Apaches n'a du thriller et du film historique que les apparences trompeuses et minimalistes. La mise en scène d'actes violents divers et variés lui sert de fil conducteur sans en devenir le viatique. Les personnages sont lourds, mais plus que légers quand leurs interprétations et l'histoire racontée sont sans consistance véritable ni intérêt aucun.
Ceux qu'on a encore appelés les Apaches au tout début du siècle dernier étaient des bandes de criminels très violents qui sévissaient à Paris, par référence à une tribu amérindienne à qui les conquérants du Sud-Ouest américain prêtaient injustement toutes les tares et une cruauté sans pareille. Les journaux du Paris de la Belle Epoque ont ainsi, par pure ignorance et par goût de l'exotisme, mais surtout du sensationnalisme, choisi de faire injure au chef des apaches-chiricahua Cochise et à Géronimo, l'indomptable.
Pas davantage film historique, tant les enchaînements sont prévisibles et convenus, que film historique, ce que même une vague allusion à l'Exposition Universelle de 1878 et une apparition de la statue de la Liberté entre les immeubles de Paris, tentent désespérément de suggérer.
Nous sommes loin des reconstitutions d'époque de Gangs of New York de Martin Scorcese et de ll padrino de Francis Ford Coppola. Très loin.
Aux amoureux du 7ème art, soucieux d'approcher au plus près ce qui est un très bon film, un film acceptable ou moyen, un film de peu d'intérêt et un film mauvais ou carrément navet inacceptable, je conseillerais d'aller le voir. Aux sceptiques patentés soucieux de leurs sous et de leur temps, je conseillerais de rester chez eux, de se préparer un hot dog et de le déguster devant leur téléviseur.
POST SCRIPTUM
A ceux qui se poseraient des questions sur ma suggestion pour le hot dog, je donnerais avec cruauté et malice par les explications suivantes:
* Au détour d'un dialogue un des protagonistes explique aux Apaches ce qu'est le hot dog dont l'idée nous viendrait tout droit des Etats-Unis. Sa recette entrerait donc fort joliment en résonance avec les apparitions subreptices de la statue de la Liberté tout en conférant au film une petite touche ethnographique dont il a bien besoin pour en augmenter la consistance.
* Je ne résiste jamais au plaisir de donner quelques conseils diététiques à mes lecteurs. Il vaut mieux déguster un hot dog dans son canapé que de se gaver de pop-corn dans une salle de cinéma. Bien entendu, j'accepte tout à fait que cet avis soit discuté et que vous ayez envie de faire prévaloir un autre point de vue que le mien.