La République Démocratique du Congo connaît une longue crise multiforme depuis son accession à l’indépendance le 30 juin 1960. La crise congolaise est une crise systémique et globale dont la crise électorale n’en est qu’une des émanations.

Réduire la crise congolaise en une simple crise électorale est un piège à éviter à tout prix. La crise congolaise est une crise profonde de l’être congolais face à la crise économique et géostratégique que lui imposent toutes les puissances qui fondent leur développement et leur avenir sur les richesses naturelles de la République Démocratique du Congo. Le Grand Congo, de par sa centralité et sa position géostratégique avec ses riches ressources naturelles, est au cœur des enjeux du monde depuis des siècles.
La République Démocratique du Congo connaît des crises politiques récurrentes dont l’une des causes fondamentales est la contestation de la légitimité des institutions et de leurs animateurs, comme le soulignent les évêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO).
C’est ainsi que des acteurs politiques congolais, avec le système boiteux de partis politiques, sont utilisés ridiculement pour créer des crises dans la satisfaction de leurs intérêts personnels au détriment de ceux du peuple et de toute la nation.
Il y a urgence de la refondation de la nation congolaise avec une nouvelle vision intégrée portée par des hommes et des femmes nouveaux dans l’esprit, la pratique et le leadership. Ce qui souligne l’importance d’une grande révolution culturelle proposée par le Mouvement pour la Paix et le Développement du Congo (MPDC) et le Parti Socialiste Congolais (PSC) dans le cadre de la Coalition pour le Changement en République Démocratique du Congo (3C-RDC).
La vie du Peuple Congolais et de la République Démocratique du Congo est gravement menacée. La Troisième République héritée de l’AFDL est essoufflée et risque de nous conduire à un suicide collectif. Les conditions pour des élections justes, inclusives, transparentes et apaisées en décembre 2023 ne seront pas réunies. Un chaos électoral fatal pourrait découler du présent processus électoral. L’insécurité généralisée sur toute l’étendue du territoire est un indicateur important. Les risques de la balkanisation sont très prononcés.
Ayant échoué de balkaniser la République Démocratique du Congo de l’extérieur avec des agressions étrangères camouflées, les ennemis du Peuple Congolais ont opté la stratégie de balkaniser le Congo de l’intérieur en créant un chaos sécuritaire partout et pas seulement à l’Est du pays, en appuyant des conflits intertribaux. Il faut des réformes profondes sur le plan sécuritaire et institutionnel avant d’organiser les élections.
Le pouvoir en place et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ne devraient pas prendre les risques de nous conduire dans un chaos électoral qui signera le décès du Peuple Congolais comme peuple et de la République Démocratique du Congo comme pays.
Il faut sortir de l’incapacité d’inventer un nouveau Congo 36 ans après le départ de Mobutu du pouvoir
Il faut être humble pour reconnaître que nous avons tous échoué depuis le départ de Mobutu au pouvoir le 17 mai 1997, au point que certains vantent aujourd’hui le Maréchal déchu pour les aspects de sécurité et d’unité nationale. Le changement tant attendu n’a pas eu lieu.
Au contraire, la situation s’est gravement détériorée avec la Troisième République héritée de l’AFDL. Un peuple qui ignore son histoire est condamné de reproduire ridiculement les mêmes erreurs et même de disparaître.
C’est ainsi que le Conseil Mondial de la Diaspora Congolaise (CMDC) dit attention à l’Union Sacrée de la Nation (USN), dirigée par l’UDPS, qui est dans la logique de la conservation du pouvoir à tout prix par l’organisation des élections à n’importe quelle condition en décembre 2023. Depuis les événements survenus le samedi 20 mai 2023 lors de la marche de l’opposition d’une part et de la Ligue des jeunes de l’UDPS, parti au pouvoir, d’autre part, il y a lieu de se poser des questions.
