Message du Secrétaire Général de l'ONU, crimes des journalistes contre l'impunité!
Freddy Nulongo Mukena, Réveil FM International

MESSAGE SUR LA JOURNÉE INTERNATIONALE POUR METTRE FIN À L'IMPUNITÉ POUR LES CRIMES CONTRE LES JOURNALISTES
2 novembre 2021
L'année dernière, selon l'UNESCO, 62 journalistes dans le monde ont été tués simplement pour avoir fait leur travaux. Beaucoup ont perdu la vie en couvrant un conflit. Mais ces dernières années, le nombre de travailleurs des médias tués en dehors des zones de conflit a augmenté. Dans de nombreux pays, le simple fait d'enquêter sur la corruption, la traite, les violations des droits humains ou les problèmes environnementaux mettent la vie des journalistes en danger. L'impunité pour les meurtres de journalistes est extrêmement élevée. Selon l'UNESCO, près de 9 sur 10 cas restent impunis. Et les journalistes sont confrontés à d'innombrables autres menaces - allant de l'enlèvement, la torture et la détention arbitraire aux campagnes de désinformation et au harcèlement, en particulier dans le sphère numérique. Les femmes journalistes sont particulièrement exposées à la violence en ligne. Les crimes contre les journalistes ont un impact énorme sur la société dans son ensemble, car ils empêchent les gens de prendre des décisions éclairées. La pandémie de COVID-19 et la pandémie fantôme de désinformation, a démontré que l'accès aux faits et à la science est littéralement une question de vie et décès. Lorsque l'accès à l'information est menacé, cela envoie un message inquiétant qui mine démocratie et état de droit. Aujourd'hui, à l'occasion de la Journée internationale pour la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, nous commémorer l'héritage et les réalisations des journalistes tués dans l'exercice de leurs fonctions, et appeler à justice pour les crimes commis contre eux. J'exhorte les États membres et la communauté internationale à être solidaires des journalistes partout dans le monde aujourd'hui et chaque jour, et de démontrer la volonté politique nécessaire pour enquêter et poursuivre les crimes contre les journalistes et les professionnels des médias avec toute la force de la loi.

Mettre fin à l'impunité des crimes contre les journalistes constitue l'un des les plus pressants pour garantir la liberté d'expression et l'accès à l'information pour tous les citoyens. Depuis 1992, plus de 1 400 journalistes ont été tués dans le monde et près de 9 cas sur 10 n’ont pas été élucidés, selon l'observatoire de l'UNESCO des journalistes assassinés. Ce cycle de violence à l’encontre des journalistes est souvent révélateur d’un affaiblissement de l'État de droit et du système judiciaire.
Ce chiffre n’inclut pas les nombreux autres journalistes qui, quotidiennement, subissent des agressions non mortelles, y compris la torture, la disparition forcée, la détention arbitraire, l’intimidation et le harcèlement, que ce soit en situation de conflit ou non. En outre, il existe, pour les femmes journalistes, des risques spécifiques, notamment les agressions sexuelles.
Si les meurtres constituent la forme la plus extrême de censure des médias, les journalistes sont également confrontés à d'innombrables menaces, allant de l'enlèvement, de la torture et d'autres agressions physiques au harcèlement, notamment dans la sphère numérique. Les menaces de violence et les attaques contre les journalistes en particulier créent un climat de peur parmi les professionnels des médias, entravant la libre circulation des informations, des opinions et des idées au sein de la population.
Dans de nombreux cas, les menaces de violence et les attaques contre les journalistes ne font pas l'objet d'enquêtes appropriées, ce qui conduit trop souvent à des agressions plus graves, voire à des meurtres.
Lorsqu’elles restent impunies, l’UNESCO s’inquiète que les agressions de journalistes envoient aux gens ordinaires un message très négatif selon lequel s’ils diffusent une « vérité embarrassante » ou des « opinions indésirables », ils s’attireront des problèmes. En outre, la société perd confiance dans son propre système judiciaire, censé défendre les droits de chacun. Les auteurs de crimes contre des journalistes s’enhardissent donc lorsqu’ils se rendent compte qu’ils peuvent agresser leurs cibles sans jamais être traduits en justice.
En outre, les systèmes judiciaires qui enquêtent fermement sur toutes les menaces de violence à l'encontre des journalistes envoient un message fort, à savoir que la société ne tolèrera pas les attaques contre les journalistes et contre le droit à la liberté d'expression pour tous.
L’édition 2021 de la Journée internationale contre l'impunité pour les crimes contre les journalistes met en lumière le rôle déterminant des services de poursuite judiciaire dans les enquêtes et les poursuites, non seulement des meurtres, mais également des menaces de violence contre les journalistes. Les commémorations de la journée cette année introduiront également le 10e anniversaire du Plan d'action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité, qui sera marqué par l’édition 2022 de la journée.
Faire taire un journaliste ne devrait pas être l'affaire d'un seul individu. C'est une question qui touche la société dans son ensemble, son présent et son avenir.