France: Rachel Kéké, une lionne et gouvernante de l'hôtel Ibis Batignolles à Paris !
Freddy Mulongo Mukena, Réveil FM International

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Chateauneuf-sur-Isère. Rachel Kéké, lionne et gouvernante de l'hôtel Ibis Batignolles à Paris. Photo Freddy Mulongo-Réveil FM International
À 47 ans, Rachel Kéké est donc devenue l'un des visages du mouvement de contestation. La gouvernante est fière d'avoir obtenu gain de cause pour 99% des revendications : la baisse du nombre de chambres à nettoyer, le paiement des heures supplémentaires, une pause pour le repas et des tenues de travail.
25 mai 2021. C'est le soulagement pour les femmes de chambre de l'hôtel Ibis Batignolles, à Paris. Après 22 mois de conflit, un compromis est enfin signé avec la direction du groupe Accor pour revaloriser les salaires et améliorer les conditions de travail. Rachel Kéké, gouvernante de l'hôtel depuis 18 ans et porte-parole des grévistes, a savouré ce succès.

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Chateauneuf-sur-Isère. Rachel Kéké, lionne et gouvernante de l'hôtel Ibis Batignolles à Paris. Photo Freddy Mulongo-Réveil FM International
L'hôtel Ibis des Batignolles, à Paris, deuxième hôtel de France avec ses 700 chambres. "On est surveillées au quotidien. Si tu veux parler avec une collègue, il faut se cacher". C'est le cadre d'un très long conflit social qui a éclaté à l'été 2019. Le groupe hôtelier Accor et son sous-traitant STN sont assignés aux prud'hommes pour harcèlement, mercredi 7 avril. L'occasion de mettre en lumière les conditions de travail des femmes de ménage. Dans cette affaire, ces femmes de chambre accusent leurs employeurs d’avoir mis en place un système quasi policier.

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Chateauneuf-sur-Isère. Rachel Kéké, lionne et gouvernante de l'hôtel Ibis Batignolles à Paris. Photo Freddy Mulongo-Réveil FM International
Le métier de Rachel Kéké, c'est gouvernante. Elle a pour mission de contrôler la propreté des chambres. Mais avec des cadences de travail impossibles, dénonce-t-elle : "On se retrouve souvent avec 150 chambres à contrôler dans la journée. C'est stressant, parce qu'on court dans tous les sens. La gouvernante générale du groupe Accor est tout le temps derrière nous dit, en nous disant 'pourquoi telle chambre n'est pas propre', etc. Pourtant, ils savent qu'avec le nombre de chambres qu'on a, on ne peut pas avoir une qualité dans ce service-là."
"Nous, là où on travaille, il n'y a que des Africaines. Pour eux, on peut joindre les deux bouts avec les petites miettes qu'on nous donne. Voilà pourquoi, à un moment, tu accumules et il y a un ras le bol qui sort. Tu te dis 'ou ça passe ou ça casse', mais au moins, ma dignité, je veux l'avoir."
Après 22 mois de lutte, dont 8 de grève, 20 femmes de chambres de l’Hôtel Ibis Batignolles arrachent des avancées salariales colossales à leur patron. Une victoire trop rare pour qu’on ne s’attarde pas à son sujet, trop rare pour qu’on ne prenne pas le temps d’essayer de la comprendre.