RDC: La tombe d'Ambroise Boimbo réhabilitée par les Bena Congo au cimetière de Kintambo !
Freddy Mulongo Mukena, Réveil FM International

Héros oublié ? Ambroise Boimbo était un ancien militaire, sept ans dans l'armée, Il était originaire de Monkoto, dans la province de la Tsuapa, ex-Equateur. Discret, il habitait sur Kigoma N°144 dans la commune de Kinshasa. Pour ce brave guerrier congolais et manifestant nationaliste , l'épée de Baudoin Ier, roi des Belges symbolisait le pouvoir. Et ce pouvoir devait rester au Congo. C'est pourquoi il l'a arraché au roi.
Ambroise Boimbo a arraché l'épée du roi Baudoin publiquement, au vu et au su de tout le monde. Pour les coloniaux et colonialistes belges, Ambroise Boimbo est le voleur de l'épée du Roi des Belges. Voler , c'est subtiliser le bien d'autrui en son absence. Ambroise Boimbo n'est pas voleur, il a arraché l'épée du roi publiquement, au vu et su de tout le monde.
Il a travaillé comme électricien, vécut caché dans une bicoque, il est mort en 1989. Ambroise Boimbo est enterré, avec honneurs sous Mobutu, au cimetière de Kintambo. Puis plus rien. Les Bena Kongo avec Tshikeva Simbilila, un ancien de France qui est rentré à Kinshasa, qui ont pour objectif de réhabiliter l'identité Kongo invisible et visible, pour avoir le Kimpwanza vrai. Pour eux, cimetière sale, poubelle et abandonné équivalent à la ville et pays sales. Les Bena Kongo ont entrepris de réhabiliter le cimetière de Kintambo où sont enterrés plusieurs personnalités congolaises: Ambroise Boimbo, les pendus ou martyrs de la pentecôte: Évariste Kimba, Premier ministre jusqu'en novembre 1965, Jérôme Anany, ministre de la Défense dans le gouvernement de Cyrille Adoula; Emmanuel Bamba, sénateur et dignitaire de l'Église kimbanguiste; Alexandre Mahamba, ministre des Affaires foncières dans le gouvernement de Cyrille Adoula.
De par sa réputation, le cimetière de Kintambo était le deuxième de la ville de Kinshasa, après celui de la Gombe, réservé aux riches, à la classe bourgeoise. Il recevait les morts issus d’une certaine classe sociale aussi huppée venue des 24 communes de la capitale. Cette nécropole ne représente plus, depuis une certaine époque, sa position parmi les cimetières de Kinshasa. Kintambo ressemble à un charnier où les cercueils avec leurs corps sont interposés. Selon les habitants des quartiers qui entourent cette grande concession réservée aux morts, on continue à enterrer chaque jour alors que toute l’étendue est déjà pleine comme un œuf. Le cimetière de Kintambo, pourtant officiellement fermé depuis 1998, continue d'enregistrer des enterrements secrets dont seules les tierces personnes exigent des formalités y afférentes. Aussi, les conditions d'inhumation des corps dans cette nécropole, fermée faute d'espaces disponibles, laisse à désirer. Les morts sont parfois empilés les uns sur les autres. Qui pis est, les tombes sont disposées n'importe comment. Pour accéder à certaines, il faut en escalader d'autres. Le travail de réhabilitation du cimetière de Kintambo par les Bena Kongo est encouragé et soutenu par les Congolais et sa diaspora. Elle sera divisée en neuf zones. Bizarre, un Ong belge à Kinshasa, en mal des projets, sort de ses bureaux climatisés et voudrait financer la réhabilitation du cimetière de Kintambo. C'est comme si des congolais s'étaient décidés d'entretenir une cimetière belge. L'Ong belge a été rabroué et rase désormais les murs. Les cimetières congolais doivent être entretenus par des Congolais. Cela n'est pas négociable !

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Robert Lebeck, né le 21 mars 1929 à Berlin – mort le 14 juin 2014 dans la même ville, était une des principales figures du photojournalisme allemand. C'est lui le journaliste qui a immortalisé l'acte de bravoure d'Ambroise Boimbo, le 29 juin 1960. Il fait beau, les drapeaux nationaux sont brandis, la foule rassemblée, les autorités escortent la limousine officielle. La voiture passe au milieu d’une haie de spectateurs, photographes et journalistes venus du monde entier pour reporter l’évènement historique. C’est la cérémonie d’indépendance du Congo mettant fin à 80 ans de Congo belge. Le roi Baudouin des Belges doit remettre le pouvoir à Joseph Kasa-Vubu, premier Président de la République Démocratique du Congo.
Sapeur avant l'heure, bien habille, chemise, cravate, pantalon blanc et veste noire, le jeune homme congolais que Robert Lebeck a pu voir courir quelques temps le long de la limousine noire décapotable a saisi l’occasion pour arracher l’épée officielle du roi belge. En arrière plan, on voit le roi et le président saluant les foules, imperturbables. Le jeune homme sera rattrapé un peu plus loin par les forces armées congolaises.
L’homme à l’épée s’appelle Ambroise Boimbo, et on pourrait interpréter son geste comme un message montrant que la liberté offerte par la Belgique n’est pas donnée mais bien prise. Un geste symbole rempli d’honneur et de fierté.
Le reportage de Lebeck est d’abord publié dans Paris Match le 9 juillet 1960 sous le titre « King’s Sword in a Black Hand » (« l’épée du roi dans une main noire »). Deux jours plus tard, Life le publie sous le titre de « King gives up a colonie-and his sword » (« le roi renonce à une colonie-et à son épée »). Ils sont suivis par Kristall et le magasine italien Epoca, sans compter les nombreux livres, anthologies, expositions et catalogues qui ont présenté cette photographie de Lebeck.
Des photos prises par Robert Lebeck montrent Ambroise Boimbo encerclé par des gendarmes coloniaux belges et congolais, alors qu’ils le battaient au sol. Selon les médias, le « manifestant nationaliste » a été emmené dans un véhicule de police mais relâché plus tard dans la journée à la demande du roi. L’épée a apparemment été rapidement récupérée et retournée au roi Baudouin, qui a été filmé en train de la porter lors des cérémonies de discours de l'indépendance le lendemain, le 30 juin 1960