Vidéos. Compiègne:11 novembre 2014, comme tous ses prédécesseurs, Manuel Valls était à à la Clairière de l'Armistice de Rethondes à Compiègne
Par Freddy Mulongo, mercredi 12 novembre 2014 Radio Réveil FM International
11 novembre 2014, le monument aux morts à l'entrée de la Clairière de Rethondes à Compiègne. Photo Réveil FM International
Pour son premier 11 novembre en tant que chef du gouvernement, Manuel Valls s’est rendu mardi 11 novembre à la clairière de Rethondes à Compiègne. hier. « Dans ce lieu d'histoire pas tout à fait comme les autres, nous vivons des instants de quiétude que ceux de 1914 n'ont pas eu la chance de connaître. Nous ne devons jamais oublier que ces instants sont fragiles. ». Hier, en présence de 400 enfants, le Premier ministre, Manuel Valls, a assisté à la cérémonie de commémoration de l'Armistice, dans la célèbre clairière de Rethondes.
A la tribune d'honneur: Jean-François Copé-Député maire de Meaux, Philippe Martini-Sénateur maire de Compiègne, Manuel Valls-Premier ministre, Christiane Taubira, Garde des Sceaux et Laurence Rossignol, secrétaire d’État à la Famille. Photo Réveil FM International
Pour son premier 11 novembre en tant que chef du gouvernement, Manuel Valls s’est rendu mardi 11 novembre à la clairière de Rethondes à Compiègne. Une occasion pour lui de livrer sa lecture de la Grande Guerre. Manuel Valls n’a pas failli à la tradition. Comme Jean-Marc Ayrault ou François Fillon avant lui, le chef du gouvernement a fait le déplacement hier mardi, jusqu’à Compiègne, pour commémorer la fin des combats de la Grande Guerre, à l’occasion de ce premier 11 novembre suivant sa nomination. Un armistice signé il y a 96 ans, dans un wagon stationné en forêt de Rethondes.
La flamme devant la dalle sacrée de la Clairière de l'armistice. Photo Réveil FM International
Cette journée mémorielle, le Premier ministre l’avait commencée à Paris par l’Arc de triomphe et le musée Clemenceau. Il l’a poursuivi dans la célèbre clairière. Bleuet en boutonnière, Manuel Valls était accompagné de Christiane Taubira, garde des Sceaux, de la Compiégnoise Laurence Rossignol, secrétaire d’État à la Famille. Et plus surprenant de Jean-François Copé, le maire (UMP) de Meaux, invité par son homologue de Compiègne Philippe Marini, au nom du front qui reliait leurs deux villes. Au nom également « du beau musée » de Meaux sur la guerre, dira Manuel Valls.
« L'Alliance pour la paix ». Photo Réveil FM International
Il a, à cette occasion, inauguré « l'Alliance pour la paix ». Cette sculpture, sur laquelle le mot paix, traduit en cinquante-deux langues, a été gravée, a été créée par l'artiste Clara Halter. « Il n'était pas facile d'installer un monument en plus ici, mais l'Alliance est parfaitement adaptée à cette clairière », a souligné Philippe Marini, sénateur-maire (UMP) de Compiègne. La cérémonie s'est achevée dans le wagon de l'Armistice. Le Premier ministre y a laissé sa trace sur le livre d'or : « Je rends ici hommage au sacrifice de tous les soldats qui ont lutté et souffert pour la liberté de la France. »
On retrouve encore des obus dans les champs quand on part aux champignons avec les enfants ». Des enfants, Manuel Valls en verra aussi parmi les 400 élèves de Compiègne et des environs invités pour ce moment, pas facile à appréhender. « Vous aimez l’Histoire ? », questionnera-t-il l’un d’eux, tenant un flambeau à la main. « Non », essuiera-t-il, suscitant des rires bienveillants. « Ne dites pas ça, ce n’est pas le jour. Merci et restez jusqu’au bout », répondra alors le chef du gouvernement, tandis que d’autres élèves chanteront la Marseillaise et liront des passages de lettres de poilus. Toujours émouvant. « Je sais que tu ne peux pas tout dire. Je sais que tu auras le courage de tenir. Tu en as le devoir. Ta maman pour toujours », dira une lycéenne. « Avance, recule, halte… des manœuvres qu‘on ne comprend pas », citera encore un collégien. « Nous avons de la boue jusqu’à la ceinture. Toutes les tranchées s’effondrent. C’est intenable. Adieu et foule de baisers de ton fils », reprendra encore un autre.
11 novembre 2014, Freddy Mulongo en reportage à la Clairière de Rethondes à Compiègne
Manuel Valls aussi évoquera les soldats. Par leurs noms. Ceux du Français Peugeot et de l’Allemand Mayer, les premiers tombés. Et de Trébuchon ensuite, le dernier tué, du moins officiellement. Le Premier ministre évoquera ensuite « les 4 millions de gazés, mutilés, gueules cassées (…) et tous ceux qui reposent dans la terre de France loin de leur pays ». Avant de mettre en perspective leur « sacrifice ». « Le 22 juin 1940, un autre armistice a été signé dans cette même clairière, déshonorant la France, alors que la voie de Charles de Gaulle montrait le seul chemin possible », a-t-il rappelé avant d’en venir au présent : « L’Europe peut sortir de l’Histoire si elle n’est pas attentive à ses responsabilités ». Celles de maintenir la paix, ce mot désormais écrit en 51 langues sur une grande alliance inaugurée hier à la clairière (voir ci-dessous). Dernier passage obligé, Manuel Valls est monté dans le train de l’Histoire, en signant le livre d’or du wagon de Rethondes. Avec ces quelques mots qui n’auront pas été livrés au public : « Je rends un hommage au sacrifice de tous ces soldats qui ont lutté et souffert pour la liberté de la France ».
Reportage vidéos de Réveil FM International
C'est lorsque la sonnerie du clairon de l'armée française a retenti à la 11e heure du 11e jour du 11e mois de l'année 1918 que la France a officiellement mis fin à la guerre de 14-18. Ce jour-là, dans la clairière de Rethondes (Oise), était signé l'armistice entre la France et l'Allemagne, dans le train du maréchal Foch.
Quatre ans après cette signature historique, la France a aménagé le lieu, érigeant une stèle à la mémoire des disparus de la Grande guerre. Une dalle monumentale est également installée au centre de la clairière, avec, gravée, cette inscription : "Ici, le 11 novembre 1918, succomba le criminel orgueil de l'empire allemand vaincu par les peuples libres qu'il prétendait asservir".
En 1940, l'occupant nazi décide de détruire la clairière et la dalle, avant de ramener le wagon de Foch, où vient d'être signé l'armistice de 1940, à Berlin. Aujourd'hui, un wagon identique est visible dans le musée qui se dresse désormais sur ce lieu de mémoire hautement symbolique.