10 Questions à Philippe Kabongo M'Baya, théologien-pasteur !
Par Freddy Mulongo, mardi 19 septembre 2017 Radio Réveil FM International

Philippe Kabongo M'Baya, théologien-pasteur
Le christianisme congolais rassemble aujourd’hui plus de 80 % de la population. Le protestantisme à lui seul constituerait environ 30 %, sans compter les nouvelles Églises de réveil-proches de la sphère pentecôtiste. Depuis son accession à la souveraineté, la République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à un chaos multiforme, des crises enchevêtrées comme dirait Jean Kalama Ilunga, qui touche tous les secteurs de la vie. La politique, le social, l’économie et la religion en portent des stigmates. Le mot protestant vient de la Diète de Spire et de la protestation de ceux qui entendaient défendre leur foi réformée face à Charles Quint. Ils ont maintenu leur foi. C’est un sous-bassement. Ensuite, le Soli Deo Gloria. A Dieu seul la gloire, ce qui permet de résister à l’autoritarisme des structures. Les principes de Sola Gratia (seule la grâce), du Sola Scriptura, et de l’universalité du sacerdoce, sont également fondateurs de l’approche protestante de la foi chrétienne. Philippe Kabongo M'Baya est le seul le théologien congolais de la diaspora, expert de l'Eglise du Christ au Congo, il a répondu à nos 10 questions.

1. Réveil FM International: L'Eglise du Christ au Congo (ECC) avec ses 95 communautés ecclésiales qui regroupe les Eglises baptistes, réformées, méthodistes, évangéliques, mennonites, pentecôtistes...est la plus grande fédération des églises protestantes dans le monde, pourquoi est-elle inaudible au Congo, en Afrique et dans le monde ?
Pasteur Philippe Kabongo M'Baya: Par les activités des groupes de femmes, de jeunes ; écoles, universités, centres de santé, hôpitaux : des Eglises mènent des projets sociaux visibles à la base. Cependant, la précarité des moyens limite partout ces efforts. Les gros problèmes sont organisationnels, au niveau de la gestion et des cadres supérieurs. Conflits et divisions sont endémiques. Les querelles de leadership et de légitimité ternissent l’image de l’Eglise et donnent l’impression bien souvent d’une foire d’empoigne ! Les forces vives et les dirigeants s’auto-neutralisent. La concurrence avec les Eglises de réveil et les catholiques n’arrange rien pour la visibilité d’un protestantisme finalement très morcelé. Avec cela, l’inféodation de ses hauts dirigeants au pouvoir en place aggrave la situation. Probablement, l’ECC pérennise cette image floue, misérabiliste, du protestantisme. Un conglomérat d’entités religieuses peu connu, et donc non reconnu, sans volonté ni capacité identifiables comme force sociale autonome.
2. Réveil FM International: L'Eglise du Christ du Congo créée en 1970 au Centre de Nganda n'a eu que deux président: Évêque Jean Bokeleale suivi de Pierre Marini Bodho qui a été son vice-président et qui a présidé durant 19 ans. Le troisième président, le pasteur André Bokundoa, le nouveau président de l'Eglise du Christ au Congo (ECC) vient d'être élu. En 47 ans, n'avoir eu que trois présidents cela pose un problème d'alternance dans le protestantisme congolais ?
Pasteur Philippe Kabongo M'Baya: Je répondrais avec franchise. Il me semble que cette question d’alternance a une pertinence relative, hélas, pour la majorité des pasteurs, des cadres laïcs locaux, régionaux ou responsables nationaux. En général, les ambitions personnelles et les intérêts personnels priment. L’alternance est rarement vue comme une valeur morale de bonne gouvernance. Un principe qui doit être défendu pour ce qu’il est. On est souvent bien volubile dans l’accusation des autres qui ne respectent pas les règles. Quand on est soi-même aux affaires, on devient aphone. Mais de qui devrait venir l’exemplarité et comment l’incarner, la faire respecter ? En période d’instabilité et de crise, se maintenir coute que coute sur un poste est une conduite de survie. Entre les années 1960 et 1970, une certaine alternance avait pu jouer. Plus le pays se plongeait dans la crise, plus l’accumulation des fonctions et des privilèges s’accentuaient. Ce qui se passe dans la société globale détermine souvent la vie et le fonctionnement des Eglises. Du reste, on peut changer les hommes, mais laisser en place les mêmes logiques du système. Et donner ainsi l’impression que l’alternance est finalement un bon moyen de préserver le statu quo.

