Ivan Levaï, la voix historique de la revue de presse de France Inter avec Freddy Mulongo
Par Freddy Mulongo, samedi 26 avril 2014 Radio Réveil FM International

Mitterrandiste, le journaliste et ex-mari d'Anne Sinclair, Ivan Levaï est la voix historique de la revue de presse de France Inter le week-end (samedi et dimanche à 8h30), notre glorieux aîné, Ivan Levaï toujours au micro, à 77 ans, est toujours disponible avec les confrères de la presse étrangère. Yvan Levaï qui habite dans la région a assisté à la visite de l'usine Sacred à Saint-Lubin-des-Saint-Lubin-des-Joncherets par le premier ministre Manuel Valls. Il nous a donné ses impressions.
Né en 1937 à Budapest, de mère juive et de père inconnu, Ivan Levaï arrive en France à 2 ans avec sa maman, qui l'a fait baptiser catholique pour le protéger. Mais elle meurt de maladie en 1941 à l'hôpital Cochin. « Je suis vivant parce que ma mère a compris qu'il fallait se tirer », confie le journaliste, qui montre des registres de l'école du XXe arrondissement à Paris, où il était recensé comme Hongrois, et menacé par la consonance de son patronyme. « Je voyais disparaître les gosses de la rue de Lesseps qui portaient l'étoile… J'avais une peur panique de tout ce qui portait un uniforme. »
il habite chez des épiciers qui hébergent des soldats allemands
En maternelle, il est placé dans une famille d'accueil protestante. « Je suis resté avec eux jusqu'à l'adolescence et j'ai fait ma confirmation. J'étais juif, catholique et protestant! » éclate-t-il de rire. Réfugié à la campagne, il habite un moment chez des épiciers qui hébergent aussi des soldats allemands. « Un matin, pour les réveiller, un livreur m'a fait monter dans leur side-car qui gênait, et klaxonner. Le SS m'a pris dans ses bras et hurlé dessus. J'étais terrifié. En fait, je lui rappelais son fils… » Ivan Levaï arbore toujours ce même air incrédule face à sa drôle de guerre. « Je n'ai vraiment su que j'étais juif que vers 12 ans. Et c'est Anne (NDLR : Sinclair, sa première épouse) qui m'a poussé, adulte, à retrouver les survivants de ma famille en Hongrie. » Il tire de ses multiples sauveteurs une morale : « Le peuple français s'est mieux conduit que ses dirigeants. »

