La Bambouzeraie d'Anduze, un exotique paradis végétal !
Par Freddy Mulongo, dimanche 26 octobre 2014 Radio Réveil FM International

Anduze et la rivière le Gardon. Photo Réveil FM International
La Bambouseraie d'Anduze, située au pied des Cévennes dans le Gard, est un lieu unique en Europe. Nous avons été agréablement reçu par Madame Muriel Nègre, présidente de La Bambouseraie d'Anduze. Enclave exotique et ombragée au cœur des Cévennes, la bambouseraie de Prafrance à Anduze (Gard) mérite à elle seule le déplacement. Elle offre au visiteur sur une surface de 12 hectares un véritable paradis végétal. La forêt compte 240 espèces de bambous qui se parent de toutes les nuances du vert et du jaune. Ce parc est sillonné par de nombreux sentiers et par 5 kilomètres de canaux qui, alimentés par un petit barrage édifié sur le Gardon, ajoutent leur murmure rafraîchissant au charme des lieux. Ici tout est de bambou, des tuyaux d'irrigation jusqu'à la clôture autour du bassin où ondoient les reflets diaprés des carpes du Japon.

C'est haut et beau...Photo Réveil FM International

Le Phyllostachys Edulis, avec ses chaumes de 20 à 25 mètres de hauteur à maturité, ce géant du sud-est de la Chine a trouvé à Prafrance une nouvelle patrie qui lui convient parfaitement. Photo Réveil FM International

Il grimpe, il grimpe...le Bambou. Photo Réveil FM International

Le Phyllostachys sulphurea. Photo Réveil FM International

Le Phyllostachys Sulphurea a de superbes chaumes jeunes peints d'une à plusieurs stries vertes à chaque entrenoeud. Photo Réveil FM International
Au fil de la promenade, les curieux découvrent les innombrables usages du précieux bois. Il fournit, du sol au plafond, l'unique matériau de la maison laotienne sur pilotis qu'on peut voir sur place ou de la demeure hmong, en forme de carapace de tortue, capable de résister aux pires intempéries. La tige qui plie et ne rompt pas est employée en Asie pour les échafaudages, car sa résistance mécanique est comparable à celle de l'acier. Le bambou sert aussi à produire les objets usuels les plus divers : chapeaux, paniers, boîtes, flûtes, vêtements en vente dans la boutique. Comme le savent les amateurs de cuisine asiatique, certaines variétés sont comestibles. Enfin des artistes contemporains ont fait la preuve dans le parc de ses qualités esthétiques, comme en témoigne notamment le vaste dôme à ciel ouvert édifié par le sculpteur Tieri Lancereau-Monthubert.

Le Phyllostachys Edulis. Photo Réveil FM International

C'est incontestablement l'un des bambous ornementaux les plus beaux, mais il est de culture relativement délicate. Photo Réveil FM International

Le Phyllostachys Reticulata est un des bambous les plus présents dans le parc. Les conditions optimales de sol et de climat lui permettent d'atteindre sa plus grande hauteur (20 m). Ses chaumes robustes et flexibles à la fois l'ont fait adopter dans la construction (échafaudages) et, éclatés en lamelles, servent à la fabrication d'objets domestiques. Photo Réveil FM International

Le Phyllostachys Nigra a des tiges vertes qui virent au noir d'ébène au bout d'un ou deux ans. C'est le bambou le plus populaire. Photo Réveil FM International
On s'en doute, ces bambous ne sont pas autochtones, ils ont été importés en 1856 par Eugène Mazel, grand voyageur et marchand d'épices, issu d'une famille protestante cévenole. Il avait remarqué les propriétés favorables du sol constitué d'alluvions fertiles et du microclimat tropical du vallon. Le bambou n'est d'ailleurs pas le seul occupant des lieux, le fondateur lui avait adjoint d'autres espèces : séquoias, palmiers de Chine, érables du Japon, magnolias...ices, issu d'une famille protestante cévenole. Il avait remarqué les propriétés favorables du sol constitué d'alluvions fertiles et du microclimat tropical du vallon. Le bambou n'est d'ailleurs pas le seul occupant des lieux, le fondateur lui avait adjoint d'autres espèces : séquoias, palmiers de Chine, érables du Japon, magnolias...
Jardin bouddhiste