3. Réveil FM International: Etre protestant c'est protester ! La cathédrale du centenaire du protestantisme est la plus grande de Kinshasa, la capitale. L'université protestante est réputée mais l'impact du protestantisme dans la société congolaise est-elle visible ?
Pasteur Philippe Kabongo M'Baya: « Protestant », « contestataire », « protestataire », « prophétique » : tout ça est confondu dans les esprits. Au 16è siècle en Europe, ces mots « protester » ou « protestant » étaient des simples transcriptions signifiant en latin : « attester pour » ou tenir ferme par rapport à une conviction. Les Réformateurs protestants protestaient en faveur de l’Evangile « pur ». Dieu aime les humains sans contrepartie ; Martin Luther et ses amis ont insisté sur l’importance de la confiance, et seulement cette confiance, que l’on doit placer en Dieu dans la vie et dans la mort ; ensuite la centralité des Écritures comme seule source de ce qu’il convient de croire et de pratiquer. L’affirmation de ces principes du « protestantisme » était comme un caillou lancé contre les croyances et les pratiques du catholicisme de cette époque. Un catholicisme très superstitieux, féodal et autoritaire.
Aujourd’hui, en effet, on peut se demander en quoi les « protestants » congolais se rattachent-ils à la tradition chrétienne dont ils se réclament. Vaste question, notamment en cette année jubilaire d’un demi-siècle de la réformation de l’Eglise par un moine catholique, Martin Luther. L’identité d’une personne ou d’une collectivité se mesure à la fidélité, au sentiment d’une fierté bien porté vis-à-vis de sa personne ou de son histoire. Le rayonnement de chacun provient de sa solidité intérieure. Et pour une institution, de la façon dont elle est enracinée dans un passé qui facilite son identification. Notre cas est, pour le moins, problématique.
Ma conviction est qu’il n’appartient qu’à nous-mêmes de refonder le protestantisme. Celui-ci a pris souche chez-nous. Fait-il corps pour autant avec notre culture, avec notre destin historique ? En même temps, on ne peut vouloir s’appropriant le protestantisme en le vidant, en le violant. Il s’agit au contraire d’honorer ce que le protestantisme a de spécifique. C’est uniquement ainsi que les principes du protestantisme pourraient faire corps avec notre société et apporter quelque chose à notre devenir historique. Ce qui permet d’éviter aux Eglises et aux fidèles la tentation d’être folkloriques, ridicules, d’être des aventuriers spirituels ou des vagabonds religieux. Oui, je reconnais que l’Universités protestantes, à Kinshasa comme au Kivu font un grand effort pour le rayonnement culturel du protestantisme. Mais ce n’est nullement à cause de leur identité religieuse ; c’est plutôt un certain sérieux, une certaine rigueur dans l’administration et l’offre académique qui comptent ici.

Évêque Marini Bodho, ex-président de l'Eglise du Christ au Congo, sénateur à vie
4. Réveil FM International: Comment préserver l'unité dans la diversité qui fait la force de l'ECC tout en faisant en sorte que celle-ci ne soit plus suiviste et continue à se discréditer en soutenant des régimes dictatoriaux au Congo ?
Pasteur Philippe Kabongo M'Baya: A sa création, l’ECC a été largement inspirée par le modèle du parti unique ou plus exactement son ambition visant la création d’une nation congolaise. Or, ce nationalisme mobutiste servait une vision politique sacralisée : « Tata boo…, Mama… ». Le rejet du pluralisme a conduit au naufrage institutionnel et, en particulier dans le secteur économique. On a saccagé avec férocité le sens du « Bien commun », pour mieux le remplacer par l’idolâtrie d’un homme aux intérêts financiers sans bornes. Pourtant, partout et toujours, le protestantisme met en avant le pluralisme, la tolérance et le respect de la diversité. Le suivisme de l’ECC a été de vouloir incorporer nos Eglises sur une aventure politique autocratique sans lendemain. Le pays étant pensé et vu comme un bien appartenant à seul, l’homme-fort de ce temps-là ; l’homme fort de l’ECC ne pouvait dès lors que s’allier au dictateur. Au détriment du « bien commun » propre à l’Eglise, à savoir l’annonce de l’Evangile et l’adhésion sans condition à la seule seigneurie du Christ. L’Eglise ne peut échapper aux impasses et contradictions de ce genre que si réellement elle fait son job. Si elle reste elle-même et sait qui est son boss.

