Le Parti Socialiste n'est plus ce qu'il était et encore moins ce qu'il n'a jamais été. Devenu frêle esquif sur une mer houleuse avec à sa tête, non plus un capitaine de pédalo, mais un marin d'eau douce qui a remisé les instruments de navigation dont il n'a jamais su se servir et qui se contente du seul accessoire dont il dispose c'est à dire une casquette à visière de second, trop grande pour lui, même quand il la porte à l'envers.
Faute d' instruments de navigation, Olivier Faure a autant de mal à fixer un cap qu'à faire régulièrement le point pour savoir où il se trouve et surtout où il en est . Il s'est condamné lui-même à une navigation à vue, ce qui, par mer mauvaise et horizon bas, est une aventure dont on peut ne jamais revenir.
Les compas de marine, qui n'ont rien à voir avec le compas que les écoliers aiment utiliser pour graver leur nom sur leur table ou pour en planter la pointe dans le dos du camarade de devant, sont d'une extrême utilité à condition d'utiliser le bon instrument pour le bon usage et surtout de savoir s'en servir.
Ainsi le compas simple, dit de route, vous permet de ne jamais perdre le Nord, puis de choisir un cap et surtout de le suivre. Quoi de plus simple me direz vous; pas si sûr cependant.
Le compas de relèvement qui ressemble au compas de route pour sa partie "boussole" a un tout autre usage. Comme son nom l'indique il vous aide à "relever " quelque chose qui ne vous apparaîtrait pas à l'oeil nu. En plus de la boussole, il est doté d'un viseur qui vous sert à pointer un point sur l'horizon ou un amer quelconque. La direction relevée se mesure en degrés -angulaires et n'ayant à voir ni avec le titre alcoométrique volumique, ni avec l'échelle thermométrique de Monsieur Celsius et encore moins avec l'échelle de Monsieur Fahrenheit qui a voulu nous éviter les nombres négatifs toujours troublants à manier.
En navigation comme en politique, la première chose à faire est de décider où on veut se rendre, puis de fixer le cap à suivre et de le tenir. A première vue cela ne paraît pas sorcier surtout quand on suit une ligne droite. Relativement aisé au diesel ou à la vapeur, plus délicat quand il s'agit d'avancer à la toile. En vent debout, on ne va nulle part et en tirant des bords, le cap fixé ne sera respecté que par un judicieux calcul de la résultante des caps alternatifs suivis. La dérive étant une constante de tout déplacement sur ou dans un fluide, il faut s'en faire une raison et, pour ne pas la perdre en route, se satisfaire d'une correction régulière sans en faire une préoccupation permanente ou une obsession lancinante.
C'est là qu'intervient le compas de relèvement ou sa petite sœur, merveille de technologie, la radiogoniométrie quand aucun amer visible à l'oeil ne se profile à l'horizon ou que le brouillard est complet. La police allemande l'utilisait déjà dans les rues de Paris pour relever le gisement d'un émetteur clandestin de la Résistance. Dans ce qui nous préoccupe, ce sont les ondes électromagnétique de deux balises ou phares au moins qui nous permettront de connaître approximativement notre position.
« Balivernes que tout cela », s'écrie Boris Vallaud-Belkacem, après avoir fait un pas en avant pour sortir de l'ombre du rang. « Vivons avec notre temps et vive le GPS qui nous permet l'instantané en temps réel», poursuit-il avant d' égrener pour nous un chapelet de longitudes et de latitudes droit sorties du journal de bord du parti dont il avait conseillé le président Hollande pendant des années, avec le bonheur que vous savez.
Des coordonnées chiffrées venues tout droit de l'espace en provenance d'un satellite géostationnaire dernier cri, un de ceux qu'utilisent l'US Navy et l'US Air force, mais que les intrépides administrateurs du PS n'ont jamais transférées sur une carte marine ou terrestre car l'usage de l' autre merveille du génie humain, la règle à double rapporteur inventée par l'Amiral Jean CRAS, leur est tout aussi inconnue.
La règle de l'Amiral Jean Cras permet de transférer des données chiffrées sur une carte plane qui quand elle est marine ne représente qu'un bleu pâle infini parcourue d'isobathes qui relie les points d'égales profondeurs.
De tout cela Olivier Faure et ses petits camarades n'ont cure, ils ont opté pour la simplicité. Ils ont choisi de suivre le panache blanc de Jean Luc Mélenchon monté sur son fier destrier que son palefrenier du moment apprête chaque matin pour lui.
L'amer que les citoyens Faure et Vallaud-Belkacem ont choisi comme repère est mobile, c'est comme si le navigateur se repérait sur un cargo en mouvement pour déterminer sa propre position : il finit par se faire balader et ne plus savoir où il habite.