Jacques Attali, son rapport pour sauver la "Francophonie et Francophilie"
Par Freddy Mulongo, lundi 1 septembre 2014 Radio Réveil FM International
L’économiste Jacques Attali et ancien conseiller spécial de François Mitterrand a recommandé, dans un rapport intitulé: "La francophonie et la Francophilie, moteurs de croissance durable" consacré à «la dimension économique de la francophonie» remis le 26 août 2014 au président français François Hollande, la création d’une union économique francophone.
Le mardi 26 août 2014, Quai d'Orsay, Jacques Attali à la conférence de Presse. Photos Réveil FM International
Les journalistes africains étant tous en vacances et ayant brillé par l'absentéisme inouï, seuls Roger Bongos-Afrique Rédaction et Freddy Mulongo-Réveil FM International ont participé à la conférence de presse de Jacques Attali.
«L’objectif ultime, c’est de créer une union francophone qui donnera à la France un levier d’influence et aux pays francophones un moyen d’agir ensemble tout à fait considérable. Imaginez une union francophone aussi intégrée que l’Union européenne, ça devient un acteur politique et économique important dans le monde», a déclaré Jacques Attali.
Le président de Planet finance, un organisme de conseil et de microcrédit, a fait, dans son rapport, 53 propositions en vue d’exploiter l’énorme potentiel économique de la francophonie. Le groupe de travail présente 53 propositions regroupées autour de 7 axes : augmenter l’offre d’enseignement du et en français, en France et partout dans le monde ; renforcer et étendre l’aire culturelle francophone ; cibler 7 secteurs clés liés à la francophonie, pour maximiser la croissance de la France et des autres pays francophones (tourisme, technologies numériques, santé, recherche et développement, secteur financier, infrastructures, secteur minier) ; jouer sur la capacité d’attraction de l’identité française pour mieux exporter les produits français et conquérir de nouveaux francophiles ; favoriser la mobilité et structurer les réseaux des influenceurs francophones et francophiles ; créer une union juridique et normative francophone à travers la mise en place d’un guichet douanier pour les francophones dans les aéroports des pays francophones volontaires ; se donner comme projet de créer à terme une Union économique francophone aussi intégrée que l’Union européenne.
Il s’agit, entre autres, de développer l'enseignement du français via la création d'un groupe privé d'écoles françaises, d’attirer les populations qui ne parlent pas français en jouant sur la capacité d’attraction de la musique et du cinéma français, d’organiser une offre de cours en ligne francophone interactifs et diplômants et d’encourager la croissance de secteurs clefs comme le tourisme, le numérique, la santé ou l'électricité.
«La Francophonie, c’est 200 millions de personnes, si l’on ne développe et on ne maintien pas l’enseignement du français un peu partout dans les pays francophones ce nombre peut décroître, mais contre si on est capable de maintenir l’enseignement en français dans les écoles primaires et secondaires et avec toutes les réformes que nous avons proposées, ce nombre peut passer à 750 millions en 2050, et apporter en France et au reste du monde francophone une croissance considérable», a détaillé Jacques Attali.
«L'impact de la francophonie peut représenter jusqu'à un million d'emplois et 50 milliards de dollars au niveau de la balance des paiements», a-t-il ajouté.