André Bokundoa, nouveau président de l'Eglise du Christ au Congo
5. Réveil FM International: On apprend que le pasteur André Bokundoa, fraîchement élu à la tête de l'ECC vient d'éconduire les compatriotes qui voulait lui faire signer le manifeste-citoyen "Esili" ; n’était-ce pas le début d’un désenchantement pour ceux qui ont cru trop rapidement au changement ? André Bokundoa est-il Marini Bodho Bis ?
Pasteur Philippe Kabongo M'Baya: J’ai entendu dire aussi que le pasteur Bokondoa, président élu de l’ECC, ne souhaitait pas prendre des initiatives avant d’avoir fait la passation de pouvoir avec son prédécesseur. Une procédure qui est suivie d’un culte solennel d’installation. Il faut savoir que pendant longtemps les relations entre Bokundoa et Marini n’étaient pas des plus enviables. Un différend retentissant les avait opposés au sujet de terrains et de bâtiments accaparés abusivement par l’ECC, appartenant cependant légalement à la structure des Baptistes du Fleuve, entité dirigée par Bokondoa. Un contentieux lourd, que Bokondoa a gagné. Pendant plusieurs années, les papiers entêtes des Baptistes ne portaient plus la mention de l’ECC comme référence, mais simplement et sobrement : « Culte Protestant, Communauté baptiste du fleuve Congo ». Comme je l’ai suggéré déjà, le changement ne concerne pas les hommes, mais le système. Le pasteur Bokundoa a le choix de reconduire un système honni ou d’incarner un vrai changement. Le changement ne signifie pas que désormais les autorités protestantes devront apporter un soutien à l’opposition politique, aux forces de changement dans la société, comparable à celui de Marini à Joseph Kabila ou celui de Bokeleale à Mobutu. Tout ce qui compte en ce moment est que l’ECC retrouve sa souveraineté comme Eglise et rompe avec le « suivisme » et l’inféodation, honteusement de règle jusqu’à présent.

Évêque Jean Bokeleale, patriote, bâtisseur du protestantisme congolais
6. Réveil FM International: Malgré ses liens très forts avec Mobutu, l’Évêque Jean Bokeleale était un patriote car il aimait le Congo et les congolais, il n'a jamais été ministre ni député du régime Mobutu. Marini Bodho a continué à présider l'Eglise du Christ au Congo tout en étant président du Sénat lors de la transition 1+4=0 ! Maintenant qu'il n'est plus Président de l'ECC, il retrouvera sans doute le Sénat, où il a un siège à vie. Étonnant ! Tandis que le protestantisme est par essence une religion révolutionnaire, cette conduite de Marini n’a choqué. Aucun protestant congolais n'a élevé la voix ni levé le petit doigt pour dénoncer ce césaropapisme inversé de Marini Bodho !
Pasteur Philippe Kabongo M'Baya: Je ne serais pas aussi sévère envers les Protestants qui n’auraient pas élevé la voix face aux agissements politiciens de Marini que vous rappelez. Le synode électif qui a eu lieu en août dernier (2017) n’a pas été un cadeau de Marini et de ses amis à l’Eglise. La contestation à l’intérieur du pays comme à Kinshasa avait déjà rendu les choses intenables. Que ces mécontentements aient été en partie récupérés par les uns et les autres pour provoquer ce qui est arrivé n’est pas à exclure. Si le protestantisme est attaché à la liberté, il n’est pas pour autant « révolutionnaire ». Aux USA, par exemple, l’extrême droite politique, les fascistes du KKK et d’autres, sont des Protestants, certes de la mouvance « Évangéliste » ultra-conservatrice, extrémiste et suprématiste (raciste).

