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Billet de blog 13 mai 2025

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Rachel Khan, jusqu'au bout

Continuer à présenter ce qui se passe à Gaza comme une simple guerre contre le Hamas : un choix de plus en plus isolé.

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Quelqu'un a-t-il croisé Rachel Khan dernièrement ? Car, peut-être, il faudrait lui dire : des posts comme son post du 11 mai 2025, cela passe de moins en moins et bientôt ça ne passera plus. Je cite : "Auschwitz c’était l’extermination, les listes, les trains, les chambres à gaz. Gaza c’est la guerre. La guerre contre les terroristes du Hamas." Certes, je n'aurais pas, pour ma part, comparé ce qui se passe à Gaza à ce qui s'était passé à Auschwitz, c'est glissant, même si je comprends bien que l'intention de Thierry Ardisson était de souligner le caractère inhumain de ce qui se déroule aujourd'hui.

Mais vous, Rachel Khan, c'est pire, parce que ce caractère d'extermination que voulait souligner le propos d'Ardisson, vous ne le reconnaissez pas. Gaza, pour vous, ce n'est pas l'annihilation d'une population : ce n'est que la guerre "contre les terroristes du Hamas." Et vous ne le reconnaissez pas en un moment où de plus en plus de personnalités juives qui ne l'avaient pas admis (contrairement à bien d'autres) admettent que ce qu'entreprend Israël (ou, si vous voulez, le gouvernement israélien avec les ressources de l'État et le blanc-seing d'une large partie de la population, ce qui au passage fait du fait qu'Israël soit "une démocratie", comme on l'a tant entendu, une circonstance aggravante) est rien moins que "l’annihilation d’un autre peuple". Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Delphine Horvilleur, et si j'ai des réserves sur sa manière d'admettre ce qu'elle n'avait pas admis, vous n'êtes pas à sa mesure.

Et il est difficile - j'ai envie de dire : impossible - de vous trouver des excuses, si ce n'est l'excuse - ô combien insuffisante - de vos attachements affectifs, par ailleurs légitimes. À tous ces retardataires, qui veulent encore mettre leur silence ou leur compromission passée - ou parfois toujours présente - sur le dos des autres, et qui semblent s'être "réveillés" suite aux déclarations "décomplexées" de membres de l'exécutif israélien, on a certes envie de rappeler, comme je l'ai fait dans mon précédent billet, que ces derniers avaient très tôt tenu de tels propos. Et que leur retard est donc difficilement excusable. Mais à vous, qui êtes toujours à la traîne, que peut-on dire ? Vous rappeler votre maniement permanent des grands mots, "humanisme" ou "universalisme", et à quel point vous ne leur faites pas honneur ?

Il fut un temps où vous n'étiez pas pour moi (je vous connaissais peu) comme pour beaucoup d'entre nous cette figure d'inhumanité que vous êtes, à nos yeux, devenue.

Alors continuez. À vous lire on se dit que s'il n'en reste qu'une, ce sera Rachel Khan. Quoique vous aurez sans doute la compagnie de Raphaël Enthoven et de Caroline Fourest, ces gens qui estiment que l'on peut distinguer entre victimes civiles.

Chacun, après tout, est responsable de ses choix.

Frédéric Debomy

Source (le propos d'Ardisson - sur lequel il a eu heureusement l'intelligence de revenir - et la réaction de Rachel Khan)

https://www.ladepeche.fr/2025/05/11/video-thierry-ardisson-gaza-cest-auschwitz-on-vous-explique-la-polemique-apres-les-propos-de-lanimateur-12689118.php

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