L’exhibition des armes blanches en présence des forces de l’ordre met en lumière le climat de méfiance, de radicalisation et d’intolérance qui annonce un schéma chaotique des élections violentes dont les résultats sont vivement contestés d’avance. L’UDPS, dans le souci tenace de conserver le pouvoir, doit éviter le piège de devenir une milice politique du pouvoir.
La création de la Brigade Spéciale de l’UDPS (BSU), Force du Progrès, pour protéger le pouvoir, ne peut conduire que dans le piège de devenir une milice mobilisée pour faire taire les adversaires politiques et les citoyens qui s’opposent au pouvoir en place de l’UDPS.
Nous avons vu comment les Comités de Pouvoir Populaire (CPP) sont devenus en peu de temps une milice redoutable capable de tout à l’époque du Président Laurent-Désiré Kabila.
Avec la Brigade Spéciale de l’UDPS, le pouvoir en place risque de tomber dans le piège d’imiter le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) avec ses milices dans le cadre de la Jeunesse du Mouvement Populaire de la Révolution (JMPR).
Il était formellement interdit de critiquer ou de s’opposer à Mobutu. L’armée, la police et tous les services des renseignements et d’immigration étaient instrumentalisés pour la protection du pouvoir à tout prix.
Le pouvoir du MPR de Mobutu s’était illustré dans la stratégie des coups d’Etat montés et manqués pour réduire au silence et anéantir tous les opposants. Les milices de Mobutu étaient même devenues le prolongement des bras de l’armée, de la police et des services des renseignements.
Il nous faut revisiter le combat contre le tribalisme à l’époque de Mobutu pour éviter de détruire la cohésion et l’unité nationales indispensables au moment où notre pays est agressé et occupé à l’Est, et a besoin d’une vraie unité nationale pour sa libération.
Il faut éviter que les Kasaïens soient instrumentalisés par rapport au pouvoir de l’UDPS et de l’Union Sacrée de la Nation. Ce qui pourrait avoir des conséquences dans l’hypothèse de changement de régime ou de pouvoir dans l’avenir. Nous devons bâtir un Grand Congo où le mieux vivre ensemble est sacré.
Le Conseil Mondial de la Diaspora Congolaise (CMDC) combat énergiquement le tribalisme et toutes les formes d’exclusion sociale qui mettent en danger notre mieux vivre ensemble. Demain n’est pas à attendre, mais il faut l’inventer aujourd’hui.
Il est important que tout le Peuple Congolais sache que le plus grand enjeu aujourd’hui n’est pas l’organisation des élections de décembre 2023, mais sa disparition de manière brusque et savante comme peuple et celle de son pays.
Un grand danger est désormais devant nous. Nous devons éviter de tomber dans le piège des élections du terrorisme, de la guerre civile et de la balkanisation de la RDC.
Le paysage sécuritaire, politique, social, économique et financier montre que toutes les conditions ne seront pas réunies pour les élections de décembre 2023. Ce qui est un risque pour la stabilité du pays et la construction du bien-être de la population congolaise. Le pouvoir de l’Union Sacrée devrait éviter de tomber dans le piège des dérives dictatoriales qui feront de sa vision de l’Etat de droit un simple slogan creux sans fondement.
Le piège du retour en force du mobutisme avec le tennis politique injuste, inadapté et scandaleux en vigueur depuis le 24 avril 1990
Le Conseil Mondial de la Diaspora Congolaise (CMDC) a pris acte de la liste de 910 partis politiques qui doivent participer aux élections de décembre 2023 en République Démocratique du Congo.
Ce nombre peut paraître scandaleux, mais pas étonnant en tant qu’émanation du système mis en place depuis l’époque de Mobutu. La République Démocratique du Congo n’est pas encore sortie du système de tennis politique mis en place par le pouvoir du Président Mobutu Sese Seko le 24 avril 1990. Notre pays est resté un pays en transition politique depuis cette date.
Pour brouiller les cartes et s’assurer la mainmise du système, Mobutu a mis en place un système de multiplication des partis politiques sans vision ni conviction, mais des clients politiques, pour noyauter, infiltrer et désorganiser l’opposition.