La cathédrale du centenaire
7. Réveil FM International: Vous et d'autres jeunes théologiens: Mushila Nyamankank, Masamba Ma Mpolo, Kyembwa Walumona… vous dénonciez dans les années 1970-1980 l'introduction de l’épiscopalisme et d’autres déviations au sein de l'ECC. Quelques années plus tard il nous semble que vous êtes seul à rester constant dans vos convictions. Tout en gardant et sauvegardant l'unité dans la diversité, l'ECC n'est-elle pas à réformer ? Et que peut être votre rôle dans cette refondation ?
Pasteur Philippe Kabongo M'Baya: Cela était peut-être plus facile pour moi, ayant été conduit à accepter l’exil pour échapper aux pressions, aux « arrangements », aux compromissions. Au synode national de 1994, Mgr. Bokeleale m’avait approché par deux fois pour me proposer un accommodement étrange. Avec acharnement, je dirais même harcèlement, il voulait me faire nommer par le synode comme vice-président de l’ECC, précisément, à la place de Marini. Vous étiez vous-même à ce synode et je pense que vous en souvenez peut-être. J’ai catégoriquement refusé. J’avais déjà insisté à cette époque-là justement cette nécessité d’une refondation de l’Eglise.
Aujourd’hui, la chose est d’une urgence qui crève les yeux. A cette époque, le défi était de passer d’une « Eglise » formatée par le mobutisme à une Eglise protestante tout court, sans complexe, libre de sa parole et de son témoignage. Nous avons aujourd’hui un besoin impérieux de repentance. Cela veut dire rompre avec la corruption, quitter la « mangeoire kabiliste » qu’alimente la prédation. Nous avons besoin de penser les terribles maux qui ravagent le pays avec un sens élevé de responsabilité historique, autant dire politique. Il s’agit enfin de nous exposer aux côtés et en faveur des victimes de ces énormes injustices, à commencer par le sort abominable auquel le Congo est livré. Pour cela, il faut être au clair théologiquement et avoir le courage de voir plus loin, d’assumer des nouvelles options à l’intérieur même de nos Eglises. Par exemple, de la paroisse jusqu’à la « tête » de l’ECC, il est non nécessaire de repenser les articulations des liens et des solidarités à l’interne. Si un tel chantier était engagé, je serais présent pour apporter ma modeste contribution.

La chapelle Sims, le plus ancien temple protestant "en dur" de Kinshasa. Construite dès 1891, elle est l'oeuvre d'un pasteur baptiste américain, Aaron Sims, représentant de l'American Baptist Foreign Missionary Society (ABFMS).
8. Réveil FM International: A l'époque coloniale, les missions protestantes étaient considérées comme missions étrangères par les colons belges qui étaient essentiellement catholiques. Dans le Kasaï, les presbytériens américains, notamment Morrison et Sheppard, dénoncèrent les abus Léopoldien qui ira jusqu'à la cession du Congo à la Belgique. Les catholiques et protestants dans un respect mutuel ont vécu côte à côte sans trop des casses. La sortie malheureuse de Marini Bodho pour s'en prendre à l'église catholique a été mal perçue par des protestants non inféodés...
Pasteur Philippe Kabongo M'Baya: Concernant l’enlisement de la RDC dans la crise et la recherche des solutions rationnelles et de justice, une grande majorité de Protestants se reconnait massivement, bien sûr, dans ce que font les évêques catholiques romains que dans la posture de sacristain de Pierre Marini Bodho, en faveur de la Majorité présidentielle et de la maison Kabila. Je crois que s’il avait pu Marini aurait travaillé pour un clivage frontal, une sorte de guerre de religions au Congo, entre catholiques et Protestants. Son discernement ayant été détruit depuis longtemps par des ambitions personnelles et peut-être par quelques complexes mystérieux. Mais je me demande aussi quelquefois si en RDC, le positionnement de la hiérarchie catholique, si en flèche dans le champ politique, n’est-il pas consciemment ou non une manière de se libérer d’un passé colonial qui a été tout sauf glorieux. Ils le font admirablement bien, au point que les jeunes générations qui ignorent l’étendue des crimes et des humiliations de l’époque belge ne voient et ne retiennent que ce qui se passe aujourd’hui devant leurs yeux par les héritiers des missions catholiques belges. C’est un autre sujet.

