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Billet de blog 17 mars 2024

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SOMMES-NOUS PRÊTS POUR LA GUERRE ?

Être prêts pour une guerre, c’est en accepter l’éventualité. C’est en envisager aussi l’inéluctabilité afin de tout faire pour l’éviter et nous en épargner les terribles conséquences.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Sommes-nous prêts pour la guerre ? C’est le titre du dernier livre de Jean-Dominique Merchet paru aux éditions Robert Laffont en début de cette année. Il est d'une actualité qu'aucun de nous ne peut désormais ignorer.

C’est sur le titre de ce livre que je veux surtout rebondir dans ce commentaire. Qu’est-ce que cela veut dire être prêts pour une guerre et en particulier celle que Vladimir Poutine impose à l’Ukraine et qu’il nous impose d’une certaine manière, que nous le voulions ou pas ?

L’Ukraine a été agressée militairement par la Russie de Poutine à plusieurs reprises, dont la dernière est la plus totale en ce sens qu’elle ne visait pas seulement en 2022 à amputer l’Ukraine d’une partie de son territoire comme par le passé, mais aussi à tenter le renversement de son gouvernement légal et à annexer tout le pays pour reconstruire un empire disloqué pour cause de faillite à la fin du siècle dernier.

Il n’est pas difficile de deviner les intentions futures de l’autocrate installé au Kremlin, ce d’autant qu’il ne s’en cache pas. Nous aurions tort à mon sens de ne voir derrière ses saillies et ses menaces sans cesse réitérées que des rodomontades vaniteuses d'un mégalomane aux abois.

Il n’est pas plus difficile de mesurer les conséquences que pourrait avoir une victoire de Poutine dans ses entreprises à l’encontre de l’Ukraine.

Il devient dès lors facile de prendre la mesure des menaces qui pourraient peser sur plusieurs pays membres de l’Union européenne et donc, par simple mise en œuvre des traités qui nous lient les uns aux autres, sur nous-mêmes.

Sommes-nous prêts pour la guerre ? Il ne s’agit en aucune manière d’une formule rhétorique de « va-t-en guerre », mais d'une des questions que nous devons nous poser, sans nous aveugler nous-mêmes et surtout sans nous laisser aveugler par un pacifisme tout à fait honorable par ailleurs.

Être prêts pour une guerre, c’est en accepter l’éventualité. C’est en envisager aussi l’inéluctabilité afin de tout faire pour l’éviter et nous en épargner les terribles conséquences.

Être prêts pour une guerre, c’est prendre conscience de ce que cela implique très concrètement sur le plan économique, tant pour ce qui concerne les exigences d’une industrie capable de soutenir un conflit armé, que pour ce qui relève des sacrifices susceptibles d’être demandés à chacun de nous. Et je ne parle pas d’une vie que nous consentirions à donner ou à refuser pour le Dombas, la Crimée, la Transnistrie ou l’Estonie.

C’est de toutes ces questions pressantes que Jean-Dominique Merchet nous entretient dans son livre qu’il est de plus en plus urgent de lire et de méditer.

Il appartient au président de la République de tout faire pour préserver la paix, même si à un moment donné un engagement militaire plus poussé s’avérait nécessaire pour la préserver. Il appartient au président de la République d’exposer les enjeux d’un conflit existant qui pourraient conduire la France à un niveau d’engagement plus important. Il appartient au président de la République et à son gouvernement de recueillir avis et assentiment de la représentation nationale pour les décisions qui s’imposent dès lors à la France.

Il me semble que c’est ce que le président Macron a entrepris ces derniers temps.

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