C’est le pouvoir de Mobutu qui finançait la création de ces partis et leurs leaders. Dans le cadre de ce tennis, le pouvoir en place crée et finance lui-même de faux opposants pour affaiblir l’opposition ; il crée même son propre chef de file de l’opposition.
Les élections étant à un seul tour, il faut se donner les moyens de gagner en émiettant les voix de concurrents par la multiplication des partis politiques.
Le tennis politique injuste, inadapté et ridicule, hérité depuis le 24 avril 1990 de Mobutu Sese Seko et d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, est toujours d’actualité aujourd’hui.
Dans le cadre de ce tennis politique, les partis politiques et les plateformes politiques sont au cœur de la crise politique, sociale et économique.
Il faut modifier totalement les jeux des acteurs politiques pour éviter le rôle néfaste joué par les partis et plateformes politiques dans la longue crise congolaise.
Il faut revoir la gouvernance de l’Etat congolais. Le système actuel des partis politiques, sans de profondes réformes, est suicidaire pour l’avenir de notre pays.
Le Conseil Mondial de la Diaspora Congolaise (CMDC) appuie l’appel à un consensus national urgent lancé par la Coalition pour le Changement en République Démocratique du Congo (3C-RDC)
Le Conseil Mondial de la Diaspora Congolaise (CMDC) a pris acte des propositions pertinentes de la Coalition pour le Changement en République Démocratique du Congo (3C-RDC) contenues dans l’ouvrage qu’elle vient de publier et dont voici les références :
MAVINGA TSAFUNENGA Armand et IZOUELE DJAMBA Jerry, La conquête du pouvoir pour un nouvel ordre politique, économique et social en République Démocratique du Congo, Paris, Collection Ceprocom Sciences Politiques n°1, 2023, 406p. Ouvrage déjà disponible au niveau de la Librairie « L’Harmattan ».
1. Les conditions ne sont pas réunies pour des élections crédibles, justes, libres, transparentes et apaisées
Quel genre d’élections comptons-nous organiser dans un climat d’insécurité généralisée sur toute l’étendue du territoire ?
Quand une partie du pays à l’Est est sous le contrôle de groupes armés avec la résurgence de la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda.
Le plan de balkanisation de la RDC est très avancé avec la présence de plusieurs armées étrangères sur notre sol et la multiplication des groupes armés. L’état de siège n’a pas donné les résultats escomptés, et les massacres de la population s’accroissent à l’Est. Des conflits intertribaux sont actionnés, comme le conflit créé entre les Teke et les Yaka. L’insécurité est partout. A l’Ouest, il y a apparition et extension de la milice Mobondo. L’intolérance politique annonce des élections violentes.
La loi électorale injuste et inadaptée doit être revue dans le sens de la justice et de l’équité.
Toutes les institutions sont infiltrées, notamment l’armée, la police et les services des renseignements et d’immigration.
Il se pose un problème d’intégrité territoriale, de souveraineté nationale hypothéquée avec la présence de plusieurs armées étrangères sur notre sol.
Il est important de tenir compte de toutes les inquiétudes de parties prenantes du processus électoral en cours. Il s’impose de répondre aux préoccupations émanant de la CENCO et de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), des acteurs politiques et de toute la société civile.
La sécurité nationale et l’intégrité territoriale sont capitales avant l’organisation des élections.
Des terres congolaises sont occupées ou colonisées par des populations venant de pays voisins (Rwanda, Ouganda, Burundi et Sud-Soudan).
Organiser des élections dans ces conditions, c’est accepter la balkanisation et donner facilement la nationalité congolaise aux étrangers et aux envahisseurs de pays voisins, sans l’organisation du processus d’identification des nationaux et des étrangers avec un recensement national scientifique et technique.
Ce sont les vrais Congolais eux-mêmes qui doivent défendre la sécurité nationale et l’intégrité territoriale de leur pays.