9. A Kinshasa, dans chaque rue il y a trois à cing églisettes concurrentes, provocant des nuisances sonores insupportables. Pourquoi les églises de Réveil n'ont jamais rejoint l'ECC ? Comment créer des ponts? Le protestantisme n'est-il pas un arbre avec plusieurs branches ? A l'époque l’évangélisation de Makanzu Mavulumisa était tonitruante, plus tard Daniel Diafwila Dia Mbwangi a pris du relais...Mais aujourd'hui que fait l'ECC ?
Pasteur Philippe Kabongo M'Baya: Quelques-unes de ces Eglises, dites de réveil, ont déjà intégré l’ECC dès les années 1990. Mais la question du « marché religieux » dans les grandes agglomérations africaines incombe au pouvoir public. La règlementation dans ce domaine a échoué un peu partout en Afrique. Du temps de Mobutu, il y a eu une période de sévérité où le « marché » était presque exclusivement réservé aux Catholiques, aux Protestants et aux Kimbanguistes. On tolérait à peine l’existence des petits groupements sans grande portée sociale. Une deuxième période s’est imposée, celle de la libéralisation. Le régime mobutiste a laissé faire. Découvrant que le pullulement des «Eglises » pouvait être paradoxalement un exutoire efficace, une prise en charge des frustrations et des désespoirs collectifs, empêchant que la population ne demande des comptes aux gouvernants. Chef des services de renseignements, puis plusieurs fois ministre de Mobutu, Ngbanda Honoré par exemple avait la main mise sur l’importation des puissants appareils de sonorisation utilisés par ces Eglises. Il est devenu lui-même prédicateur et activiste évangélique. L’envahissement de zones populaires comme de quartiers huppés de Kinshasa par cette religiosité pentecôtisante n’a pas été une politique délibérée du régime. Mais, celui-ci l’a favorisé et cherché à l’instrumentaliser.
Les Eglises de réveil sont des entreprises financières non négligeables. Elles ne sont pas seulement un encadrement des consciences. C’est la ruée vers la « prospérité » personnelle, les plates-formes des « miracles », des mises en scène des « délivrances », etc. Tant que nos sociétés resteront sous la loi de la pauvreté et du désespoir, la fécondité de cette religiosité sera incontrôlable. Car elle est l’expression d’un énorme malaise social, mais peut-être également d’un chaos doit on ne mesure pas encore la dimension véritable.
Les Eglises classiques sont prises en une concurrence rude avec la nouvelle religiosité propagée par ces Eglises. Malheureusement, dans ce domaine, les foules préféreront toujours, comme on dit, l’ « original » à la « copie ». C’est un sujet complexe. Je pense aussi ici aux accointances des certains leaders de ces Eglises avec des milieux proches de la CIA et avec des réseaux douteux (nigérians, israéliens, sionistes, etc.). Cela montre ce que la crédulité et la superstition coûtent à nos sociétés. Contre les biens illusoires, on nous extorque les biens réels, on aliène surtout les consciences si indispensables à l’édification des forces vives nécessaires à la société.
10. Réveil FM International: Vous avez servi le protestantisme en France, ne pensez-vous pas qu'il est temps de servir aussi le protestantisme congolais ?
Pasteur Philippe Kabongo M'Baya: Depuis quelques années, je fais des missions en République centrafricaine, au Maroc et au Cameroun dans les secteurs différents : résolution de conflits, enseignement ; pour quelle raison je regarderais la RDC comme une sorte de zone interdite ?