L'absence de tout pouvoir est la meilleure organisation pour qu'il n'y ait besoin d'aucun contre-pouvoir , par définition toujours tenté de s'opposer au premier et d'user et abuser ainsi de son propre pouvoir. Il est donc de grande urgence de se pencher sur la composition et les modes de régulation d'un nouveau Conseil constitutionnel, du devoir de chacun d'y réfléchir et de faire des propositions concrètes pour la future Convention citoyenne sur les institutions et la programmation de leur fin.
Le nouveau Conseil constitutionnel sera constitué comme suit :
Il est essentiellement une assemblée de juristes constitutionnalistes dont on corrigera toujours à temps les dérives possibles et dont les enthousiasmes trop délirants seront tempérés par un contre-pouvoir composé de militants représentatifs des différents courants politiques de la nation, sous le regard aiguisé d'une poignée de modérateurs qui se relaient 24h sur 24.
Ces derniers disposent d'une panoplie complète de sanctions graduelles allant du carton jaune à la suspension pour six mois avec obligation de suivre un stage organisé sous la houlette d'un collège composé d'au moins trois psychanalystes lacaniens, dont l'un au moins devra être un alcoolique avéré et reconnu.
De la même manière que les modérateurs sont dotés d'une échelle de sanctions possible en cas de manquements, ils disposent d'une palette de récompenses pour les plus méritants des juristes sans toutefois que gratifications et censures ne soient soumis à une autre approbation et à un bon vouloir différent du leur .
Chaque barreau de l'échelle est composé en respectant la parité en genre avec présence obligatoire d'un représentant LGBT *, ou LGBTQIA+ voire 2ELGBTQQIA+ ( ces deux dernières nomenclatures ne s'appliquant qu'aux canadiens porteurs de la double nationalité les canadiens purs et monomaniaques n'ayant pas vocation à siéger dans notre Conseil constitutionnel) et d'un représentant de la minorité visible la plus représentée pendant les trois ans qui ont précédé sa désignation.
Dans chaque groupe du Conseil ainsi constitué, il est concevable qu'un membre puisse cumuler plusieurs identités sans toutefois dépasser deux d'entre elles et à condition que l'autre groupe n'ait pas pris la même option ; cela pour des raisons évidentes. Cette règle s'applique autant au groupe des juristes que celui des militants, elle peut également concerner la poignée de modérateurs
Elle ne s'applique cependant pas au collège des psychanalystes qui ont déjà suffisamment à faire surtout s'il devait y avoir plusieurs alcooliques dans leurs rangs comme leur constitution le permet.
Ainsi le premier groupe composé des constitutionnalistes peut comporter un membre simultanément d'origine antillaise et juriste, LGBT et juriste, ou être simultanément asiatique, handicapé et LGBT. Dans ce dernier cas, ayant renoncé à son identité de juriste, il n'y a plus de raison qu'il siège toujours dans son groupe.
En cas de litige ou de divergence d'interprétation, un trinôme de médiateurs est tiré au sort parmi les électeurs de plus de 35 ans, régulièrement inscrits sur les listes électorales. Aucune obligation de genre, d'origine ou de préférence sexuelle n'est requise pour celui et celle qui seront ainsi désignés.
En cas de désistement pour une raison valable, le désistant pourra librement désigner un remplaçant. La désignation et la composition de l'instance qui se prononce sur la validité des raisons invoquées par le renonçant sont décidées à la majorité absolue lors d'une réunion en Congrès des trois groupes évoqués précédemment. La présidence du Congrès est assuré par un des membres du collège des psychanalystes disponible le jour de la session et n'ayant fait l'objet d'aucune opposition d'au moins trois de ses confrères.
* Ceux qui ont changé d'orientation sexuelle ou de genre, à tout le moins ont fait changer leur genre à l'état civil, doivent l'avoir fait dans l'année précédente et ce avant le 31 décembre. Ils peuvent bénéficier d'une dérogation dont la demande sera examinée par la poignée de médiateurs dès leur installation dans leur fonction.
Dernière minute.
Bertrand Pancher, député de la 1ère circonscription de la Meuse et président du groupe à l'Assemblée nationale nous fait connaître son exigence qu'un chauve intégral siège dans chaque groupe susnommé, à savoir celui des juristes et celui des militants politiques, de même que dans la poignée de modérateurs qui sur ce point particulier et exclusivement sur celui-ci serait alors assimilée à un groupe à part entière.
Il nous informe par ailleurs que son groupe est à l'initiative d'une proposition de loi pour la protection de nos concitoyens frappés de calvitie donc de la lutte contre la discrimination capillaire. Si la loi était adoptée elle s'imposerait d'office dans la constitution du Conseil constitutionnel, mais d'ores et déjà son application par anticipation honorerait ledit Conseil et couperait ainsi l'herbe sous les pieds de tous ceux qui ne voit en lui qu'une instance rétrograde ou conservatrice.