L'armée d'un État recourant à la famine comme à une arme de guerre se met donc en scène comme une distributrice de sandwiches.
Pour l'heure, on n'a pas entendu (me semble-t-il) les partisans inconditionnels d'Israël rebondir sur la déclaration du ministère des affaires étrangères israélien selon lequel "le spectacle est fini" pour se moquer de l'équipage du Madleen. Sans doute attendent-ils pour le faire d'avoir la certitude que les douze passagers du navire se portent bien (non par empathie envers eux : pour ne pas risquer le discrédit).
Rappelons qu'en 2010 une précédente tentative de forcer le blocus de la bande de Gaza s'était soldée par la mort de militants. L'armée israélienne peut donc faire du "spectacle", sa brutalité est connue. Elle peut tenter de faire passer l'équipage du Madleen pour des personnes en mal de notoriété et moquer la quantité limitée de nourriture qu'apportait ce bateau : les raisons de vouloir défier son blocus illégal sont absolument sérieuses et incontestables, comme est incontestable le fait que toute nourriture parvenant à Gaza est dans les dramatiques circonstances actuelles, dont Israël porte la responsabilité, bienvenue.
Israël peut faire toute la propagande du monde : l'arrestation comme la détention des passagers du Madleen sont des opérations illégales.
La France doit obtenir sans délai la libération de ses ressortissants comme exiger celle de leurs compagnons.
Frédéric Debomy