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Billet de blog 21 juillet 2014

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Effet papillon: Plus de 500 morts à Gaza, violents affrontements autour d'une synagogue de Sarcelles à l'issue de rassemblements interdits !

Par Freddy Mulongo, lundi 21 juillet 2014   Radio Réveil FM International 

Manifestation calme qui a dégénéré après... à Sarcelles.

MANIFESTATION - Voitures incendiées, mobilier urbain saccagé, insultes et tensions... Des violences ont succédé dimanche 20 juillet dans l'après-midi à Sarcelles (Val-d'Oise) aux rassemblements simultanés et interdits de sympathisants pro-palestiniens et pro-israéliens. Selon Le Figaro, une synagogue a été la cible d'objets incendiaires.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu sur place lundi matin, pour y dénoncer des "actes graves, intolérables" et des "violences antisémites". "Quand on s'approche d'une synagogue, qu'on brûle une épicerie parce qu'elle est tenue par un Juif, on commet un acte antisémite. Les choses doivent être qualifiées", a-t-il déploré devant la presse. "Ce n'est pas l'interdiction de la manifestation qui fait la violence, c'est la violence qui fait l’interdiction de la manifestation", a-t-il souligné devant la synagogue de Sarcelles, répétant "assumer" son choix de l'interdire.

De son côté, Roger Cukierman, le président du Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF), s'est alarmé lundi sur France Info: "On est en train d'importer le djihad contre les juifs de France. C'est la république qui est visée. On importe la guerre de Gaza en France. Ces centaines de jeunes doivent être mis hors d'état de nuire".

"Je suis prêt à soutenir le gouvernement s'il est présent en permanence, s'il est efficace, a assuré de son côté Xavier Bertrand (UMP) lundi sur RTL. Je me reconnais dans les propos tenus par Manuel Valls, d'une extrême fermeté, sur ce nouvel antisémitisme, sur cette façon dont nous devons surveiller sur les réseaux sociaux, la façon dont ces groupuscules qui s'en prennent à la France s'organisent pour agir", a poursuivi le député-maire de Saint-Quentin.

Pour la ministre de la Santé Marisol Touraine, sur i-Télé lundi, "il y a un risque d'antisémitisme fort dans notre pays".

Invité sur France 2 lundi, le frontiste Florian Philippot a lui estimé que ces débordements sont dûs à "l'immigration massive" en France.

Les faits de dimanche

Entourés d'un dispositif policier important, plusieurs manifestants pro-palestiniens avaient pris dimanche la parole près de la gare RER de Garges-Sarcelles pour dénoncer l'interdiction de manifester, mais avaient incité au calme, disant vouloir "éviter la casse".

C'est lors de la dispersion du rassemblement qu'une partie des jeunes manifestants se sont engouffrés dans la ville, vers des positions de CRS, renversant des poubelles et allumant pétards et fumigènes. Près de la mairie, au moins deux voitures ont été incendiées et plusieurs autres véhicules ont eu leurs vitres cassées. Une cabine téléphonique a été détruite et des poubelles incendiées.

Des dizaines de jeunes, aux visages masqués pour certains, ont cassé la vitrine d'une boutique de téléphonie et lancé des pierres en direction des policiers qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Selon Le Figaro, "certaines personnes" seraient par ailleurs parvenues à envahir le commissariat de Garges-lès-Gonesse. La police a depuis sécurisé le périmètre, indique le quotidien sur son site internet.

Tandis que des commerces étaient pillés, des policiers ont tiré des balles en caoutchouc en direction des casseurs, a constaté une journaliste de l'AFP. Des pilleurs ont ensuite saccagé un magasin de pompes funèbres, détruisant sa vitrine, dans une rue perpendiculaire à l'avenue Paul-Valéry, épicentre des violences en marge de la manifestation.

Un peu plus loin, des casseurs ont attaqué une pharmacie, qui a pris feu. Des jeunes filles ont saisi à l'intérieur du lait pour bébé. "On va chercher la caisse!" a lancé un casseur, la voix couverte par le bruit d'un hélicoptère de la police, qui tournoyait au-dessus de la ville, et par l'alarme d'une pizzéria dont la devanture avait été brisée.

Plus loin, l'accès à la synagogue de Sarcelles avait été entièrement bouclé, des cars de CRS barrant l'avenue. Devant son entrée, une trentaine de jeunes pro-israéliens y étaient armés de matraques et barres de fer, l'un d'entre eux agitant un drapeau israélien. Quelques dizaines de manifestants ont crié "Israël assassin!" près du barrage policier sur l'avenue, des dizaines d'autres leur ont répondu "Palestine on t'encule" de l'autre côté.

Initialement, un défilé pro-palestinien ainsi qu'un rassemblement pro-israélien organisé par la Ligue de défense juive (LDJ) avaient été prévus au même endroit, la gare RER, et à la même heure, incitant la mairie et la préfecture à interdire les deux. Sarcelles, parfois surnommée "la petite Jérusalem", compte une importante communauté juive séfarade.

Plusieurs journalistes ont été pris à partie par les manifestants. Un caméraman de télévision a été dépouillé de son matériel et un photographe de l'AFP a été agressé et légèrement blessé.

Samedi, des milliers de manifestants avaient convergé dans le nord de Paris pour exprimer leur soutien aux Palestiniens, bravant l'interdiction des autorités. Mais le rassemblement a rapidement basculé, laissant place à des heures d'affrontements soutenus avec les forces de l'ordre. Dix-sept policiers et gendarmes ont été blessés et 44 personnes interpellées. 19 personnes se trouvaient toujours en garde à vue dimanche matin. Plusieurs autres rassemblements en province se sont déroulés dans le calme.

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