fourniture d'armes dont d'autres pouvaient se charger. Il devenait urgent de détourner les regards de la communauté internationale, mais surtout des opinions publiques vers un autre conflit, il fallait assécher les ressources en armements et en munitions disponibles dans les réserves des alliés de l'Ukraine.

Mieux encore, d'une pierre, l'alliance des deux autocraties fait double coup : elle affaiblit la solidarité des démocraties avec un Etat qui subit une agression militaire par son voisin dominateur ; elle crée et accentue les inévitables contradictions entre alliés mais surtout tente d'enfoncer autant de coins que possible entre membres de l'Union Européenne désignée comme obstacle politique à une volonté d'hégémonie, donc cible militaire possible des aspirations impériales de Poutine.

En un second temps, elle affaiblit les démocraties ouvertes au débat contradictoire en mettant au centre du jeu la question israélo-palestinienne qui concentre généralement plus de réactions émotionnelles que de raison. Autant il nous est facile de condamner une agression d'un Etat contre un autre en raison de notre propre mémoire, autant il nous est difficile d'appréhender sereinement la question palestinienne dans laquelle les nations européennes ont une lourde responsabilité.

Il appartient aux gouvernements des pays de l'Union Européenne de ne pas se laisser égarer par les manoeuvres de diversion des autocrates de tous poils et de toutes les obédiences. Il nous appartient comme citoyens de ce qui doit rester une Union des démocraties de ne pas nous laisser abuser par tous ceux qui agissent en sous-main et qui sont capables du pire pour arriver à leurs fins.

L'Union européenne doit continuer à faire face à ses responsabilités aux côtés de l'Ukraine car il y va de sa propre survie. De la même manière, l'Europe doit à l'avenir jouer un rôle moteur dans la recherche d'une solution viable de la question palestinienne ce qui exige d'abord de se poser les bonnes questions.

Quelles sont les issues à la situation en Palestine ? La première est celle que les accords négociés de Madrid à Oslo soient enfin mis en œuvre. Ils découlaient de deux avancées considérables : l ' acceptation de l'existence de l'Etat hébreu et son droit à la sécurité, la reconnaissance des droits des palestiniens arabes y compris ceux dispersés dans des camps de réfugiés.

La seconde serait la création d'un Etat unique, laïque et démocratique commun à toutes les composantes de la population qui devraient préalablement se reconnaître les unes les autres et formuler explicitement leurs droits à l'existence et à la sécurité.

La troisième est le maintien, la poursuite et même l'élargissement de l'impasse dans laquelle se trouve la Palestine depuis que les extrémistes aiguillonnés par les fondamentalistes religieux des deux bords ont torpillé les accords dits d'Oslo et dont l'assassinat de Ishak Rabin par un fanatique juif a été le moment le plus tragique et le plus symbolique.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.