Et donc tout est sur la table, transparent.
D'un côté, ne pas s'associer à la tentative de citoyens français (parmi des ressortissants de nombreuses nationalités) de briser le blocus israélien de la bande de Gaza, un blocus que l'ONU juge illégal, ce qui est se ranger du côté d'Israël plutôt que du côté des Nations unies. Mais faire pire que de ne pas s'y associer : dénigrer ces citoyens empathiques tandis que l'on converse avec les auteurs du blocus (certes pour demander qu'il ne soit pas fait de mal à ces activistes - on les déteste mais il n'y a pas le choix, c'est une obligation d'État).
Et tandis que l'on s'emploie à les faire passer pour des irresponsables, des Narcisse ou des inutiles (avec le grand renfort a priori spontané - mais qui sait, sans doute pas toujours - de personnalités publiques sans conscience), s'employer à livrer des composants électroniques à l'industrie de défense d'un État dirigé par un homme contre lequel la Cour pénale internationale a émis un mandat d'arrêt pour une action criminelle qu'un nombre très important de spécialistes considère être un génocide.
Dans le même temps, l'on apprend que "la Macronie", comme l'on appelle ce petit monde organisé autour de la personne du président, qui avait bénéficié électoralement d'un refus de l'extrême-droite (le moment du "front républicain"), promeut le Rassemblement national au sein de l'Assemblée nationale (après quoi ce seront encore certains mais pas les bons qui seront accusés de ne pouvoir appartenir à "l'arc républicain"). Comme si l'on ne savait pas où peut mener la volonté du bloc bourgeois de préserver ses intérêts au risque du pire (certains députés macronistes, sans doute, l'ignorent dans les détails car ils ne sont probablement pas tous dotés d'une grande culture historique mais il n'y a là nulle excuse : on en sait tous suffisamment).
D'où une conclusion, pas nouvelle mais incontestable : la Macronie est une infamie.
Frédéric Debomy