Le jardin japonais. Photo Réveil FM International

Le jardin bouddhiste. Photo Réveil FM International

Le village laotien à la bambouseraie. Photo Réveil FM International

Une maison en bambou. Photo Réveil FM International

Une autre maison en bambou. Photo Réveil FM international
Eugène Mazel a fait faillite en 1890 après la maladie qui a mis fin à l'élevage du ver à soie dans la région. Le domaine fut vendu aux enchères.
1902-Gaston Nègre, passionné de plantes, acquiert le domaine de Prafrance: Entouré de responsables du jardin botanique de Montpellier et d'un ancien jardinier d'Eugène Mazel, il reprend une à une les collections et multiplie les espèces d'arbres et d'arbustes tout en créant une pépinière commerciale pouvant ainsi pallier le coût d'entretien de la propriété.
1922-Les conséquences de la première guerre mondiale contraignent Gaston Nègre à mettre en fermage une partie de la propriété.
1945-A la fin du bail fermier, Maurice l'un des fils de gaston Nègre, reçoit Prafrance en héritage et reprend en charge l'ensemble du domaine avec sa femme. Attentif aux collections, il a le souci de les pérenniser et de développer une entreprise prospère d'un point de vue économique. Ingénieur agrenome, il fait également des expérimentations sur de nouvelles cultures. tout en continuant à exploiter les chaumes de bambous, il développe d'autres productions, fruitères et légumières.
1953-Avant-gardiste, il ouvre le parc au public, moyennant un droit d'entrée, et continue de faire admirer les collections botaniques, en cherchant à valoriser ce remarquable ensemble paysager. Le 7è Art est séduit par Prafrance ! Des réalisateurs viennent tourner des films.
1953-"Le salaire de la peur"
1955-"les héros sont fatigués"
1956-Un gel exceptionnel en france et en Europe frappe durement les plantations et les pépinières. Seuls les bambous résistent, à l'exception de quelques-uns, plus fragiles.
1958-On recense déjà près de 20 000 visiteurs. L'inondation du Gardon et les orages de grèle et de pluie dévastent le domaine. sans se décourager, Maurice Nègre essaie de surmonter ces épreuves avec courage et pugnacité.
1960-Il meurt dans un accident de voiture. Son épouse Janine Nègre, poursuit sa tâche et, en 1977, lègue le domaine à sa fille Muriel, qui avec son mari ingénieur horticole, en assure le développement.
2004-Anné charnière: Muriel Nègre dirige et préside désormais seule la Bambouseraie. Soucieuse d'assurer une large diffusion des savoirs scientifiques, elle fait de Prafrance un lieu de rencontres. Muriel Nègre développe les atouts touristiques, les collections, la pépinière et met fin à l’exploitation agricole. Depuis 2004, elle est seule à la tête des 34 hectares, dont 15 pour le Parc.
2006-Les 150 ans de la Bambouseraie en témoignent.
Plante de civilisation, plus encore que les grandes céréales comme le riz ou le blé, le bambou est à peu près unique par la multiciplicité de ses usages.
En Chine, il est rarement absent du paysage, même en pleine ville, où les Phyllostachys géants servent à bâtir les échafaudages. Il entre dans la fabrication de nombreux objets quotidiens depuis les palanches jusqu'aux paniers pour le riz ou les ustensiles de la cérémonie du thé au Japon. Eventails, lanternes,traditionnelles, cerfs-volants, cannes à pêche, flûtes, sabres de kendo, arcs de Kyudo et , depuis peu, le textile. Il occupe une place de premier choix dans les jardins en cChine car il incarne à côté du pin et de l'abricotier japonais l'un des "trois amis qui ne craignent pas l'hiver" et symbolise à ce titre, pour les adeptes de Conficius, la constance et l'amitié durable.