C’est à l’Etat Congolais de défendre farouchement sa sécurité nationale et son intégrité territoriale. Il faut une réforme titanesque et urgente de l’armée, de la police et des services des renseignements et d’immigration.
La plupart des pays voisins de la RDC veulent que notre pays soit faible pour le piller totalement et occuper ses terres.
Ne travaillant pas tous pour les intérêts du Peuple Congolais et de la RDC, la combinaison et la coordination EAC – CIRGL – CEEAC – SADC n’apporteront pas la solution escomptée pour la sécurité à l’Est de la RDC. Il en est de même de la MONUSCO.
Il faut éviter que nos ennemis écrivent bientôt l’acte de décès du Peuple Congolais et de la RDC.
2. Urgence d’un consensus national pour la mise en place d’une transition exceptionnelle de 36 mois, soit trois ans.
Le CMDC appuie l’appel de 3C-RDC à un consensus national urgent pour la mise en place d’un nouvel ordre politique, économique et social en République Démocratique du Congo. Les conditions n’étant pas réunies pour des élections crédibles, justes et apaisées, nous nous acheminons vers une transition exceptionnelle proposée par la 3C-RDC.
Les propositions de 3C-RDC font autorité. Diriger, c’est savoir lire les signes des temps et anticiper. Cette transition sera exceptionnelle par rapport à toutes les transitions connues jusqu’ici. Ce n’est pas un dialogue injuste et exogène de partage des postes ou du pouvoir. Il s’agira d’une transition pour que la RDC prenne un bon et nouveau départ qui lui permettra de jeter les bases de la Quatrième République en tant que Grand Congo du 21ème siècle.
Toutes les institutions actuelles sont issues du processus électoral chaotique et corrompu de 2018 et de début 2019. Elles ont toujours souffert de manque de légitimité. Si les élections ne sont pas organisées en décembre 2023, toutes les institutions deviendront de nouveau illégitimes. Des dispositions utiles devront être prises dont.
- La mise en place du cadre juridique de la Transition exceptionnelle en RDC, eu égard à la Constitution actuelle ;
- la mise en place du Gouvernement de Transition avec une nouvelle classe politique dans l’esprit, la pratique et le renouvellement du leadership (mobilisation notamment des jeunes et des femmes) et d’un Parlement de Transition ;
- la réforme titanesque de l’armée, de la police et des services des renseignements et d’immigration ;
- la mise en place de toutes les réformes institutionnelles urgentes avec la nouvelle Constitution de la Quatrième République pour un Régime Présidentiel Populaire (RPP) ;
- la dissolution du Sénat et de l’Assemblée Nationale ;
- l’identification de la population congolaise (des nationaux et des étrangers) dans un processus pointillé de recensement scientifique et technique ;
- l’organisation de la justice transitionnelle pour tous les crimes humains, économiques, financiers et sociaux commis en République Démocratique du Congo ;
- la mobilisation nationale pour la mise en place du Tribunal Pénal International pour la République Démocratique du Congo (TPI/RDC) ;
- la durée de la transition sera de 36 mois, soit trois ans ;
- la 3C-RDC est mieux placée pour diriger le Gouvernement de Transition en RDC parce qu’elle prépare cette transition depuis 2012 ;
- la mise en œuvre du Programme triennal d’urgence sociale, politique, sécuritaire, économique et environnementale proposé par la 3C-RDC ;
- la promulgation de la Constitution de la Quatrième République ;
- la mise en place d’une grande tradition des élections justes et transparentes ;
- l’organisation des élections crédibles, justes, libres, inclusives et transparentes pour la mise en place des institutions de la Quatrième République en commençant impérativement par les élections locales.
Ainsi fait à Paris, le 12 juillet 2023

Agrandissement : Illustration 2

Pour le Conseil Mondial de la Diaspora Congolaise
Armand MAVINGA TSAFUNENGA
Président du Comité Exécutif du Conseil Mondial de la Diaspora Congolaise (CMDC)